Les tests Covid resteront assurément l’un des symboles de l’épidémie de Covid-19. Symbole d’angoisse au début de l’épidémie lorsque, inquiet d’être contaminé, l’on se retrouvait devant des personnels soignants bardés de lunettes, gants, masques, blouses et surblouses, prêts à manipuler un écouvillon à la longueur paraissant interminable qu’ils plongeaient et remuaient au fin fond de nos narines pour prélever un échantillon de mucus.
Symbole de la mondialisation de la santé lorsque les laboratoires d’analyses médicales ont parfois été en rupture de réactifs, ces derniers étant produits aux Etats-Unis, en Chine ou en Corée du Sud.
Symbole de la bureaucratie tatillonne lorsqu’à l’heure de mettre le paquet sur la stratégie tester-tracer-isoler, les labos vétérinaires ne pouvaient pas participer aux tests avant d’y être enfin autorisés.
Symbole ensuite de liberté lorsque certains d’entre nous, désormais habitués au côté désagréable et parfois irritant de l’écouvillon, nous sommes soumis de bonne grâce aux tests PCR ou antigéniques pour pouvoir voyager à l’étranger ou participer à certaines activités notamment culturelles.
Mais les tests sont désormais devenus le symbole d’un vrai gouffre financier pour l’Assurance maladie. Car la France – dont la stratégie sanitaire du gouvernement a été critiquée tous azimuts, parfois à raison, parfois sans raison – a été l’un des rares pays à rendre gratuits les tests pour ses citoyens. On ne peut évidemment que se réjouir que notre Sécu, née du Conseil national de la résistance, ait permis cette égalité de tous, ce droit de tous devant un acte médical qui était et est encore important pour apprendre de l’épidémie et la freiner.
Mais si le test était une arme pour empêcher que les personnes contaminées ne propagent le virus car elles ne connaissaient pas leur statut, une arme plus puissante est désormais à notre disposition : le vaccin. Un vaccin dont la dose coûte beaucoup moins cher que les tests. Dès lors, il est bien normal que si les tests pour les cas contacts restent, eux, remboursés sur prescription médicale, les tests « de confort » pour obtenir un pass sanitaire deviennent payants pour ceux qui refusent le vaccin, gratuit et accessible à tous…
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du mercredi 25 août 2021)