Accéder au contenu principal

LGV Toulouse-Bordeaux : enfin !

TGV

Enfin ! Le projet de ligne à grande vitesse (LGV) entre Toulouse et Bordeaux a tellement joué l’Arlésienne ces dernières années pour ne pas dire ces dernières décennies ; la perspective de voir un jour un TGV en gare Matabiau qui rejoindrait Paris en trois heures dix a tellement viré au feuilleton fait d’avancées et de reculades que nous ne pouvions bouder notre plaisir, hier, pour le lancement symbolique des travaux de l’aménagement nord de Toulouse par les élus locaux et l’État.

Enfin, ce chantier à 14,3 milliards d’euros, financés à 40 % par l’État, 40 % par les collectivités et 20 % par l’Europe, se concrétise même s’il reste encore sur le chemin des opposants déterminés, notamment en Nouvelle-Aquitaine. Certains d’entre eux sont évidemment de bonne foi dans leur volonté de préserver la biodiversité – elle le sera majoritairement – ou dans leur peine de voir disparaître un patrimoine ou une maison – les indemnisations doivent dès lors être à la hauteur et nul doute qu’elles le seront.

D’autres, en revanche, sont de très mauvaise foi, qui, d’appels en tribunes, nous expliquent encore aujourd’hui, à l’heure du réchauffement climatique qui impose de développer des modes de transport moins émetteurs de CO2, que le TGV vers Toulouse serait un non-sens, un projet coûteux ou du passé et que les Occitans, finalement, pourraient se contenter d’une remise à niveau des trains Intercités ou de leur réseau TER. Des propos bien spécieux quand ils sont prononcés par des Bordelais, au premier rang desquels le maire EELV Pierre Hurmic, qui bénéficient, eux, des retombées socio-économiques du TGV Bordeaux-Paris qui – faut-il le rappeler – a été financé aussi par les contribuables occitans.

La réalité est qu’il était grand temps de réaliser la LGV Toulouse-Bordeaux. Comment justifier que Toulouse, l’une des métropoles les plus dynamiques du pays, que l’Occitanie et ses 6 millions d’habitants, que ses centaines d’entreprises et ses milliers de touristes qui nous rendent visite ne disposent pas d’un TGV pour rejoindre Paris et se connecter au réseau à grande vitesse qui passe à Bordeaux, Lyon, Lille ou Marseille ? Réaliser la LGV Toulouse-Bordeaux est, au-delà de la question du transport lui-même, une question d’équité et de considération envers une Occitanie qui a été souvent oubliée et parfois un peu méprisée par Paris.

Les habitants de la Région l’ont d’ailleurs parfaitement compris et, année après année, ont sans cesse réitéré leur volonté de voir le TGV se faire. Le dernier sondage Odoxa-GPSO, publié dans nos colonnes début avril, ne disait pas autre chose. La future LGV Toulouse-Bordeaux est plébiscitée par 78 % des Français et 95 % des Espagnols. 79 % des premiers et 95 % des seconds sont persuadés que cette nouvelle ligne à grande vitesse permettra de mieux connecter l’Europe, du Nord au Sud, et de l’Ouest à l’Est, et sera bénéfique pour voyager, pour l’environnement, pour l’économie et pour le tourisme.

Avec le TGV, articulé à la poursuite du développement des TER dans la Région et éventuellement avec un service express régional métropolitain (SERM), l’Occitanie entrera dans une nouvelle ère. Enfin !

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du mercredi 8 mai 2024)

Posts les plus consultés de ce blog

Se préparer

Voilà un type de courbe que l’on n’avait pas vu depuis longtemps concernant le Covid-19 : une hausse, celle du nouveau variant du coronavirus EG.5. Baptisé Eris, ce cousin d’Omicron croît de façon vertigineuse dans le séquençage de cas positifs au Covid-19 en France comme dans d’autres pays. Beaucoup plus contagieux que ses prédécesseurs, Eris pourrait ainsi s’imposer et devenir majoritaire. Au point de relancer une pandémie mondiale que nous pensions derrière nous ? Nous n’en sommes évidemment pas là, mais l’apparition de ce nouveau variant, tout comme la possibilité de voir survenir des clusters de contamination comme cela vient de se produire aux fêtes de Bayonne, nous interroge légitimement. Même si la couverture vaccinale est bonne en France, la crainte de devoir revivre les conséquences sanitaires et socio-économiques d’un retour de la pandémie est bien dans les esprits. Peut-être aurions-nous dû écouter plus attentivement les spécialistes comme le directeur général de l’Organisa

Entaché

Dix ans après son départ du gouvernement Ayrault, Jérôme Cahuzac, l’ancien ministre du Budget de François Hollande, envisage-t-il son retour en politique ? En tout cas l’intéressé, condamné en appel à deux ans de prison pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale, et frappé de cinq années d’inéligibilité, était hier sur le marché de Monsempron-Libos, non loin de Villeneuve-sur-Lot, la ville dont il a été le député et le maire.Fin octobre déjà il participait à une réunion, organisée à huis clos, quelques semaines après le lancement d’une association politique «Les amis de Jérôme Cahuzac». Récemment interrogé par Sud-Ouest pour savoir s’il préparait son retour politique, le septuagénaire, qui avait élu domicile en Corse où il pratiquait la médecine à l’hôpital de Bonifacio, s’est borné à répondre que «tout est une question de circonstances», faisant remarquer qu’ «on fait de la politique pour être élu et agir» et qu’il n’y avait pas d’élections avant 2026, date des prochaines m

Amers adieux

Un anniversaire… qui vire aux adieux. Air France, qui fête cette année ses 90 ans, a annoncé hier, à la surprise générale, qu’elle allait quitter en 2026 l’aéroport d’Orly et recentrer ses vols intérieurs sur son hub de Roissy-Charles de Gaulle. En quittant ainsi le deuxième aéroport du pays, la compagnie française tourne la page d’une histoire qui avait commencé en 1952, année de son arrivée à Orly. Histoire partagée depuis par des millions de Français qui, tous, peu ou prou, pour le travail ou les loisirs, ont un jour pris un avion d’Air France pour Paris-Orly, ont parfois confondu Orly-Ouest et Orly-Sud, ont accompagné le développement de la compagnie avec le lancement des Navettes vers Toulouse, Nice, Bordeaux, Marseille puis Montpellier, ont découvert au fil des ans les nouveaux Airbus, apprécié la qualité du service à bord, puis, une fois arrivés, emprunté l’OrlyVal pour rejoindre le centre de Paris ou continuer leur voyage avec une correspondance. Si l’annonce du départ d’Air Fr