Il est toujours émouvant de voir se concrétiser un rêve de gosse. Pour Florian et Olivio Ordonez, alias Bigflo & Oli, 26 et 23 ans, c'est vendredi et samedi que le «miracle» aura lieu au Stadium de Toulouse. Pour les deux frangins de la Ville rose, ce qui n'était qu'une boutade va se transformer en deux concerts événements. Deux concerts qui couronnent – provisoirement bien sûr – une carrière fulgurante d'à peine huit ans dont les titres des albums – tous disques de platine – semblent marquer leur marche vers le succès : «La cour des grands», puis «La vraie vie», et l'an passé «La vie de rêve».
Durant ces deux jours, ce sont d'abord les enfants du pays que l'on va célébrer, les pitchouns des Minimes qui, d'évidence, mettent leurs pas dans ceux de leur illustre prédécesseur Claude Nougaro dont ils ont d'ailleurs participé au Prix éponyme. Eux aussi castagnent avec les mots, avec les rimes, avec des flows.
On fêtera aussi deux artistes désormais accomplis qui multiplient les collaborations : Orelsan, Joey Star, Petit Biscuit, Black M, Soprano, IAM, etc. On s'arrache ces Toulousains qui donnent du rap une tout autre image que celle, violente et provocatrice, affichée par un Booba ou un Kaaris musculeux. Aux coups de poing, Bigflo & Oli préfèrent les coups au cœur, aux coups de sang, les coups de foudre.
C'est sans doute cette bienveillance alliée au talent qui séduit un large public. Un public avec lequel le duo s'est toujours montré aussi reconnaissant que proche, via les réseaux sociaux comme sur scène, lorsqu'il s'agit de lui dédier leurs Victoires de la musique.
Un public qui sera présent en masse demain et vendredi pour célébrer nos petits princes du rap.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du jeudi 23 mai 2019)