Et si la clé de la paix en Ukraine ne dépendait que de l’ego d’un homme ? Non pas celui de Volodymyr Zelensky ou de Vladimir Poutine, mais celui de Donald Trump. Selon certains observateurs, le 47e président des États-Unis a beau marteler « America first », l’Amérique d’abord, il n’en investit pas moins la politique étrangère afin d’obtenir, à Gaza comme en Ukraine, des « deals » pour ramener la paix. Avec un objectif : obtenir le prix Nobel de la Paix, cette récompense que Barack Obama a reçue en 2019, ce que le Républicain ne supporterait pas…
Donald Trump entend donc bien décrocher coûte que coûte un accord de paix en Ukraine. Durant la campagne présidentielle, il avait fanfaronné qu’il pouvait obtenir en 24 heures l’arrêt de cette « guerre ridicule ». Face au mur de la réalité et à la complexité du dossier, il a évidemment révisé ses délais sans toutefois renoncer à son objectif ultime. Alors qu’il s’était dit prêt à rencontrer Vladimir Poutine en tête à tête, Donald Trump a depuis envoyé des signaux en forme d’ultimatum, tant au président russe qu’à son homologue ukrainien.
Il a ainsi menacé le premier d’imposer de nouvelles sanctions à la Russie si Moscou ne conclut pas rapidement un accord avec l’Ukraine ; estimant qu’en continuant la guerre, Vladimir Poutine était en train de « détruire son pays » sur le plan économique avec une inflation intenable (9,5 % en rythme annuel). Et il a mis la pression sur le second en conditionnant la poursuite de l’aide financière américaine à l’accès par les États-Unis aux terres rares ukrainiennes, titane, lithium, graphite, cérium… essentielles pour le développement des technologies numériques.
Les injonctions de Donald Trump ont en tout cas fait bouger les lignes. Volodymyr Zelensky se dit désormais prêt à négocier avec Vladimir Poutine, ce qu’il se refusait à envisager jusqu’à présent. Vladimir Poutine, lui, refuse son homologue ukrainien comme interlocuteur… pour l’instant. Le maître du Kremlin préfère continuer les combats qui voient l’armée russe prendre l’ascendant sur une armée ukrainienne épuisée et démunie.
Tôt ou tard, les deux parties se retrouveront pourtant à la table de négociations et l’Ukraine devra probablement faire de douloureuses concessions territoriales à la Russie qui occupe aujourd’hui près de 18 % de son territoire. L’Europe, qui ne peut pas être absente des négociations pour un conflit se déroulant sur son sol, devra alors peser de tout son poids pour que cette nouvelle Pax Americana – que ne manquera pas de s’attribuer Donald Trump – ne soit pas qu’un « deal » politico-économique russo-américain précaire qui se fasse sur son dos.
À l’heure où Trump comme Poutine se moquent du droit international, l’Europe doit surmonter ses divisions et être en soutien des intérêts de l’Ukraine qui, depuis trois ans, défend courageusement et au prix du sang les valeurs démocratiques et humanistes de l’Union européenne. L’accord de paix devra ainsi fermement rappeler pour les garantir la sécurité et la souveraineté des pays européens face aux ambitions impérialistes de Vladimir Poutine qui, sans message clair, continuera à menacer les pays baltes, la Pologne ou la Finlande.