Températures relevées entre 1850 et 2018 en France |
L’expression Noël au balcon, Pâques aux tisons (ou l’inverse) a-t-elle définitivement vécu, et dirons-nous dans les années qui viennent Noël au balcon… ET Pâques au balcon ? En tout cas, les températures douces avec lesquelles nous terminons l’année ne devraient pas être une exception. Il suffit pour s’en convaincre de regarder l’évolution des températures moyennes enregistrées depuis 1880 pour constater – n’en déplaise à tous les climatosceptiques – la réalité du réchauffement climatique de notre planète.
Ce qui ne veut évidemment pas dire que nous sommes à l’abri de phénomènes météorologiques aussi violents que brefs. Les récentes inondations, les épisodes cévenols qui ont frappé la région ces derniers mois montrent que coups de froid et pluies intenses sont aussi de la partie. Mais l’évolution globale du climat, celle qu’étudient depuis des années les scientifiques du GIEC, va vers des températures plus élevées.
L’année 2019 aura été à cet égard une année charnière, une année d’alerte avec son lot de sécheresses et d’incendies, d’Occitanie au Brésil ou de la région PACA à l’Australie. « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » disait Jacques Chirac en 1992 au sommet de la Terre de Johannesburg. La métaphore est, hélas, devenue réalité.
Mais une autre réalité est survenue cette année : la mobilisation comme jamais auparavant de la société civile en faveur des questions environnementales. D’abord celle des jeunes, galvanisés par la jeune militante Greta Thunberg, aussi agaçante pour les uns qu’elle est inspirante pour les autres. Ensuite celle de citoyens de tous âges et de toutes conditions qui ont participé à d’impressionnantes marches pour le climat pour appeler les dirigeants à agir.
Enfin, celle des électeurs, notamment en Europe, qui ont apporté leurs suffrages aux écologistes pour pousser à verdir la politique. Les questions environnementales, au même titre désormais que l’économie, l’éducation ou la sécurité, sont devenues une sinon la priorité majeure des citoyens. Les candidats aux municipales de mars prochain ne s’y trompent pas, qui intègrent désormais largement cette dimension. Car s’il faut penser le réchauffement globalement, il faut aussi agir localement.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du vendredi 27 décembre 2019)