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Penser global, agir local

adourgaronne


Fonte des neiges et des glaces, élévation du niveau de la mer, épisodes caniculaires plus intenses et plus longs, sécheresses plus dures, etc. Les conséquences du réchauffement climatique sur les réserves en eau et donc sur la vie des millions d'humains sur la planète sont tangibles, soulignés régulièrement par les nombreux rapports des scientifiques dont ceux du Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (GIEC). Parallèlement à ces données climatiques, le constat humain est sans appel : 2,1 milliards de personnes n'ont pas accès à des services d'eau potable gérés de manière sûre, 340000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque année de maladies diarrhéiques et la pénurie d'eau affecte quatre personnes sur dix, selon l'Unicef, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), l'Unesco et la FAO...

Des chiffres terribles que «Le droit de l'homme à l'eau et à l'assainissement», résolution adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies en juillet 2010, n'est pas encore parvenu à endiguer.

C'est dire s'il est urgent d'agir. Mais si cette action peut être impulsée au niveau mondial, elle ne peut être conduite qu'au niveau local, car les situations sont très différentes d'un endroit de la planète à l'autre : sécheresses d'un côté, inondations de l'autre... Dans son ouvrage «L'avenir de l'eau» (éd. Fayard), second volet de son «Petit précis de mondialisation», l'académicien Erik Orsenna avait entamé il y a 11 ans déjà un tour du monde de la gestion de l'eau et montré que, de l'Australie à la Chine, de l'Inde à Israël en passant par Singapour, seules des solutions locales permettaient de gérer au mieux l'eau, un bien qui est de moins en moins souvent un cadeau de la nature et de plus en plus un produit voire un service qui a un prix. «Mais quand il a l'importance de l'eau, c'est forcément une ressource qui doit être partagée, un bien commun», estimait, à raison, l'écrivain.

Cette réflexion locale sur un bien à partager, on la retrouve dans notre région au sein du comité et de l'agence de l'eau Adour-Garonne qui, depuis près d'un demi-siècle, œuvrent à trouver une gestion équilibrée et économe de la ressource en eau et des milieux aquatiques. En présentant hier un nouveau plan d'actions, l' «Entente pour l'eau» qui réunit les Régions Occitanie, Nouvelle Aquitaine, et l'agence Adour-Garonne, poursuit cet objectif, qui est plus que jamais l'affaire de tous. Gageons que ces bonnes pratiques perdurent face à certains tenants d'un libéralisme pur et dur.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du mardi 29 octobre 2019)

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