Accéder au contenu principal

Nous deux

 

couple


Sans doute les chercheurs, dans les mois et années à venir, mesureront de plus en plus finement l’étendue des conséquences que l’épidémie de Covid-19 a eues sur notre société et les vies de chacun d’entre nous. Le choc du premier confinement – cette mise sous cloche soudaine et brutale qu’on n’aurait pas imaginée dans une démocratie comme la nôtre si attachée aux libertés individuelles – mais aussi ceux qui ont suivi, les couvre-feux et les restrictions sanitaires de tous ordres, changeantes, angoissantes et parfois exaspérantes, ont chamboulé notre quotidien. Derrière la crise sanitaire, des crises économiques, sociales, éducatives, familiales et conjugales, comme le montre aujourd’hui la vaste enquête publiée par l’Ifop, qui a tenté de mesurer l’impact du Covid-19 sur les couples français.

Des couples dont certains se sont retrouvés au bord de la crise de nerfs en 2020, contraints par le confinement de cohabiter 24 heures sur 24 entre télétravail pour les uns, obligation de monter au front pour les travailleurs essentiels de première, seconde ou troisième ligne, ou faire la classe à la maison. Pour certains, cette parenthèse a été un enchantement inattendu, une redécouverte du conjoint, un resserrement des liens familiaux et l’envie de faire de nouveaux projets, et parfois de prendre un nouveau départ radical. Pour d’autres, au contraire, ces mois de promiscuité ont été vécus comme une interminable descente en enfer, le cocon familial étant devenu un huis clos étouffant, une épreuve dont l’issue ne pourrait être que la rupture.

Dans les mois à venir va-t-on assister à un boom des divorces et des séparations ? Les crises précédentes peuvent le laisser penser. Pour l’heure, l’Ifop a plutôt constaté une relative stabilité des itinéraires conjugaux depuis mars 2020, mais l’envie de rompre est pourtant bien présente chez nombre de couples. Elle reste cependant comme anesthésiée tant que l’on n’est pas encore totalement sorti de la crise sanitaire. Un attentisme qui souligne aussi combien le jour d’après reste encore un grand saut dans l’inconnu... comme la vie à deux.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du jeudi 29 juillet 2021)

Posts les plus consultés de ce blog

Se préparer

Voilà un type de courbe que l’on n’avait pas vu depuis longtemps concernant le Covid-19 : une hausse, celle du nouveau variant du coronavirus EG.5. Baptisé Eris, ce cousin d’Omicron croît de façon vertigineuse dans le séquençage de cas positifs au Covid-19 en France comme dans d’autres pays. Beaucoup plus contagieux que ses prédécesseurs, Eris pourrait ainsi s’imposer et devenir majoritaire. Au point de relancer une pandémie mondiale que nous pensions derrière nous ? Nous n’en sommes évidemment pas là, mais l’apparition de ce nouveau variant, tout comme la possibilité de voir survenir des clusters de contamination comme cela vient de se produire aux fêtes de Bayonne, nous interroge légitimement. Même si la couverture vaccinale est bonne en France, la crainte de devoir revivre les conséquences sanitaires et socio-économiques d’un retour de la pandémie est bien dans les esprits. Peut-être aurions-nous dû écouter plus attentivement les spécialistes comme le directeur général de l’Organisa

Entaché

Dix ans après son départ du gouvernement Ayrault, Jérôme Cahuzac, l’ancien ministre du Budget de François Hollande, envisage-t-il son retour en politique ? En tout cas l’intéressé, condamné en appel à deux ans de prison pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale, et frappé de cinq années d’inéligibilité, était hier sur le marché de Monsempron-Libos, non loin de Villeneuve-sur-Lot, la ville dont il a été le député et le maire.Fin octobre déjà il participait à une réunion, organisée à huis clos, quelques semaines après le lancement d’une association politique «Les amis de Jérôme Cahuzac». Récemment interrogé par Sud-Ouest pour savoir s’il préparait son retour politique, le septuagénaire, qui avait élu domicile en Corse où il pratiquait la médecine à l’hôpital de Bonifacio, s’est borné à répondre que «tout est une question de circonstances», faisant remarquer qu’ «on fait de la politique pour être élu et agir» et qu’il n’y avait pas d’élections avant 2026, date des prochaines m

Bien manger

C’est un petit logo qui nous est devenu familier lorsque nous faisons nos courses. Impulsé par un règlement européen (INCO) de 2014, établissant des règles pour informer les consommateurs sur la déclaration nutritionnelle ou la liste des ingrédients d’un produit, le Nutri-Score, ses cinq lettres de A à E et ses cinq couleurs de vert à rouge, est désormais bien ancré dans le paysage. De plus en plus présent sur le devant des emballages, on peut même dire que c’est un succès européen puisqu’il est présent non seulement en France, qui l’a introduit en 2017, mais également en Belgique, en Allemagne, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Espagne et même en Suisse, qui ne fait pourtant pas partie de l’Union européenne. Face à des étiquettes qui livrent la composition des produits écrite en tout petits caractères difficilement lisibles, certains consommateurs s’étaient déjà tournés vers des applications comme Yuka. Avec un smartphone, il suffit alors de scanner le code-barres d’un produit pour en a