Accéder au contenu principal

Reprise

entreprise

Il aura suffi d’un coronavirus pour mettre à genoux l’économie mondiale. La pandémie de Covid-19 a imposé aux chefs d’Etats et de gouvernements – en tout cas les plus soucieux de leur population – de faire passer la santé avant l’économie, les vies avant les profits. Ce faisant, entre couvre-feux et confinements, entre fermetures strictes et réouvertures très encadrées, l’activité économique a été profondément bouleversée. L’économie française a ainsi connu une récession historique en 2020 : le produit intérieur brut (PIB) a plongé de 8,3 % l’an passé, après une croissance de 1,5 % en 2019, selon une première estimation publiée vendredi par l’Insee. Et si les faillites et les licenciements ont pour l’heure été contenus, c’est grâce au soutien massif de l’Etat.

La crise sanitaire n’a toutefois pas annihilé l’économie, elle l’a profondément modifiée. "Il y a deux économies françaises et il va falloir en sortie de crise les réconcilier. Il y a une économie qui se porte très bien, qui crée des emplois, et puis il y a une autre économie qui prend le choc de plein fouet", admettait le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance Bruno Le Maire face aux lecteurs de La Dépêche la semaine dernière. Autrement dit, cette terrible crise sanitaire – comme celles que nous avons pu endurer par le passé au sortir de la Seconde Guerre mondiale ou lors de la crise financière de 2008 – a créé des opportunités, boosté des secteurs qui n’étaient qu’émergents et qui deviennent essentiels. Le numérique, les services domestiques, les métiers de la santé et de l’hygiène, du nettoyage et de la logistique s’ajoutent aux traditionnels secteurs de la construction ou de l’automobile dans la liste des métiers qui recrutent et préparent le monde d’après, l’économie française de demain.

Mais il conviendra aussi de ne pas oublier tous ceux dont l’activité a été détruite par la crise sanitaire. Les salariés des secteurs de la restauration, des transports de particuliers, de l’événementiel, etc. Les accompagner, les former, les aider à se reconvertir si besoin sera pour la France un devoir, de la même façon qu’il faut aider les quelque 750 000 jeunes qui devaient entrer sur le marché du travail. "Les temps sont durs, mais les possibilités de reprise sont réelles et puissantes", nous assurait Bruno Le Maire. Gageons que la reprise puisse profiter à tous.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du lundi 1er février 2021)

Posts les plus consultés de ce blog

Moine-soldat

Dans le marathon de l’examen de la réforme des retraites à l’Assemblée nationale, le calendrier a marqué une pause ce jeudi à l’occasion de la niche parlementaire du Parti socialiste. Une pause mise à profit par le gouvernement pour aller sur le terrain défendre une réforme toujours massivement rejetée par 7 Français sur 10. À l’avant-veille de la quatrième journée de manifestation appelée par l’intersyndicale, Elisabeth Borne et Gérald Darmanin se sont ainsi rendus hier à Neuville-en-Ferrain, dans le Nord, Olivier Dussopt à Toulouse, où il a notamment rencontré six lecteurs de La Dépêche du Midi au siège de notre journal pour répondre à leurs questions et leurs inquiétudes. Celui qui enchaîne à un rythme soutenu les interviews dans les matinales et défend depuis lundi son texte devant une Assemblée nationale survoltée s’est montré tel qu’en lui-même : un moine-soldat de la macronie. Moine, parce que le ministre connaît sur le bout des doigts le catéchisme de la réforme, son dogme du r

L'indécence et la dignité

C’est sans doute parce qu’elle avait le souriant visage de l’enfance, cheveux blonds et yeux bleus, parce qu’elle aurait pu être notre fille ou notre nièce, notre petite sœur ou notre cousine, une camarade ou la petite voisine. C’est pour toutes ces raisons que le meurtre barbare de la petite Lola a ému à ce point la France. Voir le destin tragique de cette bientôt adolescente qui avait la vie devant elle basculer à 12 ans dans l’horreur inimaginable d’un crime gratuit a soulevé le cœur de chacune et chacun d’entre nous. Et nous avons tous pensé à ses parents, à sa famille, à ses proches, à ses camarades de classe, à leur incommensurable douleur que notre solidarité bienveillante réconfortera mais n’éteindra pas. Tous ? Non, hélas. Dans les heures qui ont suivi le drame, certains ont instrumentalisé de façon odieuse la mort de cette enfant pour une basse récupération politique au prétexte que la suspecte du meurtre était de nationalité étrangère et visée par une obligation de quitter l

Bien manger

C’est un petit logo qui nous est devenu familier lorsque nous faisons nos courses. Impulsé par un règlement européen (INCO) de 2014, établissant des règles pour informer les consommateurs sur la déclaration nutritionnelle ou la liste des ingrédients d’un produit, le Nutri-Score, ses cinq lettres de A à E et ses cinq couleurs de vert à rouge, est désormais bien ancré dans le paysage. De plus en plus présent sur le devant des emballages, on peut même dire que c’est un succès européen puisqu’il est présent non seulement en France, qui l’a introduit en 2017, mais également en Belgique, en Allemagne, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Espagne et même en Suisse, qui ne fait pourtant pas partie de l’Union européenne. Face à des étiquettes qui livrent la composition des produits écrite en tout petits caractères difficilement lisibles, certains consommateurs s’étaient déjà tournés vers des applications comme Yuka. Avec un smartphone, il suffit alors de scanner le code-barres d’un produit pour en a