Accéder au contenu principal

Chère rentrée

fournitures

La rentrée scolaire 2022 va-t-elle faire passer les parents d’élèves d’une angoisse à l’autre ? L’année dernière et en 2020, les parents et leurs enfants appréhendaient la rentrée de septembre en raison de la crise sanitaire. L’épidémie de Covid-19 avait bouleversé les rythmes scolaires entre confinements et école à la maison, et protocole sanitaire complexe et parfois ubuesque. Cette année, même si le Covid-19 est toujours là et qu’un nouveau protocole sanitaire pour les écoles a d’ores et déjà été dévoilé, c’est une autre angoisse qui étreint les familles : celle d’avoir suffisamment de moyens pour assurer l’achat des fournitures de la rentrée scolaire alors que l’inflation est galopante. Sur un an, selon l’Insee, les prix à la consommation ont augmenté de +6,1 % en juillet 2022, après +5,8 % le mois précédent, soit chiffre le plus élevé depuis juillet 1985. Si la hausse des prix a d’abord concerné les services, elle va toucher les produits manufacturés et donc les fournitures scolaires. Les cahiers d’écoliers, le papier, les calculettes ou encore les stylos pourraient augmenter de 10 à 25 % à la rentrée par rapport à 2021.

Face à ce boom des prix, plusieurs leviers ont été ou vont être activés pour contenir l’envolée de la facture. Recycler le matériel de l’année passée, comparer les prix pour obtenir les meilleurs tarifs à la fois dans les hypermarchés physiques et sur internet (en prenant garde aux frais de livraison qui peuvent être élevés et aux délais pour être livré), opter pour des achats mutualisés avec des plateformes dédiées ou des bourses mises en place par les fédérations de parents d’élèves : autant de pistes qui confinent parfois au système D, que vont emprunter les familles des élèves.

À ces « bons plans » s’ajoutent des engagements. D’abord ceux de la grande distribution dont on ne comprendrait pas qu’elle tire profit de la situation en maintenant des marges trop élevées sur les fournitures. Une enseigne discount a indiqué qu’elle allait pratiquer une réduction de 20 % sur les fournitures scolaires, ce qui équivaut à la suppression de la TVA. D’autres initiatives pourraient suivre.

Enfin, l’État a renforcé cette année l’allocation de rentrée scolaire. Déjà majorée de 1,8 % en avril dernier, l’allocation va augmenter de 4 % en vertu de la loi Pouvoir d’achat votée cet été. 3,1 millions de foyers sont concernés. À cette allocation va s’ajouter une aide exceptionnelle pour les 4,3 millions de bénéficiaires de la prime d’activité et pour les 5,8 millions de bénéficiaires des minima sociaux.

Entre système D, ristournes de la grande distribution et aides de l’État, le coût de la rentrée 2022 pourrait ainsi être contenu. Un soulagement pour les parents, car les autres postes de dépenses vont irrémédiablement augmenter, notamment celui de l’énergie.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du mardi 16 août 2022)

Posts les plus consultés de ce blog

Sortir des postures

Le cortège d’une manifestation ou un rassemblement pour fêter la victoire d’un club sportif qui se terminent par des émeutes, des dégradations de mobilier urbain et de vitrines de magasins, parfois pillés, et des attaques violentes des forces de l’ordre par des hordes encagoulées dans un brouillard de gaz lacrymogènes… Les Français se sont malheureusement habitués à ces scènes-là depuis plusieurs décennies. Comme ils se sont aussi habitués aux polémiques politiciennes qui s’ensuivent, mêlant instrumentalisation démagogique, règlement de comptes politiques et critiques d’une justice supposément laxiste. Le dernier épisode en date, qui s’est produit samedi soir à Paris à l’occasion de la victoire du PSG face à l’Inter Milan en finale de la Ligue des champions, ne fait, hélas pas exception à la règle. Au bilan édifiant – deux morts, des dizaines de blessés, plus de 600 interpellations, des rues et magasins saccagés – s’ajoutent désormais les passes d’armes politiques. Entre l’opposition e...

La messe est dite ?

    L’entourage de François Bayrou a beau tenter d’expliquer que l’échec du conclave sur les retraites n’est imputable qu’aux seuls partenaires sociaux qui n’ont pas réussi à s’entendre en quatre mois pour « améliorer » la contestée réforme des retraites de 2023, la ficelle est un peu grosse. Car, bien évidemment, cet échec – hélas attendu – est aussi celui du Premier ministre. D’abord parce que c’est lui qui a imaginé et convoqué cette instance inédite de dialogue social et qu’il aurait naturellement revendiqué comme le succès de sa méthode un accord s’il y en avait eu un. Ensuite parce qu’il n’a pas été l’observateur neutre des discussions, qu’il promettait « sans totem ni tabou ». Il a au contraire, plusieurs fois, interféré : dès leur lancement en les corsetant par une lettre de cadrage imposant de ne pas créer de dépenses et d’équilibrer les comptes à l’horizon 2030 ; ensuite par son refus de voir abordé l’âge de départ à 64 ans, point centra...

Principes et réalité

Seize mois après les manifestations historiques des agriculteurs, nées en Occitanie à l’hiver 2024 en dehors des organisations syndicales traditionnelles, voilà la colère paysanne de retour. Ce lundi, à l’appel notamment de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs, et après de nombreuses actions ponctuelles ces dernières semaines, les tracteurs seront, en effet, à nouveau dans les rues pour dire l’exaspération des agriculteurs de voir les mesures promises si lentes à se mettre en place et pour rappeler l’urgence à agir aux députés, qui examinent ce lundi à l’Assemblée nationale une proposition de loi clivante lancée par le sénateur LR Laurent Duplomb. Ambitionnant de « lever les contraintes », ce texte, plébiscité par le monde agricole mais qui ulcère les défenseurs de l’environnement et les tenants d’un autre modèle agricole, propose entre autres de faciliter le stockage de l’eau, de simplifier l’extension des élevages, de réintroduire certains pesticides dont un néonicotinoïde qu...