Un très long week-end du 8-Mai et de l’Ascension ensoleillé ; un week-end de Pentecôte sous la grisaille. Des températures dignes d’un mois d’été dans un cas, une fraîcheur plus conforme aux moyennes de saison dans l’autre. Ainsi va la météo, qui semble jouer au yo-yo… et avec nos nerfs. Une météo capricieuse qui donne ainsi du grain à moudre aux climato-sceptiques, ceux-ci trouvant toujours matière à rebondir lorsqu’un épisode de froid survient après un autre plus chaud pour contester le réchauffement climatique.
Et pourtant, au-delà des aléas de la météo du moment, le réchauffement climatique est bien là, poursuivant son inquiétante course vers des températures de plus en plus élevées. Début janvier, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a officiellement confirmé que 2023 avait été – et de loin – l’année la plus chaude jamais enregistrée avec une hausse des températures de +1,45 °C par rapport aux niveaux pré-industriels de 1850-1900. Une hausse qui se rapproche de la limite de +1,5 °C fixée par l’accord de Paris en 2015.
En mars dernier, l’OMM sonnait même « l’alerte rouge dans le monde » en publiant son rapport annuel. Et, le 10 mai, l’Organisation constatait que le mois d’avril 2024 avait été le plus chaud jamais enregistré avec une température moyenne de 15,03 °C, soit 1,58 °C plus élevée qu’un mois d’avril normal. Le mois dernier était le onzième mois consécutif de températures mondiales record, selon le service européen Copernicus sur le changement climatique (C3S).
Les conséquences de ce réchauffement sont désormais bien connues par les scientifiques comme par le grand public ou les agriculteurs qui y sont exposés. Canicules, inondations, sécheresses, incendies géants, villages en pénurie d’eau – y compris en Occitanie – ou encore cyclones tropicaux représentent autant d’événements extrêmes qui, partout dans le monde, entravent le développement et mettent en danger les populations. Le nombre de personnes ayant souffert d’insécurité alimentaire a, par exemple, plus que doublé entre 2019 et 2023, passant de 149 à 333 millions personnes dans 78 pays suivis par le Programme alimentaire mondial.
Ces phénomènes, pas forcément plus nombreux mais plus intenses, ne sont malheureusement pas près de s’arrêter. Et on a encore vu que ces dernières semaines ont été marquées par des vagues de chaleur extrêmes en Asie, de l’Inde au Vietnam, tandis que le sud du Brésil subissait des inondations meurtrières.
Autant de signaux qui doivent nous inciter à agir pour réduire nos émissions de CO2 en opérant une transition écologique forcément difficile mais indispensable pour les générations futures. Autant d’alertes aussi qui doivent nous amener à nous préparer, à nous organiser pour faire face aux événements extrêmes. À côté de ces enjeux, notre déception pour la météo maussade du week-end prochain paraît ainsi bien futile, mais elle peut aussi nous amener à prendre conscience que le temps de demain sera peut-être bien plus difficile et qu’il faudra bien apprendre à s’y adapter.