Accéder au contenu principal

Champs d'honneur

monumentOpex
Monument aux morts pour la France en opérations extérieures./ Photo Ministère des Armées


Depuis une loi de 2012, le 11-Novembre, date anniversaire de l'armistice qui mit fin à la Première Guerre mondiale, est aussi un jour d'hommage à l'ensemble de ceux qui sont « Morts pour la France », qu'ils soient civils ou militaires, qu'ils aient péri dans des conflits contemporains ou des conflits plus anciens. Mais parmi eux, des militaires français n'avaient pas suffisamment été pris en compte : les soldats tués lors des Opex, acronyme pour opérations extérieures. Ces « interventions des forces militaires françaises en dehors du territoire national » selon la terminologie officielle, restent souvent abstraites et lointaines aux yeux des Français, qui en mesurent mal les enjeux et les risques. Conduites sous mandat des Nations unies, de l'Union européenne ou de l'Otan, ces opérations menées par des militaires professionnels, souvent au sein de coalitions internationales ou de forces de maintien de la paix, s'inscrivent dans la durée – parfois pour de nombreuses années – comme dans la complexité. Mais elles restent avant tout des opérations de guerre au cours desquelles le danger guette et la mort frappe.

Tchad, Liban Balkans, Irak, Syrie, Centrafrique, Sahel, etc., les théâtres d'opérations ont été nombreux. Depuis 1995, les armées françaises ont été engagées dans quelque 106 opérations menées à l'extérieur des frontières nationales. Et depuis 1963, la France a payé un lourd tribut au cours des nombreuses Opex qu'elle a conduites : au 1er septembre 2019, on estimait à 687 le nombre de militaires des forces armées françaises morts au combat. Et parmi eux de nombreux soldats des régiments de notre région.

Dans un monde où les conflits sont asymétriques, où les menaces, notamment terroristes, sont aussi diffuses que persistantes, les militaires français portent nos valeurs et défendent au loin notre sécurité ici, en France. Jusqu'à présent les soldats tués en Opex n'étaient honorés par aucun monument. Ce sera désormais chose faite avec l'aboutissement d'un projet inauguré aujourd'hui par le président Macron à Paris. Un monument sobre, attendu de longue date par les familles et les compagnons d'armes blessés. Un monument utile au travail de mémoire de la Nation pour ces soldats qui constituent la quatrième génération du feu et dont il était plus que temps de reconnaître qu'ils sont tombés comme leurs aînés de 14-18 aux champs d'honneur.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du lundi 11 novembre 2019)

Posts les plus consultés de ce blog

Se préparer

Voilà un type de courbe que l’on n’avait pas vu depuis longtemps concernant le Covid-19 : une hausse, celle du nouveau variant du coronavirus EG.5. Baptisé Eris, ce cousin d’Omicron croît de façon vertigineuse dans le séquençage de cas positifs au Covid-19 en France comme dans d’autres pays. Beaucoup plus contagieux que ses prédécesseurs, Eris pourrait ainsi s’imposer et devenir majoritaire. Au point de relancer une pandémie mondiale que nous pensions derrière nous ? Nous n’en sommes évidemment pas là, mais l’apparition de ce nouveau variant, tout comme la possibilité de voir survenir des clusters de contamination comme cela vient de se produire aux fêtes de Bayonne, nous interroge légitimement. Même si la couverture vaccinale est bonne en France, la crainte de devoir revivre les conséquences sanitaires et socio-économiques d’un retour de la pandémie est bien dans les esprits. Peut-être aurions-nous dû écouter plus attentivement les spécialistes comme le directeur général de l’Organisa

Entaché

Dix ans après son départ du gouvernement Ayrault, Jérôme Cahuzac, l’ancien ministre du Budget de François Hollande, envisage-t-il son retour en politique ? En tout cas l’intéressé, condamné en appel à deux ans de prison pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale, et frappé de cinq années d’inéligibilité, était hier sur le marché de Monsempron-Libos, non loin de Villeneuve-sur-Lot, la ville dont il a été le député et le maire.Fin octobre déjà il participait à une réunion, organisée à huis clos, quelques semaines après le lancement d’une association politique «Les amis de Jérôme Cahuzac». Récemment interrogé par Sud-Ouest pour savoir s’il préparait son retour politique, le septuagénaire, qui avait élu domicile en Corse où il pratiquait la médecine à l’hôpital de Bonifacio, s’est borné à répondre que «tout est une question de circonstances», faisant remarquer qu’ «on fait de la politique pour être élu et agir» et qu’il n’y avait pas d’élections avant 2026, date des prochaines m

Amers adieux

Un anniversaire… qui vire aux adieux. Air France, qui fête cette année ses 90 ans, a annoncé hier, à la surprise générale, qu’elle allait quitter en 2026 l’aéroport d’Orly et recentrer ses vols intérieurs sur son hub de Roissy-Charles de Gaulle. En quittant ainsi le deuxième aéroport du pays, la compagnie française tourne la page d’une histoire qui avait commencé en 1952, année de son arrivée à Orly. Histoire partagée depuis par des millions de Français qui, tous, peu ou prou, pour le travail ou les loisirs, ont un jour pris un avion d’Air France pour Paris-Orly, ont parfois confondu Orly-Ouest et Orly-Sud, ont accompagné le développement de la compagnie avec le lancement des Navettes vers Toulouse, Nice, Bordeaux, Marseille puis Montpellier, ont découvert au fil des ans les nouveaux Airbus, apprécié la qualité du service à bord, puis, une fois arrivés, emprunté l’OrlyVal pour rejoindre le centre de Paris ou continuer leur voyage avec une correspondance. Si l’annonce du départ d’Air Fr