Accéder au contenu principal

Le pic et le cap

chu

Ce devait être l’été des retrouvailles, presque celui du retour à la vie d’avant, en tout cas l’occasion de souffler vraiment après 18 mois de restrictions imposées pour freiner l’épidémie de Covid-19. Las ! L’été est devenu en quelques jours celui de tous les dangers. Le variant Delta à la redoutable contagiosité est à l’origine d’une véritable flambée des cas de contaminations, notamment en Outremer – Martinique, Guadeloupe et Réunion renouant avec couvre-feux et confinements – et dans les zones touristiques en métropole où l’obligation du masque en extérieur a fait son retour. Pas étonnant dès lors que l’Occitanie, terre de tourisme entre Méditerranée et Pyrénées, se retrouve en première ligne face à cette 4e vague épidémique qu’on n’espérait subir qu’à l’automne. Quatre des huit départements Français ayant dépassé le seuil d’alerte de 400 contaminations pour 100 000 habitants sont ainsi dans notre région.

« Je viens tirer la sonnette d’alarme pour ne pas condamner la saison », a expliqué le porte-parole du gouvernement en déplacement hier à Montpellier, rappelant le cap fixé par l’exécutif : continuer à vacciner – car les malades hospitalisés sont quasiment tous des non-vaccinés –, continuer à respecter les gestes barrière et assurer du bien-fondé du pass sanitaire qui doit entrer en vigueur le 9 août, mais inquiète nombre de professionnels quand il ne suscite pas de vives oppositions. Autant d’outils qui devraient permettre de freiner la progression exponentielle de l’épidémie et permettre à l’hôpital de passer le pic de la vague attendu d’ici septembre.

Dans cet inquiétant tableau, une lueur d’espoir. Dans un nouveau rapport de modélisation, l’Institut Pasteur assure que « l’accélération de la vaccination peut avoir un impact important sur la taille du pic épidémique », autrement dit la 4e vague pourrait être moins forte que les précédentes si les Français continuent à se faire vacciner.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du vendredi 30 juillet 2021).

Posts les plus consultés de ce blog

Sortir des postures

Le cortège d’une manifestation ou un rassemblement pour fêter la victoire d’un club sportif qui se terminent par des émeutes, des dégradations de mobilier urbain et de vitrines de magasins, parfois pillés, et des attaques violentes des forces de l’ordre par des hordes encagoulées dans un brouillard de gaz lacrymogènes… Les Français se sont malheureusement habitués à ces scènes-là depuis plusieurs décennies. Comme ils se sont aussi habitués aux polémiques politiciennes qui s’ensuivent, mêlant instrumentalisation démagogique, règlement de comptes politiques et critiques d’une justice supposément laxiste. Le dernier épisode en date, qui s’est produit samedi soir à Paris à l’occasion de la victoire du PSG face à l’Inter Milan en finale de la Ligue des champions, ne fait, hélas pas exception à la règle. Au bilan édifiant – deux morts, des dizaines de blessés, plus de 600 interpellations, des rues et magasins saccagés – s’ajoutent désormais les passes d’armes politiques. Entre l’opposition e...

La messe est dite ?

    L’entourage de François Bayrou a beau tenter d’expliquer que l’échec du conclave sur les retraites n’est imputable qu’aux seuls partenaires sociaux qui n’ont pas réussi à s’entendre en quatre mois pour « améliorer » la contestée réforme des retraites de 2023, la ficelle est un peu grosse. Car, bien évidemment, cet échec – hélas attendu – est aussi celui du Premier ministre. D’abord parce que c’est lui qui a imaginé et convoqué cette instance inédite de dialogue social et qu’il aurait naturellement revendiqué comme le succès de sa méthode un accord s’il y en avait eu un. Ensuite parce qu’il n’a pas été l’observateur neutre des discussions, qu’il promettait « sans totem ni tabou ». Il a au contraire, plusieurs fois, interféré : dès leur lancement en les corsetant par une lettre de cadrage imposant de ne pas créer de dépenses et d’équilibrer les comptes à l’horizon 2030 ; ensuite par son refus de voir abordé l’âge de départ à 64 ans, point centra...

Fragilités

Les images que les Français ont découvertes cette semaine à l’occasion des violentes intempéries qui ont frappé le Sud-Ouest étaient spectaculaires : un TGV comme suspendu dans le vide, reposant sur des rails sous lesquels le ballast a été emporté par des flots déchaînés. Inouï comme le nom du train qui transportait quelque 500 passagers qui se souviendront longtemps de leur voyage et de leur évacuation en pleine nuit à Tonneins – parfaitement maîtrisée par les secours, les personnels de la SNCF et les agents de la ville. Le jour d’après, à l’issue du remorquage du TGV, avait des allures de gueule de bois pour tout le monde devant les dégâts considérables sur la voie de chemin de fer. 200 mètres sont complètement à refaire, les pluies torrentielles ayant emporté la terre du remblai, la sous-couche et le ballast. Et si les travaux ont commencé dès après les orages, ils vont être longs, bloquant la liaison entre Toulouse et Bordeaux. La SNCF mise sur une reprise du trafic entre le me...