La découverte du corps de Brice Louge, cet ouvrier agricole de 30 ans qui avait disparu dans la nuit du 19 du 20 février dernier à Labarthe-Rivière, près de Saint-Gaudens, en Haute-Garonne, met un terme à l’inquiétude de la famille et des proches du jeune homme, fils unique, et leur entrée dans le difficile chemin du deuil. C’est d’abord vers eux que nos pensées doivent aller, que notre compassion doit s’exprimer pour les aider à surmonter cette terrible épreuve, qui comprend sans doute aussi une part de soulagement après cinq mois et demi d’angoisse, de doutes et de questions.
La découverte de l’automobile de Brice Louge dans le canal de Camon, qui avait pourtant été sondé une première fois, illustre aussi combien les enquêtes judiciaires sont minutieusement menées et combien l’aide de nouvelles technologies contribue à faire progresser les enquêteurs. Car c’est grâce à un sonar sophistiqué que les spécialistes de la brigade fluviale franco-allemande de Strasbourg, avec les plongeurs des brigades nautiques de Marseillan et du Grau du Roi, ont pu localiser l’épave et le corps qu’elle renfermait. Cette ténacité des enquêteurs est par ailleurs de nature à redonner espoir à bien d’autres familles frappées par le drame d’une disparition inquiétante et on pense évidemment à l’affaire Jubillar, du nom de cette infirmière disparue à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn, depuis le 15 décembre 2020…
La découverte du corps de Brice Louge constitue en tout cas non pas un dénouement, mais une étape clé dans l’enquête ouverte pour « disparition inquiétante » et non « homicide », comme l’avait rappelé le procureur de la République, Christophe Amunzateguy qui n’exclut rien : « aucune hypothèse, criminelle ou accidentelle, n’est privilégiée, les investigations se poursuivent ». Les conditions de la disparition de Brice Louge, survenue après une altercation avec le fils de sa patronne qui avait découvert la liaison clandestine que sa mère entretenait avec l'ouvrier, avait donné lieu à de multiples interrogations et tout un tas d’hypothèses.
Les enquêteurs vont maintenant déterminer si la thèse criminelle est à écarter définitivement au profit d’une piste accidentelle ou du suicide du jeune ouvrier agricole qui aurait eu peur de représailles. Il reste en tout cas encore du chemin pour comprendre le déroulement de ce drame.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du jeudi 4 août 2022)