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Articles

Affichage des articles du août, 2024

Attendre de voir

L’inflation qui passe sous la barre des 2 %, voilà une bonne nouvelle en cette rentrée, ce n’était plus arrivé depuis trois ans, autant dire une éternité pour les Français qui ont connu une envolée des prix dans l’alimentaire ou l’énergie. En estimant que les prix à la consommation augmenteraient de + 1,9 % en août 2024, après + 2,3 % en juillet, l’Insee – qui confirmera ces taux le 13 septembre – redonne un peu le moral d’autant que ce n’est pas la seule bonne nouvelle. Cette baisse de l’inflation s’expliquerait notamment par le très net ralentissement des prix de l’énergie : sur un an, ceux de l’électricité ralentiraient et ceux des produits pétroliers baisseraient. D’ailleurs, on le constate en ce moment, les prix des carburants, diesel comme essence, sont à leur plus bas niveau depuis l’année 2022. Autre point positif pour l’économie française, dévoilé également hier par l’Insee, la consommation des ménages en biens a augmenté légèrement en juillet 2024 à + 0,3 % : un léger rebond

A321XLR : nouvelle ère

La chronique de l’actualité aéronautique étant régulièrement alimentée depuis quatre ans par les déboires de Boeing, qui accumule des incidents parfois spectaculaires, on en oublierait presque combien ce mode de transport reste le plus sûr et, surtout, combien ce secteur industriel est l’un des plus innovants. La livraison prochaine de l’A321 XLR, une nouvelle version de l’avion vedette d’Airbus à long rayon d’action, dont prendra possession la première la compagnie aérienne Iberia, vient nous le rappeler. L’exploit de l’avionneur européen n’est pas tant d’avoir lancé un nouveau programme pour répondre aux nouveaux besoins des compagnies, mais de l’avoir fait dans un contexte où les embûches étaient nombreuses. Entre la complexité inhérente à la conception d’un nouvel appareil, la survenue de la pandémie de Covid-19 puis de la guerre en Ukraine, et les nouvelles exigences imposées par les autorités de contrôle et de régulation du secteur aérien – l’EASA en Europe et la FAA aux États-Un

Remise à plat

  La série noire continue pour Boeing. Depuis la crise survenue en 2019-2020 lorsque les Boeing 737 Max étaient restés vingt mois cloués au sol après les crashs d’avions des compagnies Ethiopian Airlines et Lion Air – 346 victimes au total – l’avionneur américain n’en finit plus de cumuler les déboires. Porte arrachée en plein vol d’un Boeing 737 MAX 9 le 5 janvier dernier, problème sur les sièges des pilotes des Boeing 737, témoignages inquiétants d’anciens employés lanceurs d’alerte devant le Congrès, procédures avec la justice américaine, justifications et communications catastrophiques de la part des dirigeants : Boeing ne semble pas quitter une zone de turbulences. Encore cette semaine, le constructeur de Seattle a dû suspendre les tests en vol de son nouveau gros-porteur 777X après avoir constaté la défaillance d’une pièce reliant le moteur au corps de l’appareil. Cette série d’événement a miné la confiance des passagers dont certains cherchent désormais à éviter d’embarquer à bo

Changer, vraiment

  Alors que la France rend hommage à Alain Delon, un film du palmarès de l’acteur disparu samedi revient en mémoire tant il semble coller à l’actualité : « Le Guépard », de Luchino Visconti. Non pas que la situation politique de la France soit similaire à celle de l’Italie au moment où elle engageait son unification, mais pour une phrase prononcée par le personnage de Delon, Trancredi Falconeri, à son oncle, le prince Salina-Burt Lancaster : « Si nous voulons que tout reste pareil, il faut que nous changions tout. » Depuis les élections européennes et législatives, qui ont lourdement sanctionné le camp présidentiel, les Français ont un peu le sentiment que Tancredi-Macron a fait sienne la célèbre formule. Il faut que tout change pour que rien ne change ? Tout changer avec une dissolution aussi risquée avec un RN aux portes du pouvoir que décidée à l’emporte-pièce ; et finalement tout faire pour que rien ne change, pour continuer comme si de rien n’était, comme si rien ne s’était passé

Eviter un nouveau Covid

C’est un appel lancé au cœur de l’été qui est quasiment passé inaperçu mais qui prend un relief particulier avec la décision de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le 14 août, de classer l’épidémie de mpox en « urgence de santé publique de portée internationale. » Mi-juillet, Yuen Kwok-yung, éminent chercheur hongkongais qui a combattu les virus les plus dangereux, avertissait qu’une nouvelle pandémie était inévitable et pourrait causer des dégâts bien plus graves que le Covid-19. Le scientifique, qui a créé l’an dernier l’Alliance pour la recherche sur les pandémies, avec ses homologues chinois et américains, estime que l’évolution rapide du climat et les maladies infectieuses émergentes devraient être une priorité absolue pour les hommes politiques, qui devraient résoudre ces « menaces existentielles mondiales ». Ce n’est pas la première fois que des alertes surviennent sur le développement de pandémies. En 2008, les analystes de la CIA dans leur rapport sur l’état du monde en

Visibilité

Le baromètre national des entreprises réalisé par le Conseil National des Greffiers des Tribunaux de commerce, Infogreffe et Xerfi Spécific est riche d’enseignements car il dresse un portrait de la situation économique et de celles de l’entrepreneuriat en France pour le moins nuancé, comme à la croisée des chemins. D’un côté, il a effectivement des chiffres alarmants avec, pour le premier semestre 2024, des niveaux historiques pour les procédures collectives (+ 20,5 %) et les liquidations judiciaires (+ 66,1 %). De l’autre, en dépit de ces défaillances des entreprises – conséquence des difficultés qu’elles rencontrent – l’envie des Français de « créer leur boîte » reste bien présente et augmente même de façon significative par rapport à 2023 (+ 9 %). Une lumière d’optimisme donc dans un océan de pessimisme. Pour faire baisser les unes et augmenter les autres, il faut donc chercher à comprendre pourquoi tant d’entreprises périclitent. Pour certains experts économiques, la défaillance à

Nouvelles menaces

L’apparition d’un nouveau sérotype de la maladie de la fièvre catarrhale ovine (FCO), le BVP3, dans le Nord de l’Europe et sa diffusion rapide dans plusieurs pays dont la France inquiète à raison les éleveurs, qui craignent une expansion dramatique. En France, les éleveurs font face à cette maladie de la langue bleue depuis 2006 et, en dépit d’un vaccin – dont la disponibilité à parfois connu des ratés – des centaines de bêtes en sont mortes ces dernières semaines dans le Sud du pays, notamment en Occitanie, où 4 000 brebis ont été emportées dans les Pyrénées-Orientales, l’Aude et l’Ariège. Après l’influenza aviaire ou plus récemment la maladie hémorragique épizootique (MHE) des bovins, détectée pour la première fois en France en 2023, voilà une nouvelle calamité qui s’abat sur un monde agricole qui a crié sa détresse en début d’année. Le ministère de l’Agriculture s’est rapidement mobilisé pour faire face au nouveau sérotype de la fièvre catarrhale et la campagne de vaccination démarr

Sortir des petits calculs

Plus d’un mois après les élections législatives qui ont placé en tête le Nouveau Front populaire mais n’ont donné à aucun des blocs une majorité absolue, la France ne dispose toujours pas de Premier ministre ni de gouvernement. Et la vie démocratique a été comme mise sur pause, comme s’il n’était pas primordial de traduire en actes concrets le résultat des élections législatives et donc la volonté du peuple français de changer la politique menée jusqu’à présent. Pour Emmanuel Macron, qui a provoqué cette situation inextricable par une dissolution qui n’a finalement apporté aucune clarification mais ajouté un peu plus de confusion, il est temps de sortir de cette procrastination qui finit par miner la confiance déjà bien faible entre les citoyens et la classe politique. Certes, l’article 8 de la Constitution ne prévoit pas de délai à la nomination d’un Premier ministre, certes face à la situation exceptionnelle d’une Assemblée éclatée comme jamais, Emmanuel Macron pouvait attendre quelq

Un scandale à réparer

  Il y a eu les prothèses mammaires, le Mediator et le Levothyrox sans oublier le chlordécone. Autant de scandales sanitaires, certes tous différents, mais qui ont marqué les Français et auxquels il va falloir en rajouter, hélas, un de plus : celui des implants vaginaux. La promesse de ces implants, introduits dans les années 90, était pourtant formidable pour traiter des problèmes comme l’incontinence urinaire ou les descentes d’organes. Mais très vite des voix se sont élevées pour dénoncer des effets secondaires graves qui ont plongé des centaines de femmes dans d’insupportables souffrances entre douleurs chroniques, infections et même perforations d’organes. En 2017, une enquête menée par l’International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ) a mis en lumière la gravité de la situation. En France, il a fallu attendre 2018 pour que l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) lance une campagne d’inspections. Des milliers de femmes ont depuis r

Rester attractif

  On ne sait pas pour l’heure si les Jeux olympiques de Paris, qui s’achèvent dimanche avant de céder la place aux Jeux paralympiques, auront un effet sur la saison touristique 2024 au-delà de l’Île-de-France. Mais une chose est d’ores et déjà acquise : l’engouement qu’ils ont suscité depuis la spectaculaire et réussie cérémonie d’ouverture, la ferveur du public lors des compétitions installées au cœur de la capitale, les louanges adressées par une presse étrangère subjuguée et unanime, le bonheur simple et communicatif de ceux qui suivent les JO sur place ou à la télévision confortent, d’évidence, l’attractivité de la France dont les Français, parfois, doutent un peu à tort. Les images des athlètes en plein effort, sublimés par le cadre majestueux du Grand Palais, du champ de Mars, des jardins du château de Versailles et même par les vagues de Tahiti ont constitué comme une campagne de promotion XXL de la destination France. Première destination touristique mondiale, la France va rest

Guerre d'usure

La réception, ce dimanche en Ukraine dans un lieu tenu secret, des premiers avions de combats F-16 par Volodymyr Zelensky peut-elle constituer un point de bascule dans la guerre déclenchée par la Russie il a bientôt 900 jours ? Ou est-ce que ces avions réputés que le président ukrainien réclamait depuis des mois aux Occidentaux, arrivent-ils trop tard et en trop petit nombre pour pouvoir réellement redéfinir le rapport de force qui, pour l’heure, penche en faveur de la Russie ? Il est encore trop tôt pour dire si ces appareils – qui vont être livrés très progressivement là où Zelensky assurait qu’il en faut 120 à 130 pour rivaliser dans le ciel avec les forces aériennes russes – seront le « game changer » qu’attendent des Ukrainiens épuisés. En dépit de l’échec de la contre-offensive ukrainienne dans le sud du pays entre juin et octobre 2023 pour reprendre les territoires annexés par Moscou, le pays tient debout, coûte que coûte, vaille que vaille, avec cette résilience qui, depuis l’i

En marche

    Depuis douze siècles des pèlerins convergent vers Saint-Jacques-de-Compostelle qui, avec Jérusalem et Rome, est l’un des lieux des trois grands pèlerinages de la Chrétienté. Mais ceux qui marchent aujourd’hui sur les chemins de Compostelle ne le font pas seulement au nom de leur foi et n’arrivent pas forcément à la destination finale en Espagne. Les pèlerins du XXI e  siècle ne font souvent qu’une partie seulement de l’itinéraire millénaire avec des motivations bien plus diverses. Passionnés de randonnée pédestre, amoureux des paysages ou des monuments qui jalonnent le parcours désormais bien balisé et en partie classé au patrimoine mondial de l’Unesco, certains cheminent seuls, en couple ou en groupe pour accomplir une promesse personnelle, honorer un proche, rencontrer d’autres pèlerins de toutes nationalités ou tout simplement pour se retrouver soi-même. Car la marche est bonne pour le corps et l’esprit. « Les seules pensées valables viennent en marchant » écrivait Nietzsche. Le

Vaccin et vigilance

La résurgence de la coqueluche en France comme ailleurs en Europe a de quoi inquiéter. En France depuis le début de l’année, un total provisoire de 28 décès a été rapporté à Santé Publique France, dont 20 enfants (18 de moins de 1 an) et 8 adultes (de 51 à 86 ans mais dont la coqueluche n’était pas indiquée comme première cause de décès). La circulation de la bactérie Bordetella pertussis, principale cause de la coqueluche, est si importante que les autorités s’attendent à de nouveaux cas à venir dans les prochains mois. Car la coqueluche est extrêmement contagieuse, une personne contaminée pouvant transmettre la maladie à 15 autres en moyenne… Et si elle a longtemps été considérée comme une maladie de la petite enfance, elle peut être sévère à tous les âges, voire mortelle pour les nourrissons, non ou partiellement vaccinés, et les personnes à risque telles que les femmes enceintes et les personnes âgées. Ce n’est pas la première fois que l’on est confronté à une résurgence de la coqu