La pandémie de Covid-19 ne fait plus la une des médias ; d’autres urgences, d’autres drames, d’autres enjeux géopolitiques, climatiques, économiques internationaux ou nationaux occupent nos esprits et notre quotidien. Et pourtant, le coronavirus est toujours là et continue à circuler dans le monde. Cinq ans après son apparition, le virus SARS-Cov-2, qui a mis l’économie mondiale à genoux pendant de longs mois et bouleversé notre vie quotidienne avec ses confinements, ses couvre-feux et l’apprentissage des gestes barrière, continue à mobiliser et à inquiéter les communautés médicale et scientifique au gré de l’apparition de nouveaux variants.
La situation du Covid-19 en ce mois d’octobre montre d’ailleurs une nouvelle hausse des cas avec la circulation d’un nouveau variant dominant issu d’Omicron nommé XFG, et dit "Frankenstein." Les cas repartent à la hausse en France et dans d’autres pays européens, avec une progression notable depuis septembre. On observe une augmentation de 16 % des actes pour suspicion d’infection au Covid-19 chez les adultes français en une semaine et de 17 % chez les enfants âgés de 2 à 14 ans. Et le variant XFG domine la circulation actuelle du virus en Europe et aux États-Unis, contribuant à cette recrudescence de l’épidémie.
Une nouvelle vague – la 15e ! – qui n’est pas une surprise. En avril 2020 déjà, le Center for Infectious Disease Research and Policy (Cidrap) de l’université du Minnesota, aux États-Unis, proposait un scénario "de pics et de creux" épidémiques sur le long terme. Le Covid-19 surfe donc sur les vagues pour continuer à nous narguer.
Dès lors, la vaccination pour les aînés et les personnes fragiles – dont la campagne 2025 va commencer le 14 octobre en France – est évidemment toujours recommandée, n’en déplaise aux antivax qui retrouvent du tonus grâce à l’administration Trump. Le mois dernier, des experts nommés par le ministre de la Santé américain, Robert Kennedy Jr, antivaccin notoire, ont, en effet, remis en question l’efficacité et la sûreté des vaccins contre le Covid-19, se refusant explicitement à le recommander. En France, la vaccination, jugée toujours protectrice contre les formes graves et le risque de Covid long, reste évidemment recommandée, particulièrement aux personnes les plus à risque.
Au-delà, la persistance du Covid depuis cinq ans rappelle au monde combien il doit se préparer à faire face à d’autres épidémies à l’avenir. Et pour cela, la collaboration multilatérale reste la clé. S’il n’est pas contraignant, l’accord sur les pandémies de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), adopté en mai, vise à mieux prévenir, préparer et répondre aux futures pandémies en garantissant un accès équitable et rapide aux vaccins, médicaments et diagnostics, en renforçant les systèmes de santé nationaux, en améliorant la surveillance et le partage d’informations, et en établissant des mécanismes de coordination mondiale en cas d’urgence.
Car de nouvelles pandémies provenant de virus déjà connus qui mutent, de virus existant chez des animaux (zoonoses) qui sautent à l’humain ou d’agents infectieux encore inconnus, sont attendues comme un risque sanitaire mondial à long terme.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du lundi 6 octobre 2025)