Le 53e Salon aéronautique du Bourget qui ouvre ses portes aujourd'hui et jusqu'au 23 juin, reste un rendez-vous incontournable de tout un secteur. Avec près de 2 500 exposants qui ont confirmé leur présence – soit près de 40 % de plus qu'au salon britannique rival de Farnborough – le Bourget constitue toujours le premier salon aéronautique mondial et une fierté française. Cette édition 2019, qui coïncide avec les 50 ans d'Airbus fêtés il y a quelques jours, sera à coup sûr marquée par de mirifiques commandes d'avions en milliards de dollars, d'impressionnantes démonstrations en vol et l'engouement toujours renouvelé du grand public qui pourra arpenter les allées de cette ville éphémère le week-end prochain.
Mais cette 53e édition se distingue des précédentes car elle se tient dans un contexte particulier : une crise sans précédent chez Boeing et la pression de l'urgence climatique, qui feraient presque oublier que 2018 a été marquée par une croissance record des revenus et de la rentabilité des acteurs aéronautiques et que la croissance du trafic aérien, notamment en Asie, devrait connaître un doublement de la flotte d'avions dans le monde d'ici 20 ans.
La crise née des déboires techniques du B737Max, l'avion vedette de Boeing dont deux exemplaires se sont crashés en Indonésie et en Ethiopie, impacte, de fait, toute la filière car elle pose une question cruciale : celle de la sécurité aérienne, élément clé pour s'assurer de la confiance des passagers.
Le second fait marquant cette année est l'urgence climatique. L'aéronautique est sous le feu des critiques pour son empreinte carbone jugée trop importante – certains veulent carrément interdire les liaisons aériennes intérieures – et sous la menace de nouvelles taxes, notamment sur le kérosène.
Face à la crise chez Boeing et à cette pression climatique, la réponse de l'aéronautique, au-delà des rapprochements industriels de consolidation, ne peut être que dans l'innovation : biocarburants, avions plus économes, voire électriques, nouveaux modes de transports comme les taxis volants d'Airbus, etc. Autant dire prolonger l'esprit des pionniers qui ont fait de l'avion l'une des plus belles aventures humaines.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du lundi 17 juin 2019)