Photo Marine nationale |
Ce n'est malheureusement pas la première fois que des militaires meurent au cours d'une mission conduite dans le cadre d'une opération extérieure (Opex) de la France. De l'Afghanistan au Mali, de Chammal à Barkhane, de nombreux régiments ont été endeuillés, et notamment ceux de notre région. Si la mort des maîtres Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, deux commandos très expérimentés, hier lors de l'opération de libération des otages enlevés au Bénin, nous touche encore davantage, c'est en raison de l'unité à laquelle ces militaires appartenaient : le commando Hubert.
Descendant direct du commando Kieffer, première unité spéciale de la France libre créée en 1942 en s'inspirant des unités britanniques, ce commando d'action sous-marine (CASM) est devenu au fil des ans le summum des forces spéciales françaises – homologue de la SEAL Team Six américaine – dont l'histoire accompagne l'Histoire avec un grand H.
Du canal de Suez aux Comores, du Liban au Koweit, de Bosnie en Afghanistan, de Libye au Burkina-Faso, les hommes qui composent cette unité d'élite prestigieuse et très sélective ont souvent joué un rôle aussi déterminant que secret au service des intérêts de la France. Les risques – méticuleusement évalués avant toute action – que ces militaires prennent sont ainsi à la hauteur des enjeux géopolitiques d'un monde en perpétuel bouleversement. Les missions qu'ils réalisent dans l'ombre sont cruciales et participent de la défense de nos valeurs, particulièrement lorsqu'il s'agit de lutter loin de la France contre un terrorisme qui n'a jamais renoncé à nous frapper.
Le décès en opération de ces deux militaires partis délivrer deux otages nous rappelle aussi que chaque jour, des milliers de soldats sont prêts à intervenir au péril de leur vie pour nous protéger, et parfois nous sauver d'une mort certaine. Pour tout cela, ils méritent la reconnaissance de la Nation et le profond respect de chacun d'entre nous.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du samedi 11 mai 2019)