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Savoir anticiper

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L’été bât son plein avec ses journées caniculaires, les vacances sont là, on peut pleinement se retrouver en famille ou entre amis, profiter de la plage, de la campagne ou de la montagne, ou prendre l’avion pour s’échapper vers des horizons proches ou lointains, retrouver les festivals, redécouvrir notre patrimoine ou aiguiser nos papilles avec les mille et une saveurs estivales entre glace et barbecue. Et puis oublier, aussi, les mauvaises nouvelles, la guerre en Ukraine, cette inflation qui risque de faire mal au porte-monnaie à la rentrée. L’épidémie de Covid-19, quelle épidémie ? se demanderaient presque les Français lorsqu’on évoque avec eux cette pandémie historique qui a paralysé nos vies deux années durant. Aujourd’hui, le sentiment général est que le coronavirus est derrière nous, que la vaccination a fait son effet pour protéger une large majorité de la population. Le Parlement ne vient-il pas d’ailleurs de voter la fin de l’état d’urgence sanitaire, écartant la perspective d’un retour des confinements, des couvre-feux ou des pass sanitaires… Même le Conseil scientifique aux avis duquel nous avons souvent été suspendus, tire sa révérence. Ce lundi, la France ouvre un nouveau chapitre de l’épidémie… mais sera-t-il bien le dernier ?

Car si la septième vague de Covid marque le pas, si le taux d’incidence de cas positif et les indicateurs hospitaliers sont en baisse en métropole, l’épidémie n’est pas encore terminée… Le 8 juin dernier, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), prévenait qu’ « un nouveau variant encore plus dangereux pourrait apparaître à tout moment, et un grand nombre de personnes restent sans protection. » De fait la couverture vaccinale reste insuffisante – 68 pays n’ont toujours pas atteint les 40 % de vaccinés dans leur population – et, en Europe, en dépit de la disponibilité des vaccins, il y a encore des efforts à faire pour aller vacciner les plus fragiles et les plus âgés, et, en France, à convaincre les seniors de l’intérêt d’une 4e dose. Non, l’épidémie n’est pas encore terminée, d’autres vagues pourraient survenir même si l’on perçoit que le virus va devenir endémique, comme la grippe saisonnière et qu’il faudra donc vivre avec.

Cette pandémie mondiale qui a bouleversé le monde, mettant sous tension les systèmes de santé et à genoux l’économie, aura en tout cas été riche d’enseignements pour l’humanité. Chacun a pu percevoir la fragilité de nos sociétés – qu’elles soient démocratiques ou autocratiques – en même temps que leur incroyable résilience et leur capacité à s’unir autour d’un objectif commun comme le développement express de vaccins. Gageons que cette capacité d’action commune puisse se mettre au service d’autres causes capitales pour l’avenir de la planète comme la lutte contre le réchauffement climatique qui suppose de prendre conscience de nos actions sur l’environnement. Celles-là mêmes qui, en perturbant les écosystèmes, favorisent l’émergence de nouvelles épidémies qu’il faut savoir anticiper…

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du lundi 1er août 2022)

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