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Articles

Affichage des articles du 2025

Municipales 2026 : du concret

  Dans quatre mois vont avoir lieu les élections municipales et pourtant ce scrutin semble être passé sous les radars médiatiques, tous focalisés depuis des mois sur le feuilleton budgétaire à l’Assemblée nationale et la valse des Premiers ministres. Hormis dans la presse quotidienne régionale, la campagne des municipales est comme une campagne quasi-fantôme, et seule la cuisine interne politique des alliances et investitures dans quelques grandes villes – Paris en tête – a arraché un peu d’intérêt. Et pourtant, ces municipales – cette fois organisées sans la perturbation d’une pandémie comme en 2020 – sont importantes tant sur la forme que sur le fond. Sur la forme, le scrutin soulève des inquiétudes en raison des modifications qui sont à l’œuvre. Toutes les communes, y compris celles de moins de 1 000 habitants, vont voter selon un mode de scrutin de liste proportionnel paritaire à deux tours avec prime majoritaire. Fini le scrutin majoritaire plurinominal à deux tours avec possi...

Le juste prix

    L’installation d’une boutique du géant numérique de l’ultra fast fashion Shein au cœur du BHV de Paris a suscité un tollé chez les politiques et les professionnels du secteur sinistré de l’habillement Made in France . Mais au-delà de la polémique – qui plus est exacerbée par la vente scandaleuse de poupées pédopornographiques sur le site internet de Shein – cette affaire remet sur le devant de la scène la conséquence la plus remarquable de la mondialisation : l’opposition entre fin du monde et fin du mois… Car tout part de là. Comment demander à des ménages fragilisés de consommer mieux – donc plus cher – lorsqu’ils n’absorbent déjà plus la hausse des prix du quotidien ? Et comment ignorer que le low cost prospère précisément sur cette vulnérabilité, en offrant une illusion de pouvoir d’achat à défaut d’un réel progrès social ? L’économie low cost est une économie éminemment polluante : les produits qu’elle utilise attentent à l’environnement et parfois...

Marqués à vie

  C’était il y a dix ans, c’était hier. Comme pour les attentats contre le World Trade Center à New York le 11 septembre 2001, tous les Français se souviennent de ce qu’ils faisaient dans la soirée du 13 novembre 2015. Déjà éprouvés par l’attaque terroriste contre la rédaction de Charlie Hebdo, celles de l’Hyper Cacher et de Montrouge en janvier, les Français se sont retrouvés précipités face à une inimaginable nuit d’horreur, celle des pires attentats que le pays ait jamais connus. Chacun garde en mémoire des images chocs, le ballet d’ambulances devant les terrasses parisiennes aux noms joyeux – Le Carillon, Le Petit Cambodge, La Belle équipe… – qui se retrouvaient ensanglantées et endeuillées ; les dizaines de blessés hagards et en pleurs, enveloppés dans leurs couvertures de survie dorées ; la mobilisation policière et militaire ; les mines graves de François Hollande, Anne Hidalgo, Manuel Valls ou François Molins, ce procureur-courage dont le visage et la voix rassureront plus ...

Les échecs, quel succès !

  Il y a dans les échecs quelque chose qui fascine ceux qui y jouent comme ceux qui n’y jouent pas, qui résiste au temps, aux modes ou aux ruptures technologiques. Un plateau de 64 cases noires et blanches, des pièces sculptées, cavalier, dame, tour, fou et l’humanité entière qui y projette depuis quinze siècles ses rêves de maîtrise, de stratégie, de victoire et, parfois, d’abîme. Alors que d’autres jeux disparaissent, se transforment ou se font absorber par le numérique, les échecs, eux, prospèrent. En France, la Fédération a franchi le cap des 81 500 licenciés en 2025, contre 50 000 cinq ans plus tôt ! Une spectaculaire progression de 60 % portée surtout par les enfants, les adolescents et les lycéens avec le dispositif Class’Echecs. Aux vieilles tables de bois et aux cafés enfumés du XIX e  siècle se sont ainsi ajoutés les salles d’école, les tournois scolaires et aussi les plateformes en ligne. L’influence de la série « Le Jeu de la Dame » su...

Ouvrir les yeux

  Le procès dit de la "maison de l’horreur" qui s’ouvre aujourd’hui à Auch suscite évidemment l’effroi. L’affaire, révélée par La Dépêche en avril 2022, est hors norme. Il y a trois ans, nous découvrions que dans une vaste bâtisse située près de l’aérodrome de Nogaro, l’impensable s’était produit : un système d’emprise totale dans lequel étaient enfermés quatre femmes et 28 enfants vivant sous l’autorité d’un homme décrit comme violent et manipulateur, utilisant une lecture rigoriste de l’islam comme outil de contrôle. Les enfants, soumis à des brimades et à la pauvreté affective, ne sortaient presque que pour l’école. L’une des femmes avait dénoncé des faits de viols, violences volontaires et séquestration. L’homme doit répondre de 22 chefs d’accusation dont viols sur mineurs, actes de torture et de barbarie, ainsi que pour violences sur l’ensemble des victimes. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité devant la cour d’assises du Gers, qui va s’efforcer de déterminer ...

Le jetable et le durable

    L’arrivée controversée du géant chinois Shein en France, au cœur du mythique Bazar de l’Hôtel de Ville de Paris, concentre à lui seul tous les symboles et les travers de notre époque. Shein est, d’abord, le symbole de l’ultra fast fashion, cette mode jetable aux produits de piètre qualité, capable d’ajouter chaque jour 4 000 à 6 000 références à son inventaire pour inonder le marché mondial. Pour parvenir à fournir ces t-shirts à 1 € ou ces vestes à 10 €, elle ne s’encombre évidemment pas des conditions de travail et de vie des ouvriers qui les fabriquent. Travaillant dans des méga-usines sans répit, 12 heures par jour, avec un seul jour de congé par mois, payés à la pièce, ces hommes, et surtout ces femmes et parfois ces enfants, sont quasi-esclavagisés, comme l’a montré l’eurodéputé Raphaël Glucksmann en alertant sur la situation des Ouïghours. Les ONG ont aussi raison de refuser de distinguer l’ultra-fast fashion type Shein de la fast ...

Des prix et des défis

  L’hiver approche et les Français s’inquiètent d’une hausse des prix de l’électricité. En France, la fin du dispositif de l’ARENH — qui garantissait un tarif régulé pour les fournisseurs alternatifs — et la situation géopolitique internationale laissent planer une ombre sur les factures des ménages et des entreprises. Mais derrière cette préoccupation à court terme, une question plus vaste s’impose : notre système électrique, conçu pour un monde d’usages stables peut-il encore suivre le rythme d’une économie numérique, décarbonée et désormais… dopée à l’intelligence artificielle ? Le réseau français, longtemps modèle de fiabilité, doit aujourd’hui affronter une double tension. D’un côté, la montée en puissance des énergies renouvelables rend la production plus intermittente ; de l’autre, la demande s’emballe tirée par de nouveaux usages (voitures électriques, numériques). Les appels à la modernisation deviennent dès lors pressants : stockage massif, pilotage in...

Nouvelles prouesses

    À Berlin, le congrès 2025 de la Société européenne d’oncologie médicale (ESMO) a livré le visage d’une cancérologie en pleine mutation. Derrière les chiffres et les graphiques s’est ainsi esquissée une médecine toujours plus ciblée, combinatoire et individualisée. Une médecine qui, pour la première fois, semble en mesure de transformer en chroniques des maladies longtemps considérées comme fatales. Les avancées les plus commentées concernent les anticorps conjugués – ces « chevaux de Troie » capables de délivrer un médicament cytotoxique directement au cœur des cellules tumorales. Pour les cancers du sein métastatiques ou certaines tumeurs solides, les résultats de survie sont spectaculaires : tolérance améliorée, rechutes retardées. Dans le même mouvement, plusieurs essais de phase 3, comme l’étude ALEX sur les cancers pulmonaires ALK +, confirment l’efficacité de molécules ciblées telles que l’alectinib. Ces progrès ne sont plus l’apanage d’une poignée de ...

Crises d’aujourd’hui et de demain

    Le relèvement, décidé par le gouvernement la semaine dernière, de « modéré » à « élevé » du niveau de risque lié à l’influenza aviaire hautement pathogène – la grippe aviaire –, inquiète à juste titre les éleveurs français. Ces derniers voient, en effet, se profiler d’angoissants confinements des volailles et, en cas de découverte de nouveaux foyers de contamination, le traumatisant abattage préventif des cheptels. Bien sûr, sanitairement, une telle décision peut s’entendre, mais on ne mesure pas combien les éleveurs, qui ont la passion de leur métier chevillé au corps, vivent mal de voir leurs animaux, auxquels ils sont attachés, tués du jour au lendemain. De tels abattages, qui ont eu lieu pour plusieurs épidémies, dont celle, emblématique, de la vache folle il y a quelques années, ou celle actuelle de la dermatose nodulaire contagieuse, sont de vrais crève-cœurs pour la profession. Et s’ils sont évidemment efficaces, sont-ils toujours pertinents...

Le temps judiciaire

    Il est des temps que nul ne maîtrise. Celui de la justice, notamment, échappe aux horloges de l’actualité, aux emballements de l’opinion, aux impatiences médiatiques. Il avance à son rythme, méthodique, souvent lent, parfois désespérément long. Mais ce temps-là, qu’on accuse d’être « hors du monde », est précisément ce qui le protège des passions humaines. Car la justice n’a pas vocation à répondre à la hâte aux émotions de l’opinion ou aux impatiences des chaînes d’info en continu, mais à la rigueur du droit. Pour les familles de victimes, ce temps est évidemment une interminable attente. Dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, Delphine Jubillar disparaissait dans le Tarn. Presque cinq ans plus tard, son mari, Cédric, vient d’être condamné à trente ans de réclusion criminelle. Et déjà, un nouvel horizon judiciaire s’ouvre : l’appel, prévu courant 2026. Pour lui, ce délai est une chance ; celle de rejouer sa défense. Pour les proches de Delphi...

Frais bancaires : la grande opacité

  Les banques françaises ont décidément un talent rare : celui de faire payer leurs clients pour ce qui, ailleurs bien souvent, relève du simple service. L’Observatoire des tarifs bancaires vient ainsi de montrer que les frais bancaires ont bondi de 3,1 % en un an, soit trois fois plus que l’inflation, ce que déplore à raison la vigilante association UFC-Que Choisir. Une hausse d’autant plus choquante qu’elle frappe indistinctement tous les clients, et notamment les plus modestes, au moment même où le secteur affiche des profits records. Les frais de tenue de compte explosent : + 8,95 % en moyenne, certaines banques passant brutalement de la gratuité à 24 € par an ; moins de 10 % des établissements continuent de ne rien facturer. La gratuité devient l’exception. Et chaque avancée obtenue par les associations de consommateurs est aussitôt contournée par un nouveau tarif destiné à préserver les marges. On comprend l’indignation de l’UFC-Que Choisir : le système s’est retourné contre ...

L'intime conviction

Après quatre semaines d’audiences, l’un des plus médiatiques procès de ces dernières années s’achève aujourd’hui devant la cour d’assises du Tarn. Dans quelques heures, Cédric Jubillar, accusé du meurtre de sa femme Delphine, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, connaîtra son sort, entre la réclusion criminelle que les procureurs ont requis contre lui pour trente ans, en dépit de l’absence de corps, ou l’acquittement qu’ont plaidé hier les deux avocats du peintre-plaquiste. On peut d’abord se féliciter de la façon dont ces quatre semaines de procès ont été organisées et remarquablement conduites par la présidente Hélène Ratinaud. À l’heure où la justice est attaquée de toutes parts, ou certains estiment que l’État de droit n’est « pas intangible », où des magistrats sont menacés, parfois de mort, pour avoir simplement appliqué la loi, le procès Jubillar a démontré que la justice française se rend dans des conditions dignes, respectueuses et sereines, loin de tout emballemen...

La tactique du moine-soldat

En se définissant lui-même comme moine-soldat, Sébastien Lecornu avait attiré l’attention de l’opinion et des oppositions sur le côté moine – dévot du macronisme et disciple zélé du président de la République. Hier à l’occasion de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale, il vient de donner à voir son côté soldat et on mesure que le Premier ministre a sans doute retenu de son passage au ministère des Armées quelques leçons de tactiques militaires. Comme la défense élastique, qui consiste à céder temporairement du terrain à l’adversaire sans rompre la cohésion des forces pour préparer d’autres combats… La suspension de la réforme des retraites, après l’abandon du recours à l’article 49.3 qui permet une adoption sans vote, peut ainsi être lue à cette aune. Totem du macronisme, seule réforme tangible du chaotique second quinquennat d’Emmanuel Macron, cette réforme est devenue le nœud gordien de la vie politique française au détriment de tant d’autres sujets capitaux...

L'illusion du changement

  Après une semaine de psychodrame où l’on a vu un Premier ministre démissionner 14 heures après avoir dévoilé son gouvernement – un record – puis être renommé comme si de rien n’était quatre jours plus tard, il aurait été insupportable et ridicule pour une France à cran de patienter des jours pour connaître qui allait gouverner le pays. Par chance, Emmanuel Macron devant partir hier soir en Égypte, le calendrier n’a pas subi sa procrastination légendaire et le gouvernement Lecornu II a été présenté hier à 22 heures. Une équipe accouchée au forceps tant la composition relevait du casse-tête : comment composer un gouvernement qui puisse éviter une motion de censure dès cette semaine, qui soit « libre » et exempt de personnalités dont l’agenda serait rivé sur la présidentielle de 2027 ? Comment bâtir une équipe crédible alors même que les partis qui composaient le « socle commun » sur lequel s’étaient appuyés Michel Barnier et François Bayrou o...

Meilleurs amis

  « Le chien est le meilleur ami de l’homme », selon le vieil adage populaire, mais l’inverse ne se vérifie pas toujours hélas. Il y a encore des hommes qui abandonnent leur animal comme un vieux jouet dont on se serait lassé. Les statistiques de la Société protectrice des animaux et des nombreuses associations de défense des animaux en France le montrent ainsi sans conteste : en dépit des campagnes de communication et de sensibilisation, chaque été près de 8 000 animaux sont abandonnés et recueillis dans des refuges débordés qui tiennent grâce à l’engagement remarquable de leurs salariés et bénévoles. Sur l’année c’est près de 40 000 animaux qui sont ainsi recueillis. Et parmi ces animaux abandonnés se trouvent les chiens que l’on dit « dangereux », comprendre ceux que la loi catégorise en chiens d’attaque (catégorie 1), dont l’acquisition, la vente ou l’importation sont interdites et les chiens de garde et de défense (catégorie 2), qui doivent être déclarés en mairie, porter une ...

Covid-19 : toujours là...

  La pandémie de Covid-19 ne fait plus la une des médias ; d’autres urgences, d’autres drames, d’autres enjeux géopolitiques, climatiques, économiques internationaux ou nationaux occupent nos esprits et notre quotidien. Et pourtant, le coronavirus est toujours là et continue à circuler dans le monde. Cinq ans après son apparition, le virus SARS-Cov-2, qui a mis l’économie mondiale à genoux pendant de longs mois et bouleversé notre vie quotidienne avec ses confinements, ses couvre-feux et l’apprentissage des gestes barrière, continue à mobiliser et à inquiéter les communautés médicale et scientifique au gré de l’apparition de nouveaux variants. La situation du Covid-19 en ce mois d’octobre montre d’ailleurs une nouvelle hausse des cas avec la circulation d’un nouveau variant dominant issu d’Omicron nommé XFG, et dit "Frankenstein." Les cas repartent à la hausse en France et dans d’autres pays européens, avec une progression notable depuis septembre. On observe une augmentation...

Inacceptable

  Le nouveau rapport de l’Observatoire annuel de la sécurité des médecins, qui vient d’être publié, est particulièrement préoccupant. Avec 1 992 incidents signalés par les praticiens l’an passé, les actes de violence envers les médecins affichent une hausse de 26 % par rapport à 2023. En trois ans, le nombre d’agressions recensées a presque doublé ! Le Conseil de l’ordre des médecins estime désormais qu’il ne s’agit plus d’événements isolés mais bien d’un « problème structurel qui fragilise l’ensemble de la profession médicale » et qui, par ailleurs, concerne toutes les spécialités. Si les médecins généralistes, les plus au contact de la diversité de la population, sont les plus ciblés, de nouvelles disciplines sont désormais pareillement exposées, comme l’endocrinologie, la rhumatologie, la gériatrie, la cancérologie ou la médecine physique et de réadaptation. Insultes, menaces, violences verbales et parfois physiques… autant d’agressions insupportables qu...

Sang-froid et fermeté

  Une vingtaine de drones survolant la Pologne, un aéronef provenant de la Russie aperçu au-dessus du territoire roumain, deux avions de combat Mig russes détectés dans le ciel Estonien, de mystérieux drones aperçus au-dessus des aéroports de Copenhague (Danemark) et d’Oslo (Norvège). On pourrait aussi ajouter le récent brouillage du signal GPS de l’avion transportant la présidente de la Commission européenne en Bulgarie et celui de l’appareil de la ministre espagnole de la Défense lorsqu’elle se trouvait à proximité de Kaliningrad. La Russie a beau se défendre, nier toute responsabilité, ces incidents répétés, particulièrement dans la région de la Baltique, portent pourtant bien sa signature : celle de la volonté de Moscou de provoquer, de tester et d’intimider les Européens qui soutiennent l’Ukraine. Cette stratégie d’intimidation poursuit ainsi deux objectifs : d’abord, amener les citoyens des pays membres de l’Otan à craindre la guerre ; ensuite inquiéter les che...

Procès Jubillar : rendre justice

La disparition de Delphine Jubillar, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines, a depuis longtemps dépassé le cadre d’un tragique fait divers pour devenir un phénomène de société qui arrive ce lundi devant la cour d’assises du Tarn pour le procès hors normes du mari, Cédric, poursuivi pour un meurtre sans cadavre et qui a toujours nié avoir tué son épouse. Si l’affaire Jubillar fascine à ce point les Français plus que n’importe quelle autre, c’est sans doute parce que son cadre de départ, banal, nous la rend très proche : un couple qui bat de l’aile, des problèmes financiers, un divorce compliqué, un amant. Une vie comme tant d’autres mais qui bascule dans le drame. Le mystère autour de la disparition de la jeune infirmière solaire, mère de deux enfants, les nombreux rebondissements qui ont émaillé l’affaire ces quatre ans et demi, les personnages qui sont apparus au fil des mois, du co-détenu à la nouvelle petite amie… tout était réuni pour captiver, chacun attendant i...

Risques et confiance

  Les chiffres sont impressionnants : 444 milliards d’euros déposés sur le Livret A au printemps 2025, plus de 2 000 milliards sur les assurances-vie. Jamais les Français n’ont autant mis de côté, comme si l’incertitude économique, la peur du lendemain et la défiance vis-à-vis des pouvoirs publics les poussaient à ériger un rempart de précaution. C’est que face à eux se trouve un État en quête de 44 milliards d’économies pour boucler son Budget 2026, oscillant entre mesures austéritaires et bricolages fiscaux. De ce face-à-face sourd une inquiétude : et si, demain, l’épargne devenait la nouvelle cible des politiques d’ajustement ? Les Français n’ont pas oublié les législations changeantes ou les multiples coups de rabot qui ont jalonné les décennies, notamment sur le Livret A, ni le fait que dans certains pays voisins, la tentation a parfois existé de prélever directement sur les comptes bancaires au nom de l’intérêt général. En cette période de d...

Dilemme

    « Nous sommes prêts. Nous sommes volontaires pour être les suivants ! » lançait samedi 30 août le patron du Parti socialiste Olivier Faure aux universités d’été du PS. « Si le gouvernement tombe, on changera de politique », expliquait benoîtement François Bayrou dimanche soir lors de son interview aux chaînes d’information, semblant anticiper – en dépit de son interminable marathon médiatique – la chute inéluctable de son gouvernement lors du vote de confiance qu’il a sollicité de l’Assemblée nationale le 8 septembre. Mises côte à côte, les deux déclarations peuvent-elles ouvrir une nouvelle séquence politique qui verrait la gauche s’emparer de Matignon et faire une autre politique que celle conduite par les deux gouvernements précédents ? Pour l’heure, cette question est théorique car elle dépend d’abord de ce que fera Emmanuel Macron. Le chef de l’État, qui a refusé l’année dernière de nommer Première ministre Lucie Castets – la ca...

Inacceptable

    Le nouveau rapport de l’Observatoire annuel de la sécurité des médecins, qui vient d’être publié, est particulièrement préoccupant. Avec 1 992 incidents signalés par les praticiens l’an passé, les actes de violence envers les médecins affichent une hausse de 26 % par rapport à 2023. En trois ans, le nombre d’agressions recensées a presque doublé ! Le Conseil de l’ordre des médecins estime désormais qu’il ne s’agit plus d’événements isolés mais bien d’un « problème structurel qui fragilise l’ensemble de la profession médicale » et qui, par ailleurs, concerne toutes les spécialités. Si les médecins généralistes, les plus au contact de la diversité de la population, sont les plus ciblés, de nouvelles disciplines sont désormais pareillement exposées, comme l’endocrinologie, la rhumatologie, la gériatrie, la cancérologie ou la médecine physique et de réadaptation. Insultes, menaces, violences verbales et parfois physiques… autant d’agressions insupporta...