Accéder au contenu principal

Il était une fois demain

japan
Des cerfs à Nata au Japon


Son nom est peu connu du grand public mais les photographies de Chris MorinEitner ont fait le tour du web à l’occasion de son projet « Il était une fois demain. »

L’artiste imaginait un monde où l’Homme, pour une raison non précisée, avait déserté les villes, laissant la nature envahir monuments et avenues. Arc de triomphe dévoré par la végétation au sommet duquel un lion a fait son domaine, embouteillage de voitures recouvertes de plantes à Time square dans un New York abandonné, etc. Les photos sont saisissantes de réalisme et on repense à cette phrase d’Alfred de Vigny, « Ne me laisse jamais seul avec la Nature, car je la connais trop pour n’en pas avoir peur »…

La fiction rattrapera-t-elle la réalité ? En tout cas, l’épidémie du Covid-19 qui s’étend sur la planète entière, où la moitié de l’humanité est confinée, se double de deux phénomènes.

Le premier est une baisse notable de la pollution. Les mesures recueillies par les satellites montrent que les émissions de dioxyde d’azote, entre autres, ont fortement diminué dans les zones urbaines, en Chine, à Paris, Madrid ou en Italie du Nord, apportant la preuve que les activités humaines ont un impact incontestable sur la pollution atmosphérique, qui contribue au dérèglement climatique. Le second phénomène est que dans les grandes villes désertées par leur population confinée, la nature a comme repris ses droits : des canards devant NotreDame à Paris, un puma à Santiago du Chili, des dauphins dans les eaux redevenues cristallines de Venise, des cerfs dans les rues de Nara au Japon… Les exemples se multiplient qui montrent l’extraordinaire résilience du monde sauvage, trop souvent malmené par l’Homme. Dès lors ce coronavirus redoutable qui nous tétanise tous porte aussi en lui l’espoir d’un autre monde, respectueux de l’environnement et en harmonie avec la nature. Un monde nouveau qu’il restera à inventer après la crise.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du lundi 6 avril 2020)

Posts les plus consultés de ce blog

Entaché

Dix ans après son départ du gouvernement Ayrault, Jérôme Cahuzac, l’ancien ministre du Budget de François Hollande, envisage-t-il son retour en politique ? En tout cas l’intéressé, condamné en appel à deux ans de prison pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale, et frappé de cinq années d’inéligibilité, était hier sur le marché de Monsempron-Libos, non loin de Villeneuve-sur-Lot, la ville dont il a été le député et le maire.Fin octobre déjà il participait à une réunion, organisée à huis clos, quelques semaines après le lancement d’une association politique «Les amis de Jérôme Cahuzac». Récemment interrogé par Sud-Ouest pour savoir s’il préparait son retour politique, le septuagénaire, qui avait élu domicile en Corse où il pratiquait la médecine à l’hôpital de Bonifacio, s’est borné à répondre que «tout est une question de circonstances», faisant remarquer qu’ «on fait de la politique pour être élu et agir» et qu’il n’y avait pas d’élections avant 2026, date des prochaines m

Grandiose !

  Cent ans après les JO de Paris de 1924, les XXXIIIes Jeux Olympiques d’été de l’ère moderne se sont ouverts hier dans la Capitale au terme d’une cérémonie d’ouverture exceptionnelle qui est entrée dans l’histoire en en mettant plein les yeux au monde entier. Les athlètes ont défilé non pas dans un Stade olympique mais en bateau, sur la Seine, sur un parcours rythmé par une mise en scène de toute beauté mettant en valeur la France, son patrimoine, son Histoire, ses talents, avant de rejoindre le Trocadéro devant une Tour Eiffel parée des anneaux olympiques. Nul doute que cette cérémonie réussie, émouvante, populaire, inédite, fera date en se rangeant dans la longue liste des défilés qui ont marqué les JO mais aussi l’histoire de notre pays, de la Fête de la Fédération du 14 juillet 1790 à celle pour le Bicentenaire de la Révolution française en 1989, en passant par la Libération de Paris dont on va bientôt célébrer les 80 ans. Cette cérémonie ponctue plusieurs années de préparation po

Guerres et paix

La guerre menace encore une fois le Pays du Cèdre, tant de fois meurtri par des crises à répétition. Les frappes israéliennes contre le sud du Liban et les positions du Hezbollah ravivent, en effet, le spectre d’un nouveau conflit dans cette Terre millénaire de brassage culturel et religieux. Après quinze années de violence qui ont profondément marqué le pays et ses habitants (1975-1990), la paix est toujours restée fragile, constamment menacée par les ingérences étrangères, les divisions communautaires et une classe politique corrompue. La crise économique sans précédent qui frappe le pays depuis 2019, puis l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth en 2020, symbolisant l’effondrement d’un État rongé par des décennies de mauvaise gouvernance, ont rajouté au malheur de ce petit pays de moins de 6 millions d’habitants, jadis considéré comme la Suisse du Moyen-Orient. Victime d’une spectaculaire opération d’explosion de ses bipeurs et talkies-walkies attribuée à Israël, le Hezbollah –