C’est l’un des rituels du passage à la nouvelle année : énumérer tout ce qui va changer à partir du 1er janvier. Toutes ces nouveautés, ces mesures qui sont parfois la traduction concrète de mois de débats et de passes d’armes politiques parlementaires dans des réglementations, des lois qui entrent désormais en vigueur. À côté des habituelles revalorisations, chaque année apporte ainsi son lot de mesures inédites qui en disent long sur les préoccupations du moment et les enjeux qui comptent pour la société française.
Cette nuit de la Saint-Sylvestre 2019 est toutefois particulière cette fois car elle marque la fin d’une décennie, la première qui suivit cet an 2000 plein de promesses et de craintes. Durant ces dix dernières années, des thèmes, jadis minorés ou considérés comme secondaires, ont pris de l’ampleur. On pense à l’environnement par exemple. Les questions de la pollution par les plastiques ou par les pesticides, de la nécessité de mieux isoler les logements, de la suspension de certains colorants alimentaires – qui toutes donnent lieu à de nouvelles mesures pour 2020 – se posaient déjà en 2000. Mais elles sont aujourd’hui devenues centrales et recueillent un consensus de plus en plus large auprès d’une opinion qui a fait de l’environnement l’une de ces priorités. Les questions relatives à la santé – de la prévention avec les défibrillateurs ou la hausse du prix du tabac au déremboursement de l’homéopathie ou au remboursement des lunettes – sont aussi devenues importantes pour notre société, qui est à l’aube de la révolution du 4e âge avec le vieillissement des baby-boomers.
Autrement dit, derrière la banalité du traditionnel "tout ce qui change" annuel, nous vivons aussi un changement d’époque. A nous d’en faire une époque formidable.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du mardi 31 décembre 2019)