Accéder au contenu principal

Une France debout

 

capitole

Parce que chacun d’entre nous a rencontré au cours de sa scolarité un instituteur, une institutrice, un professeur, à l’école, au collège, au lycée ou à l’université dont la bienveillance, les encouragements, les connaissances, la passion de transmettre nous ont marqués à vie et ont fait ce qu’aujourd’hui nous sommes devenus… nous étions là.

Parce que nous sommes pères ou mères, fils ou filles, frères ou sœurs, amis ou époux d’un enseignant et que nous connaissons toute la beauté de ce métier, les difficultés qu’il y a à l’exercer, l’ingratitude qu’il fait parfois endurer… nous étions là.

Parce que nous sommes convaincus que l’école laïque et publique reste la matrice de la République, le creuset dans lequel se forment les citoyens éclairés de demain, des hommes libres qui s’en remettent à la raison plutôt qu’aux dogmes… nous étions là.

Parce qu’après la liberté d’expression, la liberté de croyance, la liberté de se divertir et de s’amuser, c’est la liberté d’enseigner, la liberté de penser, même, qui a été attaquée… nous étions là.

Parce que les attaques terroristes, quel que soit le lieu où elles frappent, Toulouse, Montauban, Nice, Paris, Saint-Étienne-du-Rouvray, Conflans-Sainte-Honorine, touchent au cœur l’ensemble des Français… nous étions là.

Parce qu’après des militaires, des enfants juifs, des religieux, des dessinateurs, des journalistes, des policiers, des jeunes et des moins jeunes, nous nous sommes immédiatement reconnus dans nos enseignants… nous étions là.

Parce que l’inquiétude légitime face au coronavirus ne saurait empêcher l’expression de notre solidarité, de notre unité, de notre fraternité… nous étions là.

Nous étions là, nombreux, hier après-midi, dans toutes les villes du pays, pour rendre hommage à Samuel Paty, modèle de notre Education nationale que la mort a érigé en symbole républicain face à l’obscurantisme et à la haine.

Hier, il était le visage de la France. Une France debout.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du lundi 19 octobre 2020)

Posts les plus consultés de ce blog

Se préparer

Voilà un type de courbe que l’on n’avait pas vu depuis longtemps concernant le Covid-19 : une hausse, celle du nouveau variant du coronavirus EG.5. Baptisé Eris, ce cousin d’Omicron croît de façon vertigineuse dans le séquençage de cas positifs au Covid-19 en France comme dans d’autres pays. Beaucoup plus contagieux que ses prédécesseurs, Eris pourrait ainsi s’imposer et devenir majoritaire. Au point de relancer une pandémie mondiale que nous pensions derrière nous ? Nous n’en sommes évidemment pas là, mais l’apparition de ce nouveau variant, tout comme la possibilité de voir survenir des clusters de contamination comme cela vient de se produire aux fêtes de Bayonne, nous interroge légitimement. Même si la couverture vaccinale est bonne en France, la crainte de devoir revivre les conséquences sanitaires et socio-économiques d’un retour de la pandémie est bien dans les esprits. Peut-être aurions-nous dû écouter plus attentivement les spécialistes comme le directeur général de l’Organisa

Moine-soldat

Dans le marathon de l’examen de la réforme des retraites à l’Assemblée nationale, le calendrier a marqué une pause ce jeudi à l’occasion de la niche parlementaire du Parti socialiste. Une pause mise à profit par le gouvernement pour aller sur le terrain défendre une réforme toujours massivement rejetée par 7 Français sur 10. À l’avant-veille de la quatrième journée de manifestation appelée par l’intersyndicale, Elisabeth Borne et Gérald Darmanin se sont ainsi rendus hier à Neuville-en-Ferrain, dans le Nord, Olivier Dussopt à Toulouse, où il a notamment rencontré six lecteurs de La Dépêche du Midi au siège de notre journal pour répondre à leurs questions et leurs inquiétudes. Celui qui enchaîne à un rythme soutenu les interviews dans les matinales et défend depuis lundi son texte devant une Assemblée nationale survoltée s’est montré tel qu’en lui-même : un moine-soldat de la macronie. Moine, parce que le ministre connaît sur le bout des doigts le catéchisme de la réforme, son dogme du r

Entaché

Dix ans après son départ du gouvernement Ayrault, Jérôme Cahuzac, l’ancien ministre du Budget de François Hollande, envisage-t-il son retour en politique ? En tout cas l’intéressé, condamné en appel à deux ans de prison pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale, et frappé de cinq années d’inéligibilité, était hier sur le marché de Monsempron-Libos, non loin de Villeneuve-sur-Lot, la ville dont il a été le député et le maire.Fin octobre déjà il participait à une réunion, organisée à huis clos, quelques semaines après le lancement d’une association politique «Les amis de Jérôme Cahuzac». Récemment interrogé par Sud-Ouest pour savoir s’il préparait son retour politique, le septuagénaire, qui avait élu domicile en Corse où il pratiquait la médecine à l’hôpital de Bonifacio, s’est borné à répondre que «tout est une question de circonstances», faisant remarquer qu’ «on fait de la politique pour être élu et agir» et qu’il n’y avait pas d’élections avant 2026, date des prochaines m