De Hong Kong au Liban, du Soudan au Chili, de l’Irak à la Catalogne, de l’Egypte à l’Ethiopie, etc. En cette fin 2019, nous observons des mouvements de protestation qui émergent d’un continent l’autre, d’un pays à l’autre. Certes, les revendications sont toutes différentes, spécifiques aux situations locales ou nationales.
Et pourtant, à l’analyse, on trouve des points de convergence : une exigence de dignité, un besoin d’égalité, une pratique de la fraternité, une aspiration à davantage de démocratie ; mais aussi la dénonciation de la corruption, des atteintes aux droits de l’Homme et des travers d’une mondialisation qui est loin d’être heureuse pour tous.
Un autre point commun à tous ces mouvements est la mobilisation de la jeunesse qui est en première ligne pour dénoncer l’inadéquation des politiques gouvernementales avec l’urgence du moment.
En parallèle, un sujet semble les réunir tous : la cause environnementale, la lutte contre le réchauffement climatique. De Paris à New York, de Stockholm à Sydney, nous avons vu défiler, lors de marches géantes, une jeunesse qui a l’écologie chevillée au corps et la conscience qu’il faut agir maintenant, avant qu’il ne soit trop tard. Ces mouvements écolos s’inscrivent dans la longue lignée des mobilisations de désobéissance civiques – de Gandhi à Greta Thunberg, en passant par Martin Luther King et la lutte du Larzac des années 70 – qui ont permis d’importantes avancées sociétales et démocratiques… après souvent des années de mobilisation et de combats.
Face à l’urgence climatique, certains ne veulent justement pas attendre des années pour que la société et les gouvernements bougent ; d’où la radicalisation des revendications.
Aidés par la caisse de résonance que constituent les réseaux sociaux, spécialisés dans de spectaculaires actions coup de poing, ces activistes –comme ceux de Peta, de L214 ou d’Extinction Rébellion – veulent marquer les consciences, créer un électrochoc en bravant la loi, mais aussi, parfois, en franchissant la ligne rouge de la non-violence – pour une violence qu’on ne peut ni accepter ni cautionner en démocratie.
Au final, tous veulent la même chose : inventer un autre monde, convaincus, comme l’était Oscar Wilde, que "la désobéissance, vertu originelle de l’homme, a permis le progrès, la désobéissance et la rébellion…"
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du samedi 30 novembre 2019)