Accéder au contenu principal

Espoir

espoir


Le coup de théâtre intervenu hier dans l'affaire des disparus de Mirepoix, Christophe Orsaz, 46 ans, et sa fille Célia, 18 ans, dont on est sans nouvelles depuis le 30 novembre dernier, date de leur disparition vers Lavelanet, illustre à la fois combien les enquêteurs font preuve d'une remarquable ténacité dans ce type de dossier, et combien l'espoir de découvrir la vérité n'est jamais vain dans ces douloureuses affaires de disparition.

La ténacité des enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie de Toulouse est la même que celles des enquêteurs qui remontent actuellement, de fil en aiguille, le sinueux parcours de Nordahl Lelandais, possiblement impliqué dans plusieurs disparitions inexpliquées. La même également que celles des enquêteurs qui veulent percer le mystère de trente ans du meurtre du petit Grégory. La même encore que celle de leurs collègues qui travaillent sur la fuite de Xavier Dupont de Ligonnès il y a sept ans.

La même, finalement, que tous ceux, juges d'instruction, policiers, gendarmes, associations, familles qui ne peuvent se résoudre à ce que des disparitions d'enfants ou d'adultes ne deviennent des «cold cases», ces affaires irrésolues qui restent suspendues, parfois des années, à la découverte d'un fait nouveau de nature à les relancer, à les éclairer d'un jour nouveau.

Pour l'heure, on ne sait pas, dans l'affaire des disparus de Mirepoix, quels éléments ont conduit à l'arrestation d'un couple et de deux de leurs proches. En revanche, on sait que l'enquête de six mois a, d'évidence, été minutieuse. Peut-être un témoin rongé par le remords s'est résolu à se manifester ? Peut-être un élément matériel, infime mais concluant comme une trace ADN ou informatique, a pu être analysé ? Il appartiendra au parquet de donner plus de détails sur les techniques mises en œuvre dans cette enquête. Des techniques qui ont en tout cas sensiblement évolué ces dernières années pour traquer les indices comme les incohérences des dossiers criminels ou de disparition. Techniques scientifiques forcément dont la puissance de détection et d'analyse sur une scène est de plus en plus fine. Technique de profilage et d'interrogatoire aussi comme la méthode canadienne «Progreai» pour «Processus général de recueil des entretiens, auditoires et interrogatoires» qui avait été utilisée avec succès dans l'affaire du meurtre de Lætitia Daval.

Le rebondissement de l'affaire des disparus de Mirepoix constitue ainsi un espoir pour toutes les familles qui souffrent de la disparition d'un proche. Chaque année, le ministère de l'Intérieur enregistre en moyenne plus de 40 000 disparitions. Si 30 000 personnes sont retrouvées, 10 000 disparitions sont classées inquiétantes dont un dixième concerne des mineurs. Certains de ces enfants, comme la petite Marion Wagon, ont disparu depuis plus de vingt ans. La peine est immense, la quête de vérité et l'espoir aussi..

(Editorial paru dans La Dépêche du Midi du 12 juin 2018)

Posts les plus consultés de ce blog

Entaché

Dix ans après son départ du gouvernement Ayrault, Jérôme Cahuzac, l’ancien ministre du Budget de François Hollande, envisage-t-il son retour en politique ? En tout cas l’intéressé, condamné en appel à deux ans de prison pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale, et frappé de cinq années d’inéligibilité, était hier sur le marché de Monsempron-Libos, non loin de Villeneuve-sur-Lot, la ville dont il a été le député et le maire.Fin octobre déjà il participait à une réunion, organisée à huis clos, quelques semaines après le lancement d’une association politique «Les amis de Jérôme Cahuzac». Récemment interrogé par Sud-Ouest pour savoir s’il préparait son retour politique, le septuagénaire, qui avait élu domicile en Corse où il pratiquait la médecine à l’hôpital de Bonifacio, s’est borné à répondre que «tout est une question de circonstances», faisant remarquer qu’ «on fait de la politique pour être élu et agir» et qu’il n’y avait pas d’élections avant 2026, date des prochaines m

Grandiose !

  Cent ans après les JO de Paris de 1924, les XXXIIIes Jeux Olympiques d’été de l’ère moderne se sont ouverts hier dans la Capitale au terme d’une cérémonie d’ouverture exceptionnelle qui est entrée dans l’histoire en en mettant plein les yeux au monde entier. Les athlètes ont défilé non pas dans un Stade olympique mais en bateau, sur la Seine, sur un parcours rythmé par une mise en scène de toute beauté mettant en valeur la France, son patrimoine, son Histoire, ses talents, avant de rejoindre le Trocadéro devant une Tour Eiffel parée des anneaux olympiques. Nul doute que cette cérémonie réussie, émouvante, populaire, inédite, fera date en se rangeant dans la longue liste des défilés qui ont marqué les JO mais aussi l’histoire de notre pays, de la Fête de la Fédération du 14 juillet 1790 à celle pour le Bicentenaire de la Révolution française en 1989, en passant par la Libération de Paris dont on va bientôt célébrer les 80 ans. Cette cérémonie ponctue plusieurs années de préparation po

Guerres et paix

La guerre menace encore une fois le Pays du Cèdre, tant de fois meurtri par des crises à répétition. Les frappes israéliennes contre le sud du Liban et les positions du Hezbollah ravivent, en effet, le spectre d’un nouveau conflit dans cette Terre millénaire de brassage culturel et religieux. Après quinze années de violence qui ont profondément marqué le pays et ses habitants (1975-1990), la paix est toujours restée fragile, constamment menacée par les ingérences étrangères, les divisions communautaires et une classe politique corrompue. La crise économique sans précédent qui frappe le pays depuis 2019, puis l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth en 2020, symbolisant l’effondrement d’un État rongé par des décennies de mauvaise gouvernance, ont rajouté au malheur de ce petit pays de moins de 6 millions d’habitants, jadis considéré comme la Suisse du Moyen-Orient. Victime d’une spectaculaire opération d’explosion de ses bipeurs et talkies-walkies attribuée à Israël, le Hezbollah –