Accéder au contenu principal

Essentiel

 

librairie

Bis repetita. Nous revoilà revenus à la case départ. Comme dans le film « Un jour sans fin » où Bill Murray revit sans cesse la même journée dans un village qui célèbre « la fête de la marmotte », nous retrouvons les habitudes que nous avions acquises lors du premier confinement du printemps – redevant pour le coup des marmottes – afin de freiner la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19. Toutefois, comme dans le film où le héros essaie de ne pas refaire les mêmes erreurs d’un jour sur l’autre, nous abordons ce reconfinement de manière différente, plus souple avec les écoles ouvertes, les entreprises ou le BTP en activité, les services publics fonctionnels.

Mais cette souplesse, pensée pour éviter de remettre la France et son économie sous cloche, n’en reste pas moins tout aussi douloureuse pour les petits commerçants « non-essentiels » qui se sentent lésés, d’autant plus qu’ils ont souvent tout fait pour s’adapter aux protocoles sanitaires. La peur de voir leur entreprise mettre la clé sous la porte les amène aussi à nous interroger : qu’est-ce qui est « essentiel » ? Déjeuner au restaurant, aller chez le coiffeur, se faire une toile au cinéma, aller au théâtre ou au musée, acheter un livre après l’avoir choisi dans le rayon d’une librairie : tous ces petits plaisirs qui font le sel de la vie ne sont-ils pas « essentiels » pour se sentir mieux et surmonter l’épreuve du confinement ?

Car ne nous y trompons pas, les semaines qui viennent s’annoncent difficiles, stressantes, angoissantes, particulièrement pour ceux qui sont seuls, qu’ils soient étudiants ou personnes âgées, qui vivent dans un petit logement ou qui n’ont pas de travail. Tous ces concitoyens auront besoin de notre attention et de celle de l’Etat. Cette solidarité qui nous permettra de rester unis et de tenir le choc, assurément, c’est essentiel.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du samedi 31 octobre 2020)

Posts les plus consultés de ce blog

Guerres et paix

La guerre menace encore une fois le Pays du Cèdre, tant de fois meurtri par des crises à répétition. Les frappes israéliennes contre le sud du Liban et les positions du Hezbollah ravivent, en effet, le spectre d’un nouveau conflit dans cette Terre millénaire de brassage culturel et religieux. Après quinze années de violence qui ont profondément marqué le pays et ses habitants (1975-1990), la paix est toujours restée fragile, constamment menacée par les ingérences étrangères, les divisions communautaires et une classe politique corrompue. La crise économique sans précédent qui frappe le pays depuis 2019, puis l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth en 2020, symbolisant l’effondrement d’un État rongé par des décennies de mauvaise gouvernance, ont rajouté au malheur de ce petit pays de moins de 6 millions d’habitants, jadis considéré comme la Suisse du Moyen-Orient. Victime d’une spectaculaire opération d’explosion de ses bipeurs et talkies-walkies attribuée à Israël, le Hezbollah – ...

Vaccin et vigilance

La résurgence de la coqueluche en France comme ailleurs en Europe a de quoi inquiéter. En France depuis le début de l’année, un total provisoire de 28 décès a été rapporté à Santé Publique France, dont 20 enfants (18 de moins de 1 an) et 8 adultes (de 51 à 86 ans mais dont la coqueluche n’était pas indiquée comme première cause de décès). La circulation de la bactérie Bordetella pertussis, principale cause de la coqueluche, est si importante que les autorités s’attendent à de nouveaux cas à venir dans les prochains mois. Car la coqueluche est extrêmement contagieuse, une personne contaminée pouvant transmettre la maladie à 15 autres en moyenne… Et si elle a longtemps été considérée comme une maladie de la petite enfance, elle peut être sévère à tous les âges, voire mortelle pour les nourrissons, non ou partiellement vaccinés, et les personnes à risque telles que les femmes enceintes et les personnes âgées. Ce n’est pas la première fois que l’on est confronté à une résurgence de la coqu...

En marche

    Depuis douze siècles des pèlerins convergent vers Saint-Jacques-de-Compostelle qui, avec Jérusalem et Rome, est l’un des lieux des trois grands pèlerinages de la Chrétienté. Mais ceux qui marchent aujourd’hui sur les chemins de Compostelle ne le font pas seulement au nom de leur foi et n’arrivent pas forcément à la destination finale en Espagne. Les pèlerins du XXI e  siècle ne font souvent qu’une partie seulement de l’itinéraire millénaire avec des motivations bien plus diverses. Passionnés de randonnée pédestre, amoureux des paysages ou des monuments qui jalonnent le parcours désormais bien balisé et en partie classé au patrimoine mondial de l’Unesco, certains cheminent seuls, en couple ou en groupe pour accomplir une promesse personnelle, honorer un proche, rencontrer d’autres pèlerins de toutes nationalités ou tout simplement pour se retrouver soi-même. Car la marche est bonne pour le corps et l’esprit. « Les seules pensées valables viennent en marchant...