Après bientôt deux années d’épidémie, le Covid-19 nous aura appris une chose : il ne faut jamais dire jamais. Car cette pandémie insaisissable est, d’évidence, toujours prête à rebondir avec un nouveau variant alors qu’on pensait en avoir fini. Le Covid-19 épuise les scientifiques qui apprennent chaque jour un peu plus comment fonctionnent le coronavirus et ses mutations, fatigue les soignants qui font dignement et courageusement face à la 5e vague Delta et la 6e vague Omicron qui arrive, et exaspère chacun d’entre nous, professionnels ou particuliers, qui rêvons de retrouver, sinon la vie d’avant, du moins une vie plus normale où les relations sociales ne seraient pas conditionnées par une multitude de contraintes, nécessaires mais exténuantes, où la vie sociale, culturelle, économique ne se déroulerait pas sous une chappe de restrictions entre gestes barrière et pass sanitaire.
Après le premier confinement du 17 mars au 11 mai 2020, chacun s’accordait à dire – et le gouvernement au premier chef – plus jamais ça ! Et pourtant cette épidémie de Covid nous a contraints à organiser un deuxième confinement du 30 octobre au 15 décembre 2020. Plus jamais ça redisions-nous alors encore. Las ! Un troisième confinement, certes moins strict que le premier, a dû être décidé du 3 avril au 3 mai 2021. Plus jamais ça martelions-nous encore une fois…
Face au variant Omicron dont la progression fulgurante effraie le monde, allons-nous renouer avec un nouveau confinement ? La question est dans toutes les têtes. Pour l’heure aucun pays touché par Omicron ne se résout à l’extrémité d’un confinement généralisé, total, strict, car si le principe du confinement a bien prouvé son efficacité sanitaire, il s’accompagne aussi de terribles et lourdes conséquences socio-économiques et psychologiques sur les populations.
Alors face à la multiplication des cas dus à Omicron – un doublement tous les 1,5 à 3 jours selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) – chaque pays pioche dans la palette des restrictions déjà éprouvées : ici un confinement limité pour les fêtes ou localisé sur un territoire très impacté, là un couvre-feu, ailleurs un pass sanitaire élargi à de plus en plus de lieux voire au travail, plus loin des fermetures de frontières aux pays les plus à risques, etc. Et partout la volonté d’accélérer la vaccination, la meilleure arme contre le virus, celle qui pourrait permettre d’en finir avec l’épidémie l’année prochaine si, comme le dit l’OMS, 70 % de la population de chaque pays est vaccinée d’ici à mi-2022… Le bout du tunnel semble encore loin, incertain même, mais il existe et constitue cet espoir qui, depuis deux ans, fait tenir l’Humanité qui ne veut pas renoncer. Jamais.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du mercredi 22 décembre 2021)