Accéder au contenu principal

Signal

foot
Photo FFF.

La Coupe du monde féminine de football qui commence ce soir en France constitue un signal. Un signal, adressé autant au monde sportif qu'à la société tout entière, qui signifie que les temps ont bel et bien changé, que nous sommes entrés dans une nouvelle ère où la femme, et a fortiori la sportive, ne peuvent – et ne doivent – plus être enfermées dans les stéréotypes conservateurs et patriarcaux d'un autre âge.

Après l'affaire Weinstein, après la vague immense du mouvement #MeToo de libération de la parole des femmes victimes de propos ou d'agressions sexistes, la question de l'égalité entre les femmes et les hommes n'a jamais été autant prégnante. Que ce soit dans l'entreprise, dans la politique, dans l'armée ou l'université, ce combat pour l'égalité a pris, ces derniers mois, de l'ampleur, voyant les pionnières de la lutte féministe, longtemps isolées et parfois caricaturées, rejointes par de nouveaux bataillons dans lesquels, d'ailleurs, des hommes s'impliquent.

Dès lors, il est donc logique que ce combat de longue haleine concerne aussi le sport. L'organisation du Mondial féminin apparaît ainsi clairement comme l'occasion pour la France de rattraper son retard sur certains de ses voisins européens et d'en finir avec les clichés misogynes qui collent encore aux sportives.

Considérées comme de second ordre, les disciplines féminines ont souvent été peu médiatisées, ignorées ou alors prises en compte a minima à condition que le sport en question ne nuise pas à une féminité fantasmée par des hommes pétris de machisme – et qui excluent toujours aujourd'hui des femmes de certaines disciplines… N'entend-on pas d'ailleurs encore certains de ces messieurs se concentrer sur la longueur du short d'une footballeuse ou le maillot d'une volleyeuse et ignorer ostensiblement les performances sportives qui sont pourtant bien réelles…

Heureusement, les choses bougent. L'engouement populaire pour les Bleues, mesuré par plusieurs sondages, est incontestable. Dès l'annonce de l'attribution de l'organisation de la Coupe du monde, la Fédération française de football a bien mesuré le cap qui pouvait être franchi. Et conscients que le sport féminin pouvait lui aussi générer de l'audience, les médias ont embrayé en mettant en place les mêmes dispositifs que ceux pour le Mondial masculin. C'est un premier pas qui en appelle d'autres sur les chemins de l'égalité. Les Bleues en sont aujourd'hui les actrices et, avec le soutien de tout le pays, on a envie de leur dire qu'on rêve avec elles de bâtir aussi une égalité avec les hommes, purement sportive celle-là : remporter la Coupe !

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du vendredi 7 juin 2019)

Posts les plus consultés de ce blog

Se préparer

Voilà un type de courbe que l’on n’avait pas vu depuis longtemps concernant le Covid-19 : une hausse, celle du nouveau variant du coronavirus EG.5. Baptisé Eris, ce cousin d’Omicron croît de façon vertigineuse dans le séquençage de cas positifs au Covid-19 en France comme dans d’autres pays. Beaucoup plus contagieux que ses prédécesseurs, Eris pourrait ainsi s’imposer et devenir majoritaire. Au point de relancer une pandémie mondiale que nous pensions derrière nous ? Nous n’en sommes évidemment pas là, mais l’apparition de ce nouveau variant, tout comme la possibilité de voir survenir des clusters de contamination comme cela vient de se produire aux fêtes de Bayonne, nous interroge légitimement. Même si la couverture vaccinale est bonne en France, la crainte de devoir revivre les conséquences sanitaires et socio-économiques d’un retour de la pandémie est bien dans les esprits. Peut-être aurions-nous dû écouter plus attentivement les spécialistes comme le directeur général de l’Organisa

Entaché

Dix ans après son départ du gouvernement Ayrault, Jérôme Cahuzac, l’ancien ministre du Budget de François Hollande, envisage-t-il son retour en politique ? En tout cas l’intéressé, condamné en appel à deux ans de prison pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale, et frappé de cinq années d’inéligibilité, était hier sur le marché de Monsempron-Libos, non loin de Villeneuve-sur-Lot, la ville dont il a été le député et le maire.Fin octobre déjà il participait à une réunion, organisée à huis clos, quelques semaines après le lancement d’une association politique «Les amis de Jérôme Cahuzac». Récemment interrogé par Sud-Ouest pour savoir s’il préparait son retour politique, le septuagénaire, qui avait élu domicile en Corse où il pratiquait la médecine à l’hôpital de Bonifacio, s’est borné à répondre que «tout est une question de circonstances», faisant remarquer qu’ «on fait de la politique pour être élu et agir» et qu’il n’y avait pas d’élections avant 2026, date des prochaines m

Amers adieux

Un anniversaire… qui vire aux adieux. Air France, qui fête cette année ses 90 ans, a annoncé hier, à la surprise générale, qu’elle allait quitter en 2026 l’aéroport d’Orly et recentrer ses vols intérieurs sur son hub de Roissy-Charles de Gaulle. En quittant ainsi le deuxième aéroport du pays, la compagnie française tourne la page d’une histoire qui avait commencé en 1952, année de son arrivée à Orly. Histoire partagée depuis par des millions de Français qui, tous, peu ou prou, pour le travail ou les loisirs, ont un jour pris un avion d’Air France pour Paris-Orly, ont parfois confondu Orly-Ouest et Orly-Sud, ont accompagné le développement de la compagnie avec le lancement des Navettes vers Toulouse, Nice, Bordeaux, Marseille puis Montpellier, ont découvert au fil des ans les nouveaux Airbus, apprécié la qualité du service à bord, puis, une fois arrivés, emprunté l’OrlyVal pour rejoindre le centre de Paris ou continuer leur voyage avec une correspondance. Si l’annonce du départ d’Air Fr