Les Français se sont-ils approprié ce week-end la maxime d’Oscar Wilde selon lequel « le meilleur moyen de se délivrer de la tentation, c’est d’y céder » ? En tout cas, à Paris comme à Toulouse, des centaines de personnes ont cédé à la tentation des rayons de soleil pour s’agglutiner sur les quais des deux métropoles avec un respect tout relatif des gestes barrière, pour ne pas dire un franc relâchement dans la distanciation sociale et le port du masque. Un comportement qui a rapidement suscité consternation chez les médecins et inquiétude chez les autorités. Le printemps approchant, ce genre de scènes risque hélas de se multiplier car l’épidémie de Covid-19 pèse de plus en plus lourdement sur la santé psychologique des Français, dont de récentes enquêtes ont montré qu’un sur trois n’a plus le moral et qu’un sur cinq pense ne jamais retrouver la vie d’avant…
Un an après l’arrivée de la pandémie en France, et bientôt un an après le premier confinement, les Français sont, d’évidence, fatigués de devoir (sur) vivre avec le poids de mesures sanitaires très restrictives, qui, de confinements nationaux ou locaux en couvre-feux, paraissent interminables. L’envie de briser cette impression de jour sans fin est donc parfaitement compréhensible, et d’autant plus forte que l’arrivée des vaccins a redonné une vraie lueur d’espoir.
Reste qu’en attendant que la vaccination soit effectivement massive – on en est loin – l’épidémie est toujours là, et peut-être plus dangereuse qu’auparavant. La présence de plus en plus forte de variants du coronavirus, plus contagieux que la souche originelle, doit nous conduire à continuer à respecter les mesures sanitaires, si pénibles soient-elles. Il faut « tenir, ensemble » martèle le gouvernement, « encore 4 à 6 semaines » a ajouté hier Emmanuel Macron, donnant enfin un horizon qui, sans cela, pourrait vite s’obscurcir par un troisième et forcément éprouvant confinement…
(Ediorial publié dans La Dépêche du Midi du mardi 2 mars 2021)