Un an après la formidable « parenthèse enchantée » des Jeux olympiques de Paris qui ont mis la France sur le devant de la scène et fait rêver le monde entier, la saison touristique estivale 2025 était très attendue. Les perspectives étaient d’ailleurs prometteuses. Fin juin, le ministère du tourisme avait présenté des chiffres en hausse depuis le début de l’année et des projections estivales très encourageantes, soutenues par un engouement durable pour les destinations françaises et un effet JO alors toujours perceptible.
Par exemple fin avril, les recettes générées par les visiteurs étrangers depuis le début 2025 atteignaient 21,4 milliards d’euros, en hausse de 8 % par rapport à 2024, le solde du tourisme international s’élevant à + 4,1 milliards d’euros, en très forte progression (+ 25,4 % sur un an). Les carnets de réservation de location pour la saison d’été étaient en hausse de 16 %, 8 Français sur 10 déclaraient partir cet été, à 75 % en France, et les prévisions d’arrivées aériennes internationales annonçaient une progression de 4,7 % sur la période juin-août 2025 par rapport à 2024. On allait voir ce qu’on allait voir…
Las ! Les promesses de juin ne se sont malheureusement pas toutes concrétisées et le bilan de la saison s’annonce en demi-teinte. Dans un contexte d’incertitude politique et budgétaire, les Français ont resserré leur budget et peut-être même revu leurs plans initiaux. Le budget moyen consacré aux vacances a affiché une baisse pour la première fois depuis 5 ans, atteignant 1 143 euros par personne, soit 73 euros de moins que l’année dernière. Et beaucoup de Français ont décidé de partir moins longtemps… ou ailleurs chez nos voisins, notamment espagnols qui affichent des prix inférieurs en moyenne de 30 % par rapport à des destinations françaises équivalentes. Quand, en France, en quatre ans, les prix ont augmenté de 27 % dans le secteur du tourisme et d’environ 25 % dans l’hôtellerie-restauration… Pas étonnant dès lors de voir des stations balnéaires presque désertées faire grise mine, des restaurateurs et hôteliers déplorer un manque de clients.
La saison 2025 est toutefois contrastée d’une région à l’autre et au sein même d’une région. Certains s’en sortent bien – le littoral occitan est de ceux-là – d’autres moins bien face à des touristes qui recherchent le meilleur rapport qualité-prix. Reste maintenant à voir ce que donneront les « septembristes » voire les « octobristes » qui sont chaque année plus nombreux.
La France devrait toutefois rester la première destination touristique mondiale en nombre de visiteurs – 102 millions estimés pour cette année – mais la concurrence de l’Espagne s’intensifie et l’écart se creuse en faveur de notre voisin sur le plan des recettes touristiques. Ainsi, un an après les JO, la France, à l’instar des athlètes, ne doit pas s’endormir sur ses lauriers. Elle doit se remettre en question, recalibrer ses offres pour mieux répondre à la demande, notamment domestique, être agile pour coller aux nouvelles attentes d’une clientèle plus exigeante. Bref, aller plus vite, plus haut, plus fort…
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du samedi 30 août 2025)