Accéder au contenu principal

Art de vivre à la française

bozouls
Le village de Bozouls en Aveyron


Pour la troisième année consécutive, le Groupe La Dépêche a décerné hier à Toulouse les trophées de son concours « Mon beau village », organisé pour la première fois à l'échelle des treize départements d'Occitanie. Nature, patrimoine, insolite : trois catégories dans lesquelles les villages de la région ont été distingués. Et à chaque fois, des trophées qui ont récompensé des hommes et des femmes, des initiatives, des idées, un dynamisme et une farouche volonté de faire vivre la campagne.

Car si nombre de ces bourgs mettent tout en œuvre pour préserver leur patrimoine architectural et culturel auxquels les Français, villageois et citadins, sont très attachés – on le voit à chaque Journées du patrimoine –, les villages se battent avant tout pour rester des lieux de vie, défendant ici leurs écoles publiques, là leur boulangerie ou leur épicerie, ailleurs leurs services publics. À dire vrai, ces villages qui veulent aller de l'avant défendent une certaine idée de l'art de vivre à la française et de l'aménagement du territoire.

Avec opiniâtreté, ces petites communes et les maires qui les dirigent font leurs la sentence de Jules Renard « S'enfuir dans un village pour en faire le centre du monde. » Car à l'heure de la métropolisation, cette concentration des populations dans les grandes villes, les villages veulent incarner une alternative qui s'inscrive aussi dans la marche du monde.

Dès lors, les politiques publiques doivent favoriser et accompagner le développement de ces zones rurales en s'assurant qu'elles disposent, comme partout ailleurs pour tout citoyen français, des infrastructures nécessaires et modernes en termes de transports, d'accès aux soins, ou de connexion numérique. Le bonheur est dans le pré, selon la formule bien connue, mais ce sont bien tous les villages qui font battre le cœur de la France.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du jeudi 10 octobre 2019)

Posts les plus consultés de ce blog

Sortir des postures

Le cortège d’une manifestation ou un rassemblement pour fêter la victoire d’un club sportif qui se terminent par des émeutes, des dégradations de mobilier urbain et de vitrines de magasins, parfois pillés, et des attaques violentes des forces de l’ordre par des hordes encagoulées dans un brouillard de gaz lacrymogènes… Les Français se sont malheureusement habitués à ces scènes-là depuis plusieurs décennies. Comme ils se sont aussi habitués aux polémiques politiciennes qui s’ensuivent, mêlant instrumentalisation démagogique, règlement de comptes politiques et critiques d’une justice supposément laxiste. Le dernier épisode en date, qui s’est produit samedi soir à Paris à l’occasion de la victoire du PSG face à l’Inter Milan en finale de la Ligue des champions, ne fait, hélas pas exception à la règle. Au bilan édifiant – deux morts, des dizaines de blessés, plus de 600 interpellations, des rues et magasins saccagés – s’ajoutent désormais les passes d’armes politiques. Entre l’opposition e...

La messe est dite ?

    L’entourage de François Bayrou a beau tenter d’expliquer que l’échec du conclave sur les retraites n’est imputable qu’aux seuls partenaires sociaux qui n’ont pas réussi à s’entendre en quatre mois pour « améliorer » la contestée réforme des retraites de 2023, la ficelle est un peu grosse. Car, bien évidemment, cet échec – hélas attendu – est aussi celui du Premier ministre. D’abord parce que c’est lui qui a imaginé et convoqué cette instance inédite de dialogue social et qu’il aurait naturellement revendiqué comme le succès de sa méthode un accord s’il y en avait eu un. Ensuite parce qu’il n’a pas été l’observateur neutre des discussions, qu’il promettait « sans totem ni tabou ». Il a au contraire, plusieurs fois, interféré : dès leur lancement en les corsetant par une lettre de cadrage imposant de ne pas créer de dépenses et d’équilibrer les comptes à l’horizon 2030 ; ensuite par son refus de voir abordé l’âge de départ à 64 ans, point centra...

Fragilités

Les images que les Français ont découvertes cette semaine à l’occasion des violentes intempéries qui ont frappé le Sud-Ouest étaient spectaculaires : un TGV comme suspendu dans le vide, reposant sur des rails sous lesquels le ballast a été emporté par des flots déchaînés. Inouï comme le nom du train qui transportait quelque 500 passagers qui se souviendront longtemps de leur voyage et de leur évacuation en pleine nuit à Tonneins – parfaitement maîtrisée par les secours, les personnels de la SNCF et les agents de la ville. Le jour d’après, à l’issue du remorquage du TGV, avait des allures de gueule de bois pour tout le monde devant les dégâts considérables sur la voie de chemin de fer. 200 mètres sont complètement à refaire, les pluies torrentielles ayant emporté la terre du remblai, la sous-couche et le ballast. Et si les travaux ont commencé dès après les orages, ils vont être longs, bloquant la liaison entre Toulouse et Bordeaux. La SNCF mise sur une reprise du trafic entre le me...