La pandémie de Covid-19 ne fait plus la une des médias depuis bien longtemps, supplantée par d’autres urgences, d’autres drames, d’autres enjeux géopolitiques, climatiques, économiques partout sur la planète. Pour autant le coronavirus –et sa kyrielle de variants dont le petit dernier JN.1 vient d’apparaître en France – est toujours là et continue à circuler dans le monde. Et s’il est désormais pris en compte comme une maladie chronique à l’instar de la grippe saisonnière, il continue à contaminer des milliers de personnes, notamment les plus fragiles. Bientôt quatre ans après son apparition, ce virus, qui a mis l’économie mondiale à genoux pendant de longs mois et bouleversé notre vie quotidienne avec ses confinements, ses couvre-feux et l’apprentissage des gestes barrière, continue à mobiliser les communautés médicale et scientifique.
La première rappelle l’importance de la vaccination de rappel. Fin septembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’inquiétait face au faible nombre de personnes à risque ayant reçu une dose de vaccin. « Notre message : ne tardez pas à vous faire administrer une dose supplémentaire si elle vous est recommandée », martelait le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation, qui avait mis à jour à destination des pays membres son Plan stratégique de préparation et de riposte et ses recommandations pour lutter contre le Covid-19. Au début du mois, l’OMS a d’ailleurs à nouveau actualisé ses lignes directrices sur les traitements contre le Covid, qui présentent des recommandations révisées pour les patients atteints d’une forme bénigne de la maladie.
La seconde continue à travailler pour trouver les bons traitements, les bons moyens. « La Covid-19 ne disparaîtra pas, et le monde continuera d’avoir besoin d’outils pour la prévenir, la détecter, et la traiter », assure l’OMS qui a mis en place le Groupement d’accès aux technologies contre la maladie (C-TAP), un partenariat multipartite visant à faciliter le partage de la propriété intellectuelle, des connaissances et des innovations.
Mais ces deux volets ne seraient rien sans l’adhésion des populations. À cet égard, une enquête CoviPrev menée mis septembre montre l’état d’esprit des Français : 74 % des personnes interrogées éligibles à la nouvelle dose de vaccin automnale en raison de leur âge ou de leur particularité (grossesse, comorbidités, obésité) déclaraient avoir l’intention de la recevoir et 49 % étaient prêts à faire la double vaccination grippe et Covid.
Mais à côté de ces chiffres, les Français semblaient s’être relâchés sur les gestes barrière. 15 % des participants déclaraient porter le masque de façon systématique en présence de personnes vulnérables et 31 % des répondants ayant eu des signes de Covid-19 depuis janvier 2023 expliquaient ne pas avoir fait de test de dépistage à la suite de leurs symptômes…
L’approche des fêtes – et donc des réunions familiales – pourrait toutefois changer la donne. À la fois sur la vaccination de rappel et sur les gestes barrières qui, comme l’a rappelé le ministre de la Santé Aurélien Rousseau, ne sont « pas qu’une histoire de Covid. Ce sont des réflexes quotidiens qui sont la première barrière contre les épidémies, la plus simple et efficace des réponses. »
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du lundi 20 novembre 2023)