Rodez |
La prise de conscience ne date pas de l’épidémie de Covid-19, mais celle-ci suscite incontestablement une accélération bienvenue des projets : les centres-villes des villes moyennes, mais aussi certains centres de grandes métropoles ont entamé une mue. Objectifs : endiguer les phénomènes de pauvreté, d’habitats dépassés ou décatis, de commerces en difficultés voire contraints à la fermeture face aux grandes surfaces de périphérie ou au cybercommerce. Cette volonté de renouveau se mesure depuis trois ans avec le programme national Action cœur de ville, qui concerne 222 villes et fourmille de projets.
Action cœur de ville répondait aux demandes des populations locales concernées ; il est devenu aujourd’hui un atout majeur pour les villes moyennes dont on redécouvre la taille humaine et la qualité de vie qui l’accompagne. Épuisés par les confinements de 2020, les Français ne s’y sont pas trompés. Enquête après enquête, ils plébiscitent ces villes moyennes au point que certains y ont vu la revanche de ces communes, souvent chef-lieu de départements ou sous-préfectures. 84 % des Français considèrent désormais qu’habiter dans une ville de taille moyenne est préférable que vivre dans une métropole ou dans un village rural, selon la dernière enquête de Villes de France. Et de souligner trois critères qui poussent à ce choix : l’accès à la santé et aux soins de proximité, la proximité avec la nature et une offre en commerces de proximité complets et accessibles. Autrement dit, les trois priorités que sont la santé, l’environnement, et l’économie.
Le renouveau des centres-villes et donc l’attractivité des villes moyennes participent dès lors à un rééquilibrage de l’aménagement du territoire. Certes le phénomène de métropolisation va se poursuivre – et même se transformer avec le concept de "ville du quart d’heure" imaginé par le Pr Carlos Moreno, spécialiste de la Human Smart City (Ville Intelligente Humaine) – mais il sera secondé par un nouveau maillage du territoire avec des villes moyennes désormais attractives – à condition que l’offre de transports et l’emploi suivent.
Pour la France, comme pour notre région, ce renouveau des villes constitue une chance.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du samedi 20 mars 2021)