Bis repetita. Nous revoilà revenus à la case départ. Comme dans le film « Un jour sans fin » où Bill Murray revit sans cesse la même journée dans un village qui célèbre « la fête de la marmotte », nous retrouvons les habitudes que nous avions acquises lors du premier confinement du printemps – redevant pour le coup des marmottes – afin de freiner la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19. Toutefois, comme dans le film où le héros essaie de ne pas refaire les mêmes erreurs d’un jour sur l’autre, nous abordons ce reconfinement de manière différente, plus souple avec les écoles ouvertes, les entreprises ou le BTP en activité, les services publics fonctionnels.
Mais cette souplesse, pensée pour éviter de remettre la France et son économie sous cloche, n’en reste pas moins tout aussi douloureuse pour les petits commerçants « non-essentiels » qui se sentent lésés, d’autant plus qu’ils ont souvent tout fait pour s’adapter aux protocoles sanitaires. La peur de voir leur entreprise mettre la clé sous la porte les amène aussi à nous interroger : qu’est-ce qui est « essentiel » ? Déjeuner au restaurant, aller chez le coiffeur, se faire une toile au cinéma, aller au théâtre ou au musée, acheter un livre après l’avoir choisi dans le rayon d’une librairie : tous ces petits plaisirs qui font le sel de la vie ne sont-ils pas « essentiels » pour se sentir mieux et surmonter l’épreuve du confinement ?
Car ne nous y trompons pas, les semaines qui viennent s’annoncent difficiles, stressantes, angoissantes, particulièrement pour ceux qui sont seuls, qu’ils soient étudiants ou personnes âgées, qui vivent dans un petit logement ou qui n’ont pas de travail. Tous ces concitoyens auront besoin de notre attention et de celle de l’Etat. Cette solidarité qui nous permettra de rester unis et de tenir le choc, assurément, c’est essentiel.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du samedi 31 octobre 2020)