Accéder au contenu principal

Contre la montre

vaccin

 

Que ce soit pour honorer l’engagement – éminemment politique et personnel – d’atteindre mi-mai, soit dans moins de dix jours – 20 millions de Français ayant reçu une première dose de vaccin contre le Covid-19. Que ce soit pour répondre aux demandes venant de plus en plus de Français hors critères désireux de se faire vacciner, dont certains font la queue devant les centres de vaccination en quête de doses non-utilisées en fin de journée. Que ce soit, enfin, pour atteindre le plus vite possible cette immunité collective, véritable sésame pour un retour à la vie d’avant, dont le taux est sans cesse repoussé par la virulence des variants – on parle désormais de la nécessité d’avoir 80 % de la population vaccinée.

Peu importe finalement la raison pour laquelle Emmanuel Macron a décidé, hier, d’accélérer une nouvelle fois le calendrier de la vaccination française en l’ouvrant aux mineurs à risques de 16 et 17 ans, puis dès lundi aux Français de plus de 50 ans et enfin dès mercredi à tout le monde, quel que soit son âge pour peu qu’il reste des doses. Le président de la République a eu évidemment raison d’élargir la vaccination à de nouveaux publics même si l’on n’est pas encore à la vaccination pour tous.

L’urgence sanitaire le commandait d’autant plus qu’à moins de deux semaines du déconfinement avec la réouverture des terrasses et des lieux culturels et sportifs, le niveau de l’épidémie en France est très élevé, beaucoup plus qu’à la sortie du premier confinement. Dès lors, pour éviter un rebond de l’épidémie et anticiper la 4e vague à laquelle s’attendent les épidémiologistes entre l’été et l’automne, la vaccination est un outil crucial, d’autant plus que les beaux jours de l’été conduisent, on le sait, à un relâchement des gestes barrières.

Cette course à la vaccination dans laquelle nous sommes engagés, avec toutes les difficultés logistiques et de livraison de doses que nous connaissons, ne doit pas aussi nous détourner de sa dimension internationale. L’éradication de l’épidémie ne pourra se faire, en effet, qu’avec une vaccination mondiale massive. Force est de constater que pour l’heure, seule une poignée de pays vaccine leur population. Un égoïsme, dénoncé par l’OMS, qui pourrait toutefois changer avec la levée des brevets sur les vaccins. L’ironie aura été que ce sont les Etats-Unis – qui n’ont exporté que 1,6% des doses produites  sur leur sol contre 50% pour l’Europe – qui en soient aujourd’hui les ardents défenseurs. L’Europe devrait suivre pour faire des vaccins un bien commun mondial contre un cette terrible maladie mondiale qui a fait 3,2 millions de morts.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du vendredi 7 mai 2021)

Posts les plus consultés de ce blog

Se préparer

Voilà un type de courbe que l’on n’avait pas vu depuis longtemps concernant le Covid-19 : une hausse, celle du nouveau variant du coronavirus EG.5. Baptisé Eris, ce cousin d’Omicron croît de façon vertigineuse dans le séquençage de cas positifs au Covid-19 en France comme dans d’autres pays. Beaucoup plus contagieux que ses prédécesseurs, Eris pourrait ainsi s’imposer et devenir majoritaire. Au point de relancer une pandémie mondiale que nous pensions derrière nous ? Nous n’en sommes évidemment pas là, mais l’apparition de ce nouveau variant, tout comme la possibilité de voir survenir des clusters de contamination comme cela vient de se produire aux fêtes de Bayonne, nous interroge légitimement. Même si la couverture vaccinale est bonne en France, la crainte de devoir revivre les conséquences sanitaires et socio-économiques d’un retour de la pandémie est bien dans les esprits. Peut-être aurions-nous dû écouter plus attentivement les spécialistes comme le directeur général de l’Organisa

Entaché

Dix ans après son départ du gouvernement Ayrault, Jérôme Cahuzac, l’ancien ministre du Budget de François Hollande, envisage-t-il son retour en politique ? En tout cas l’intéressé, condamné en appel à deux ans de prison pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale, et frappé de cinq années d’inéligibilité, était hier sur le marché de Monsempron-Libos, non loin de Villeneuve-sur-Lot, la ville dont il a été le député et le maire.Fin octobre déjà il participait à une réunion, organisée à huis clos, quelques semaines après le lancement d’une association politique «Les amis de Jérôme Cahuzac». Récemment interrogé par Sud-Ouest pour savoir s’il préparait son retour politique, le septuagénaire, qui avait élu domicile en Corse où il pratiquait la médecine à l’hôpital de Bonifacio, s’est borné à répondre que «tout est une question de circonstances», faisant remarquer qu’ «on fait de la politique pour être élu et agir» et qu’il n’y avait pas d’élections avant 2026, date des prochaines m

Bien manger

C’est un petit logo qui nous est devenu familier lorsque nous faisons nos courses. Impulsé par un règlement européen (INCO) de 2014, établissant des règles pour informer les consommateurs sur la déclaration nutritionnelle ou la liste des ingrédients d’un produit, le Nutri-Score, ses cinq lettres de A à E et ses cinq couleurs de vert à rouge, est désormais bien ancré dans le paysage. De plus en plus présent sur le devant des emballages, on peut même dire que c’est un succès européen puisqu’il est présent non seulement en France, qui l’a introduit en 2017, mais également en Belgique, en Allemagne, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Espagne et même en Suisse, qui ne fait pourtant pas partie de l’Union européenne. Face à des étiquettes qui livrent la composition des produits écrite en tout petits caractères difficilement lisibles, certains consommateurs s’étaient déjà tournés vers des applications comme Yuka. Avec un smartphone, il suffit alors de scanner le code-barres d’un produit pour en a