Dans quelques jours, cela fera un an que Delphine Jubillar aura disparu. Un an que l’on est sans nouvelles de l’infirmière de 33 ans, de la jeune maman de deux enfants qui s’est volatilisée à Cagnac-les-Mines dans la nuit du mardi 15 au mercredi 16 décembre 2020. Un an que ses amies, qui ont régulièrement organisé des recherches au-delà des lieux examinés par les enquêteurs, veulent garder un espoir dont elles savent qu’il est de plus en plus infime. Un an que les enquêteurs explorent toutes les pistes possibles et referment les hypothèses, les unes après les autres. Un an que l’opinion publique se passionne pour cette affaire qui, semaine après semaine, est devenue hors normes. Un an que le mystère persiste et s’épaissit au point que certains imaginent que « l’affaire Jubillar » ne finisse par rejoindre la longue liste de ces cold cases, ces affaires non résolues qui, à l’instar d’une affaire Grégory, nourrissent des années durant toutes les théories possibles et imaginables.
Et pourtant, régulièrement, de nouveaux éléments apparaissent aux enquêteurs qui viennent ajouter de nouveaux paramètres à ce Cluedo tarnais devenu un vrai casse-tête.
Vendredi 26 novembre, c’est l’audition du fils de Delphine, âgé de 7 ans, qui a apporté de nouveaux éléments troublants sur la dispute qui aurait éclaté entre ses parents le 15 décembre au soir et dont il a été le témoin visuel direct. Fallait-il faire témoigner cet enfant si longtemps après les faits ? Oui ont considéré les juges d’instruction qui ont mis en examen pour meurtre le père du garçonnet, en détention préventive depuis l’été. Non estimaient les avocats de Cédric Jubillar, qui crie son innocence.
Avant-hier, c’étaient ces mystérieux 145 appels passés la nuit de la disparition de Delphine par la compagne de son amant avec lequel elle envisageait de refaire sa vie, qui sont venus grossir le dossier des enquêteurs. Mais un mystère chasse l’autre et on ne connaît pas pour l’heure quel était le destinataire de ces appels…
Un an après, le tableau pointilliste de la disparition de Delphine Jubillar, est loin d’être achevé. Par petites touches, les enquêteurs progressent mais personne n’a trouvé la bonne distance pour que l’ensemble des points réunis puisse former une vérité.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du samedi 4 décembre 2021)