La spectaculaire opération des cybergendarmes français contre un réseau de hackers qui avaient piraté des centaines de milliers d'ordinateurs dans le monde pour servir leurs projets illégaux est riche d'enseignements sur les défis que représente la numérisation de nos sociétés.
Le premier enseignement est qu'il n'y a pas de fatalité – ni d'impunité – contre les pirates, que ceux-ci visent des particuliers, des entreprises ou des Etats comme on l'a vu ces derniers mois.
Dans tous les pays, et particulièrement en France, les forces de l'ordre se sont mises en ordre de bataille pour mener cette cyber-guerre. Une guerre contre le crime digital qui passe aussi par une coopération internationale qui a peut-être fait défaut par le passé mais qui se renforce, notamment en Europe. Depuis 2017, les Etats membres de l'UE et les institutions européennes mettent en place des procédures de coopération et d'échanges pour développer une gestion de crises cyber aux niveaux politique, opérationnel et technique. Ce défi de coordination indispensable est en passe d'être gagné face à des menaces mouvantes et mondiales.
Le second défi que met en lumière l'opération française révélée hier est que la société tout entière doit plus que jamais prendre conscience des risques et adopter en conséquence les bons gestes, les bonnes pratiques pour que la sécurité numérique soit autant prise en compte que la sécurité physique. De la même façon qu'on ne laisse pas la porte de son domicile ouverte en son absence, il faut apprendre à sécuriser son ordinateur et son smartphone aujourd'hui, comme sa maison connectée demain. À l'école comme dans l'entreprise, cet apprentissage-là doit être permanent. Il ne doit laisser personne de côté, que ce soient les seniors ou les plus jeunes car chacun doit s'approprier les enjeux de sécurité numérique.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du jeudi 29 août 2019)