Alors que la France est encore sous le choc du meurtre sauvage de la petite Lola, notre attention se focalise sur l’inquiétante disparition d’une jeune majeure, Justine, 20 ans, dont la famille et les proches sont sans nouvelles depuis dimanche 23 octobre. La jeune Lotoise, mère d’un enfant de 2 ans et demi et qui habite dans la commune de Tauriac, s’était rendue samedi à Brive-la-Gaillarde, à 40 kilomètres de son domicile, pour passer une soirée avec des amis. À 1 heure du matin, alors qu’elle a quitté ses amis et croisé le chemin d’un homme – qui était hier en garde à vue – elle communique par SMS avec sa mère puis avec son petit ami, qu’elle devait rejoindre, jusqu’à 2 heures du matin. Son téléphone s’éteint le dimanche à 13 heures.
Depuis c’est le néant, plus de nouvelles de la jeune Justine, qui n’a pas pour habitude de laisser ses proches sans nouvelles. Cette disparition étant considérée comme inquiétante, compte tenu notamment des nombreuses zones d’ombre qui l’entourent, une enquête a été ouverte par le parquet de Brive lundi, et confiée au commissariat de la sous-préfecture corrézienne. La police nationale a lancé un appel à témoin et l’image de Justine se démultiplie depuis sur les réseaux sociaux pour tenter de recueillir le moindre témoignage susceptible d’éclairer l’enquête.
En attendant, on imagine l’angoisse dans laquelle vit la famille de la jeune femme. Une angoisse forcément intime, à laquelle doit répondre notre solidarité ; une angoisse qui fait aussi écho à celle de toutes ces familles qui, chaque année, sont confrontées à la disparition d’un proche, un père, une mère, un frère ou une sœur, un enfant. Disparition terrible lorsqu’il s’agit de celle d’un mineur ; disparition tout aussi dramatique lorsqu’il s’agit de celle d’un adulte. Si pour les premiers, des mesures ont été prises, du dispositif Alerte enlèvement au numéro 116000 géré par l’association Droit d’Enfance Fondation Méquignon, pour les seconds, la situation est forcément plus complexe car certains adultes décident de disparaître volontairement, de couper les ponts. Et lorsqu’ils sont retrouvés, ils restent libres d’entrer en contact ou non avec leurs proches. En France, selon l’association Assistance et recherche de personnes disparues (ARPD), qui plaide pour la création d’un organisme interministériel chargé de coordonner l’action des services publics dans le domaine de la recherche des personnes disparues, sur quelque 50 000 personnes qui disparaissent chaque année, 1 000 ne sont jamais retrouvées, laissant des familles dans la détresse et l’ignorance.
Tout le monde espère que la famille de Justine ne sera pas l’une d’elles et que l’on retrouvera rapidement la jeune femme saine et sauve. Rester mobilisé, garder l’espoir collectivement en un dénouement heureux : voilà l’objectif des prochaines heures.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du mercredi 26 octobre 2022)