Qu’on la déteste ou qu’on l’attende, qu’on y voit l’un des symboles de la foi chrétienne ou l’héritage plus ancien d’une fête païenne, Noël ne laisse personne indifférent. "Noël n’est pas un jour ni une saison, c’est un état d’esprit", résumait Calvin Coolidge. Celui qui fut président des Etats-Unis savait sans doute de quoi il parlait puisque c’est bien outre-Atlantique que la figure du père Noël telle que nous la connaissons – avec ses rênes, ses lutins et sa hotte pleine de cadeaux – a été popularisée au milieu du XIXe siècle. Dès lors Noël est devenu à la fois une fête familiale, intime, religieuse ou spirituelle, mais aussi un rendez-vous commercial important. Les deux sont aussi liés que les faces d’une même médaille et expliquent que, pour Noël, chacun s’investisse et investisse en espèces sonnantes et trébuchantes.
L’enquête annuelle de l’institut CSA ne dit pas le contraire : en dépit des difficultés qui peuvent frapper les Français, ces derniers conservent un budget conséquent pour Noël. Et même si celui-ci est en baisse, la part consacrée aux cadeaux augmente légèrement. Comme si pour ses proches, sa famille, ses amis, ses enfants, il fallait compenser la morosité ambiante par un surcroît d’attention, de générosité, de bonté. Si les cadeaux de Noël donnent lieu aujourd’hui à une frénésie consumériste, leur origine remonte pourtant presque à la nuit des temps puisque dans la Rome antique, on s’offrait déjà des étrennes, souvent des victuailles, le jour du solstice d’hiver, comme autant de gages de bons augures.
Des cadeaux, un bon repas, en famille ou entre amis : il est peut-être là, tout simplement, l’esprit de Noël, dans le partage.
Un Noël que l’on vous souhaite le meilleur.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du mardi 24 décembre 2019)