Parce que chacun d’entre nous a rencontré au cours de sa scolarité un instituteur, une institutrice, un professeur, à l’école, au collège, au lycée ou à l’université dont la bienveillance, les encouragements, les connaissances, la passion de transmettre nous ont marqués à vie et ont fait ce qu’aujourd’hui nous sommes devenus… nous étions là.
Parce que nous sommes pères ou mères, fils ou filles, frères ou sœurs, amis ou époux d’un enseignant et que nous connaissons toute la beauté de ce métier, les difficultés qu’il y a à l’exercer, l’ingratitude qu’il fait parfois endurer… nous étions là.
Parce que nous sommes convaincus que l’école laïque et publique reste la matrice de la République, le creuset dans lequel se forment les citoyens éclairés de demain, des hommes libres qui s’en remettent à la raison plutôt qu’aux dogmes… nous étions là.
Parce qu’après la liberté d’expression, la liberté de croyance, la liberté de se divertir et de s’amuser, c’est la liberté d’enseigner, la liberté de penser, même, qui a été attaquée… nous étions là.
Parce que les attaques terroristes, quel que soit le lieu où elles frappent, Toulouse, Montauban, Nice, Paris, Saint-Étienne-du-Rouvray, Conflans-Sainte-Honorine, touchent au cœur l’ensemble des Français… nous étions là.
Parce qu’après des militaires, des enfants juifs, des religieux, des dessinateurs, des journalistes, des policiers, des jeunes et des moins jeunes, nous nous sommes immédiatement reconnus dans nos enseignants… nous étions là.
Parce que l’inquiétude légitime face au coronavirus ne saurait empêcher l’expression de notre solidarité, de notre unité, de notre fraternité… nous étions là.
Nous étions là, nombreux, hier après-midi, dans toutes les villes du pays, pour rendre hommage à Samuel Paty, modèle de notre Education nationale que la mort a érigé en symbole républicain face à l’obscurantisme et à la haine.
Hier, il était le visage de la France. Une France debout.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du lundi 19 octobre 2020)