On les a parfois regardés de travers, certains ont mis en doute ce qu’ils ressentaient, pensant qu’ils exagéraient. Et pourtant, les malades atteints de Covid-19 dont les symptômes persistent des mois après leur infection sont bel et bien une réalité. Aux nombreux témoignages que ces malades ont livrés dans la presse, et notamment dans nos colonnes, la Haute autorité de santé (HAS) a ajouté une reconnaissance en livrant des préconisations pour que les professionnels de santé identifient et prennent en charge de façon personnalisée ces patients. Ces patients "Covid long" sont d’ailleurs loin d’être marginaux puisque la HAS estime à 10 % le nombre de malades qui ressentent au moins un des symptômes initiaux du Covid-19 six mois après le début de la maladie.
Ces patients, souvent inquiets et handicapés par leurs symptômes persistants dans leur vie quotidienne et leur activité professionnelle, devraient prochainement bénéficier de la reconnaissance du Covid long comme affection longue durée. C’est le combat de la députée de l’Hérault Patricia Mirallès, qui présente demain à l’Assembée nationale une proposition de résolution allant dans ce sens et qui devrait recueillir l’unanimité.
Enfin, au-delà de la juste et nécessaire prise en charge des Covid longs, la HAS préconise la poursuite de la recherche sur ce sujet. Une action nationale coordonnée de recherche a été créée sur l’épidémiologie des symptômes prolongés et sur les approches thérapeutiques. Des travaux qui vont permettre de mieux comprendre la maladie.
Car depuis un an et l’apparition du coronavirus, la recherche est confrontée aux mystères du SARS-CoV-2. Si la mobilisation internationale des scientifiques et des laboratoires publics et privés a permis d’obtenir des vaccins en un temps record, il reste encore beaucoup à apprendre de ce coronavirus. Les mutations qui se sont opérées pour déboucher sur des variants anglais, sud-africains ou brésiliens qui font craindre des flambées épidémiques un peu partout dans le monde, et notamment en France, montrent qu’il faut encore rester mobilisés pour comprendre comment fonctionne ce virus. Il le faut pour permettre de trouver, au-delà des vaccins, des traitements contre la maladie. Il le faut aussi parce que le monde sera sûrement confronté à l’avenir à d’autres coronavirus.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du mardi 16 février 2021)