Accéder au contenu principal

Changement d'époque

calendrier


C’est l’un des rituels du passage à la nouvelle année : énumérer tout ce qui va changer à partir du 1er janvier. Toutes ces nouveautés, ces mesures qui sont parfois la traduction concrète de mois de débats et de passes d’armes politiques parlementaires dans des réglementations, des lois qui entrent désormais en vigueur. À côté des habituelles revalorisations, chaque année apporte ainsi son lot de mesures inédites qui en disent long sur les préoccupations du moment et les enjeux qui comptent pour la société française.

Cette nuit de la Saint-Sylvestre 2019 est toutefois particulière cette fois car elle marque la fin d’une décennie, la première qui suivit cet an 2000 plein de promesses et de craintes. Durant ces dix dernières années, des thèmes, jadis minorés ou considérés comme secondaires, ont pris de l’ampleur. On pense à l’environnement par exemple. Les questions de la pollution par les plastiques ou par les pesticides, de la nécessité de mieux isoler les logements, de la suspension de certains colorants alimentaires – qui toutes donnent lieu à de nouvelles mesures pour 2020 – se posaient déjà en 2000. Mais elles sont aujourd’hui devenues centrales et recueillent un consensus de plus en plus large auprès d’une opinion qui a fait de l’environnement l’une de ces priorités. Les questions relatives à la santé – de la prévention avec les défibrillateurs ou la hausse du prix du tabac au déremboursement de l’homéopathie ou au remboursement des lunettes – sont aussi devenues importantes pour notre société, qui est à l’aube de la révolution du 4e âge avec le vieillissement des baby-boomers.

Autrement dit, derrière la banalité du traditionnel "tout ce qui change" annuel, nous vivons aussi un changement d’époque. A nous d’en faire une époque formidable.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du mardi 31 décembre 2019)

Posts les plus consultés de ce blog

La messe est dite ?

    L’entourage de François Bayrou a beau tenter d’expliquer que l’échec du conclave sur les retraites n’est imputable qu’aux seuls partenaires sociaux qui n’ont pas réussi à s’entendre en quatre mois pour « améliorer » la contestée réforme des retraites de 2023, la ficelle est un peu grosse. Car, bien évidemment, cet échec – hélas attendu – est aussi celui du Premier ministre. D’abord parce que c’est lui qui a imaginé et convoqué cette instance inédite de dialogue social et qu’il aurait naturellement revendiqué comme le succès de sa méthode un accord s’il y en avait eu un. Ensuite parce qu’il n’a pas été l’observateur neutre des discussions, qu’il promettait « sans totem ni tabou ». Il a au contraire, plusieurs fois, interféré : dès leur lancement en les corsetant par une lettre de cadrage imposant de ne pas créer de dépenses et d’équilibrer les comptes à l’horizon 2030 ; ensuite par son refus de voir abordé l’âge de départ à 64 ans, point centra...

Machine à cash et à rêves

Qui n’a jamais rêvé d’être un jour le gagnant du loto, que l’on soit celui qui joue depuis des années les mêmes numéros en espérant qu’un jour ils constituent enfin la bonne combinaison ou que l’on soit même celui qui ne joue jamais mais qui se projette malgré tout dans la peau d’un gagnant, énumérant ce qu’il ferait avec ces centaines de millions d’euros qui grossiraient son compte en banque. Chacun se prend ainsi à rêver de vacances éternelles au soleil, de voyages au long cours, de montres de bijoux ou de voitures de luxe, de yachts XXL naviguant sur des mers turquoise, de grands restaurants étoilés ou plus simplement de réaliser ses projets longtemps différés faute de financements, de l’achat de sa maison au lancement de son entreprise, ou encore de partager ses gains avec sa famille ou avec ses collègues avec lesquels on a cotisé pour acheter le bulletin. Le loto, c’est une machine à rêver à laquelle chacun s’est adonné une fois dans sa vie et qui rythme toujours le quotidien des ...

Facteur humain

  Dans la longue liste de crashs aériens qui ont marqué l’histoire de l’aviation mondiale, celui de l’Airbus A320 de la Germanwings, survenu le 24 mars 2015, se distingue particulièrement. Car si le vol 9525, reliant Barcelone à Düsseldorf, a percuté les Alpes françaises, entraînant la mort de 150 personnes, ce n’est pas en raison d’une défaillance technique de l’appareil ou d’un événement extérieur qui aurait impacté l’avion, mais c’est à cause de la volonté du copilote de mettre fin à ses jours. L’enquête, en effet, a rapidement révélé que celui-ci, souffrant de problèmes de santé mentale non décelés par les procédures en vigueur, avait volontairement verrouillé la porte du cockpit, empêchant ainsi le commandant de bord de reprendre le contrôle de l’appareil. Ainsi, ce crash singulier touche au point le plus sensible qui soit : la confiance des passagers dans les pilotes à qui ils confient leur vie. C’est pour cela que cette tragédie a eu un tel impact sur l’opinion publique et a...