Ce sont des images que l’on a déjà vues par le passé mais qui toujours nous saisissent d’effroi lorsqu’elles surviennent dans l’actualité. La montée soudaine des eaux qui piège des habitants dans les étages de leurs maisons, des automobilistes bloqués sur des routes subitement submergées, la violence des flots qui emportent un pont, des maisons ou ces terribles glissements de terrain et torrents de boues qui laissent des paysages ravagés et d’immenses dégâts. Et, surtout, le terrible cortège de disparus et de morts que ces catastrophes météorologiques provoquent. Tout cela, nous l’avons déjà vécu, de Vaison-la-Romaine en 1992 à la vallée de la Roya l’année dernière en passant bien sûr par les inondations dans l’Aude en 1999 et 2018 et la semaine dernière à Agen.
C’est pour cela qu’après l’épisode de pluies diluviennes qui vient de s’abattre sur notre région hier, c’est tout naturellement vers les sinistrés que va notre soutien, notre compassion et notre solidarité face à ces épreuves dont on met longtemps à se remettre, matériellement comme psychologiquement. Solidarité régionale en premier lieu, mais aussi solidarité nationale envers les habitants de notre région qui subissent à nouveau un de ces phénomènes cévenols qu’on a appris à connaître sur l’arc méditerranéen. Ces épisodes pluvio-orageux suivis d’inondations ne sont, en effet, pas nouveaux mais plus que leur nombre, c’est bien leur intensité, vraisemblablement liée au réchauffement climatique, qui doit nous interpeller et nous pousser à agir. Car si l’on ne pourra bien sûr pas arrêter ces phénomènes, il n’y a pas de fatalité lorsqu’il s’agit de les anticiper et de faire en sorte d’en limiter les conséquences sur les villes et villages.
Adapter nos modes de vie, nos territoires, nos constructions devient un impératif pour pouvoir mieux faire face à ces intempéries. Revoir les modalités d’aménagement sans entraver le développement socio-économique, stabiliser les zones à risques existantes en tenant compte des particularités locales, mais aussi informer le plus en amont possible et sensibiliser les populations aux bons gestes. Le défi est immense mais il peut être collectivement relevé.
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du mercredi 15 septembre 2021)