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La carte du Grand Sud

 

plage

L’année 2021 sera-t-elle aussi difficile pour le tourisme que l’année 2020, celle qui a vu l’épidémie de Covid-19 bouleverser les échanges mondiaux ? La question est dans toutes les têtes alors que se profilent les beaux jours et donc la perspective des vacances d’été. Le tourisme mondial a enregistré en 2020 les plus mauvais résultats de son histoire, les arrivées internationales chutant de 74 % d’après les dernières données de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). L’an dernier, il y a eu ainsi un milliard d’arrivées internationales en moins par rapport à l’année précédente, en raison d’un effondrement sans précédent de la demande et de l’instauration généralisée de restrictions sur les voyages. La crise, loin d’être terminée, menace de 100 à 120 millions d’emplois directs dans le tourisme, dont beaucoup dans de petites et moyennes entreprises, constate l’OMT. Et les pronostics d’un redressement de la situation restent prudents : il faudra de deux ans et demi à quatre ans au tourisme international pour retrouver les niveaux de 2019.

L’enquête de l’OMT apporte toutefois une raison d’espérer : une augmentation de la demande d’activités de tourisme de plein air et de nature, mais aussi un intérêt accru pour un tourisme domestique et des expériences de voyage où l’on prend le temps (slow travel).

Ces deux derniers points sont justement ceux qui ont permis l’année dernière à l’Occitanie de tirer malgré tout son épingle du jeu en juillet et en août avec des nuitées en hausse à la campagne et à la montagne (Massif central et Pyrénées). Face aux règles sanitaires et aux restrictions de voyage, les Français étaient, en effet, restés en France (re) découvrant les charmes et les atouts de l’Hexagone et parfois de leur propre région. Une situation qui pourrait très bien se reproduire cet été.

Si le gouvernement a esquissé cette semaine un retour à une vie plus normale "peut-être mi-avril", rien ne dit que de nouvelles restrictions ne reviennent pas avant l’été, ni que les frontières s’ouvriront un peu plus. Dès lors, privilégier des vacances en France est donc peut-être à la fois le plus sûr moyen de pouvoir partir et permet aussi de soutenir des professionnels du tourisme durement touchés par la crise.

La Région Occitanie – première région pour la fréquentation touristique française – s’y prépare activement tout comme l’Etat avec le volet tourisme du plan de relance. à l’heure où les Français se demandent s’il faut déjà réserver ou attendre encore un peu, ils peuvent avoir une certitude : ils seront les bienvenus dans notre Grand Sud.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du samedi 6 mars 2021)

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