Accéder au contenu principal

Pacte civique

covid

A l’instar d’autres documents administratifs, le pass sanitaire fait hélas lui aussi l’objet de fraude et de trafic dont l’ampleur reste pour l’heure encore difficile à mesurer. Non pas que le document en lui-même soit mis en cause : comme le sont le permis de conduire ou le passeport, le QR code sanitaire est infalsifiable, notamment parce que pour le créer il faut disposer d’une clé de cryptage dont seules disposent les autorités des différents pays européens.

Mais comme pour celle visant le permis de conduire, la fraude se déroule en amont, en exploitant des complicités au cœur même du dispositif de santé que les sanctions, pourtant importantes (amendes, prison), ne semblent pas dissuader. Ainsi, une infirmière, un médecin, un pharmacien, toute personne pouvant se connecter à la base de données Covid de la Sécurité sociale est ainsi en capacité de créer de vrais-faux certificats vaccinaux.

Que ce soit pour l’appât du gain ou au nom de leur opposition au pass sanitaire voire à la vaccination, ces délinquants en blouse blanche et ceux qui montent avec eux les juteux trafics rompent le pacte civique qui pourtant devrait lier tous les Français, particulièrement face à une telle épidémie.

En fraudant sciemment sur un document de santé, non seulement ils prennent des risques pénaux importants pour eux-mêmes mais ils fragilisent la stratégie de sortie de la crise sanitaire dont le pass sanitaire, en France comme ailleurs, est l’une des clés. Surtout, ils mettent en danger la santé de tous ceux qui croiseront les adeptes du faux pass potentiellement contaminés et donc contaminants.

La fraude au pass sanitaire met à l’épreuve le sens des responsabilités de chacun, des personnels médicaux dont beaucoup ont prêté le serment d’Hippocrate jusqu’aux plateformes des réseaux sociaux qui ne luttent que mollement contre les offres de vrais-faux pass sanitaires. La meilleure façon d’en finir avec cette fraude, c’est d’en finir avec l’épidémie et pour cela en passer par la vaccination et... le pass sanitaire.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du dimanche 25 juillet 2021)

Posts les plus consultés de ce blog

Se préparer

Voilà un type de courbe que l’on n’avait pas vu depuis longtemps concernant le Covid-19 : une hausse, celle du nouveau variant du coronavirus EG.5. Baptisé Eris, ce cousin d’Omicron croît de façon vertigineuse dans le séquençage de cas positifs au Covid-19 en France comme dans d’autres pays. Beaucoup plus contagieux que ses prédécesseurs, Eris pourrait ainsi s’imposer et devenir majoritaire. Au point de relancer une pandémie mondiale que nous pensions derrière nous ? Nous n’en sommes évidemment pas là, mais l’apparition de ce nouveau variant, tout comme la possibilité de voir survenir des clusters de contamination comme cela vient de se produire aux fêtes de Bayonne, nous interroge légitimement. Même si la couverture vaccinale est bonne en France, la crainte de devoir revivre les conséquences sanitaires et socio-économiques d’un retour de la pandémie est bien dans les esprits. Peut-être aurions-nous dû écouter plus attentivement les spécialistes comme le directeur général de l’Organisa

Entaché

Dix ans après son départ du gouvernement Ayrault, Jérôme Cahuzac, l’ancien ministre du Budget de François Hollande, envisage-t-il son retour en politique ? En tout cas l’intéressé, condamné en appel à deux ans de prison pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale, et frappé de cinq années d’inéligibilité, était hier sur le marché de Monsempron-Libos, non loin de Villeneuve-sur-Lot, la ville dont il a été le député et le maire.Fin octobre déjà il participait à une réunion, organisée à huis clos, quelques semaines après le lancement d’une association politique «Les amis de Jérôme Cahuzac». Récemment interrogé par Sud-Ouest pour savoir s’il préparait son retour politique, le septuagénaire, qui avait élu domicile en Corse où il pratiquait la médecine à l’hôpital de Bonifacio, s’est borné à répondre que «tout est une question de circonstances», faisant remarquer qu’ «on fait de la politique pour être élu et agir» et qu’il n’y avait pas d’élections avant 2026, date des prochaines m

Amers adieux

Un anniversaire… qui vire aux adieux. Air France, qui fête cette année ses 90 ans, a annoncé hier, à la surprise générale, qu’elle allait quitter en 2026 l’aéroport d’Orly et recentrer ses vols intérieurs sur son hub de Roissy-Charles de Gaulle. En quittant ainsi le deuxième aéroport du pays, la compagnie française tourne la page d’une histoire qui avait commencé en 1952, année de son arrivée à Orly. Histoire partagée depuis par des millions de Français qui, tous, peu ou prou, pour le travail ou les loisirs, ont un jour pris un avion d’Air France pour Paris-Orly, ont parfois confondu Orly-Ouest et Orly-Sud, ont accompagné le développement de la compagnie avec le lancement des Navettes vers Toulouse, Nice, Bordeaux, Marseille puis Montpellier, ont découvert au fil des ans les nouveaux Airbus, apprécié la qualité du service à bord, puis, une fois arrivés, emprunté l’OrlyVal pour rejoindre le centre de Paris ou continuer leur voyage avec une correspondance. Si l’annonce du départ d’Air Fr