Accéder au contenu principal

Incontournable

tv


On l’a si souvent dite ringarde, abêtissante, superficielle, futile ; on lui a tellement prédit sa disparition prochaine, engloutie dans les méandres d’internet, supplantée par les réseaux sociaux. Et pourtant la télévision est toujours là, insubmersible et incontournable comme l’on vient de s’en rendre compte après cette longue période, historique et inédite, de 55 jours de confinement qui nous a placés quotidiennement face à elle. Les Français assignés à domicile pour endiguer la propagation du coronavirus, ont, clairement, redécouvert leur télévision, c’est-à-dire à la fois le contenant, cet écran de plus en plus en plus grand et de plus en plus fin, et les contenus, ceux des chaînes traditionnelles et ceux des nouveaux venus que sont les plateformes de vidéo à la demande.

Alors que l’on passait jusqu’au 16 mars de plus en plus de temps sur son smartphone ou sa tablette en solitaire, nous avons, en effet, redécouvert le grand écran, en famille, pour voir des séries, des films, des documentaires ou tout simplement pour jouer avec ses enfants ou ses amis. L’écran est devenu le centre d’attention, l’âtre des foyers confinés autour duquel tous les membres se rassemblent pour partager des moments, ensemble.

Quant aux contenus, la diversité, une fois n’est pas coutume, a été de mise avec des chaînes qui ont joué entre des rediffusions de films vus et revus, et des programmes pédagogiques et instructifs à la hauteur de la crise.

"Il existe une télévision pour passer le temps et une autre pour comprendre le temps", disait André Malraux. Le confinement aura permis de réunir les deux, montrant que la télé se joue des modes et des critiques, sait se réinventer et que, 95 ans après sa naissance, elle reste incontournable.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du dimanche 24 mai 2020)

Posts les plus consultés de ce blog

Sortir des postures

Le cortège d’une manifestation ou un rassemblement pour fêter la victoire d’un club sportif qui se terminent par des émeutes, des dégradations de mobilier urbain et de vitrines de magasins, parfois pillés, et des attaques violentes des forces de l’ordre par des hordes encagoulées dans un brouillard de gaz lacrymogènes… Les Français se sont malheureusement habitués à ces scènes-là depuis plusieurs décennies. Comme ils se sont aussi habitués aux polémiques politiciennes qui s’ensuivent, mêlant instrumentalisation démagogique, règlement de comptes politiques et critiques d’une justice supposément laxiste. Le dernier épisode en date, qui s’est produit samedi soir à Paris à l’occasion de la victoire du PSG face à l’Inter Milan en finale de la Ligue des champions, ne fait, hélas pas exception à la règle. Au bilan édifiant – deux morts, des dizaines de blessés, plus de 600 interpellations, des rues et magasins saccagés – s’ajoutent désormais les passes d’armes politiques. Entre l’opposition e...

La messe est dite ?

    L’entourage de François Bayrou a beau tenter d’expliquer que l’échec du conclave sur les retraites n’est imputable qu’aux seuls partenaires sociaux qui n’ont pas réussi à s’entendre en quatre mois pour « améliorer » la contestée réforme des retraites de 2023, la ficelle est un peu grosse. Car, bien évidemment, cet échec – hélas attendu – est aussi celui du Premier ministre. D’abord parce que c’est lui qui a imaginé et convoqué cette instance inédite de dialogue social et qu’il aurait naturellement revendiqué comme le succès de sa méthode un accord s’il y en avait eu un. Ensuite parce qu’il n’a pas été l’observateur neutre des discussions, qu’il promettait « sans totem ni tabou ». Il a au contraire, plusieurs fois, interféré : dès leur lancement en les corsetant par une lettre de cadrage imposant de ne pas créer de dépenses et d’équilibrer les comptes à l’horizon 2030 ; ensuite par son refus de voir abordé l’âge de départ à 64 ans, point centra...

Principes et réalité

Seize mois après les manifestations historiques des agriculteurs, nées en Occitanie à l’hiver 2024 en dehors des organisations syndicales traditionnelles, voilà la colère paysanne de retour. Ce lundi, à l’appel notamment de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs, et après de nombreuses actions ponctuelles ces dernières semaines, les tracteurs seront, en effet, à nouveau dans les rues pour dire l’exaspération des agriculteurs de voir les mesures promises si lentes à se mettre en place et pour rappeler l’urgence à agir aux députés, qui examinent ce lundi à l’Assemblée nationale une proposition de loi clivante lancée par le sénateur LR Laurent Duplomb. Ambitionnant de « lever les contraintes », ce texte, plébiscité par le monde agricole mais qui ulcère les défenseurs de l’environnement et les tenants d’un autre modèle agricole, propose entre autres de faciliter le stockage de l’eau, de simplifier l’extension des élevages, de réintroduire certains pesticides dont un néonicotinoïde qu...