Accéder au contenu principal

L'esprit de Noël

noel


Qu’on la déteste ou qu’on l’attende, qu’on y voit l’un des symboles de la foi chrétienne ou l’héritage plus ancien d’une fête païenne, Noël ne laisse personne indifférent. "Noël n’est pas un jour ni une saison, c’est un état d’esprit", résumait Calvin Coolidge. Celui qui fut président des Etats-Unis savait sans doute de quoi il parlait puisque c’est bien outre-Atlantique que la figure du père Noël telle que nous la connaissons – avec ses rênes, ses lutins et sa hotte pleine de cadeaux – a été popularisée au milieu du XIXe siècle. Dès lors Noël est devenu à la fois une fête familiale, intime, religieuse ou spirituelle, mais aussi un rendez-vous commercial important. Les deux sont aussi liés que les faces d’une même médaille et expliquent que, pour Noël, chacun s’investisse et investisse en espèces sonnantes et trébuchantes.

L’enquête annuelle de l’institut CSA ne dit pas le contraire : en dépit des difficultés qui peuvent frapper les Français, ces derniers conservent un budget conséquent pour Noël. Et même si celui-ci est en baisse, la part consacrée aux cadeaux augmente légèrement. Comme si pour ses proches, sa famille, ses amis, ses enfants, il fallait compenser la morosité ambiante par un surcroît d’attention, de générosité, de bonté. Si les cadeaux de Noël donnent lieu aujourd’hui à une frénésie consumériste, leur origine remonte pourtant presque à la nuit des temps puisque dans la Rome antique, on s’offrait déjà des étrennes, souvent des victuailles, le jour du solstice d’hiver, comme autant de gages de bons augures.

Des cadeaux, un bon repas, en famille ou entre amis : il est peut-être là, tout simplement, l’esprit de Noël, dans le partage.

Un Noël que l’on vous souhaite le meilleur.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du mardi 24 décembre 2019)

Posts les plus consultés de ce blog

Guerres et paix

La guerre menace encore une fois le Pays du Cèdre, tant de fois meurtri par des crises à répétition. Les frappes israéliennes contre le sud du Liban et les positions du Hezbollah ravivent, en effet, le spectre d’un nouveau conflit dans cette Terre millénaire de brassage culturel et religieux. Après quinze années de violence qui ont profondément marqué le pays et ses habitants (1975-1990), la paix est toujours restée fragile, constamment menacée par les ingérences étrangères, les divisions communautaires et une classe politique corrompue. La crise économique sans précédent qui frappe le pays depuis 2019, puis l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth en 2020, symbolisant l’effondrement d’un État rongé par des décennies de mauvaise gouvernance, ont rajouté au malheur de ce petit pays de moins de 6 millions d’habitants, jadis considéré comme la Suisse du Moyen-Orient. Victime d’une spectaculaire opération d’explosion de ses bipeurs et talkies-walkies attribuée à Israël, le Hezbollah – ...

Vaccin et vigilance

La résurgence de la coqueluche en France comme ailleurs en Europe a de quoi inquiéter. En France depuis le début de l’année, un total provisoire de 28 décès a été rapporté à Santé Publique France, dont 20 enfants (18 de moins de 1 an) et 8 adultes (de 51 à 86 ans mais dont la coqueluche n’était pas indiquée comme première cause de décès). La circulation de la bactérie Bordetella pertussis, principale cause de la coqueluche, est si importante que les autorités s’attendent à de nouveaux cas à venir dans les prochains mois. Car la coqueluche est extrêmement contagieuse, une personne contaminée pouvant transmettre la maladie à 15 autres en moyenne… Et si elle a longtemps été considérée comme une maladie de la petite enfance, elle peut être sévère à tous les âges, voire mortelle pour les nourrissons, non ou partiellement vaccinés, et les personnes à risque telles que les femmes enceintes et les personnes âgées. Ce n’est pas la première fois que l’on est confronté à une résurgence de la coqu...

En marche

    Depuis douze siècles des pèlerins convergent vers Saint-Jacques-de-Compostelle qui, avec Jérusalem et Rome, est l’un des lieux des trois grands pèlerinages de la Chrétienté. Mais ceux qui marchent aujourd’hui sur les chemins de Compostelle ne le font pas seulement au nom de leur foi et n’arrivent pas forcément à la destination finale en Espagne. Les pèlerins du XXI e  siècle ne font souvent qu’une partie seulement de l’itinéraire millénaire avec des motivations bien plus diverses. Passionnés de randonnée pédestre, amoureux des paysages ou des monuments qui jalonnent le parcours désormais bien balisé et en partie classé au patrimoine mondial de l’Unesco, certains cheminent seuls, en couple ou en groupe pour accomplir une promesse personnelle, honorer un proche, rencontrer d’autres pèlerins de toutes nationalités ou tout simplement pour se retrouver soi-même. Car la marche est bonne pour le corps et l’esprit. « Les seules pensées valables viennent en marchant...