Theresa May |
Une humiliation complète. Une défaite historique. Elle se bat pour sa survie. La presse britannique n'avait hier pas de mots assez durs pour décrire le vote dont le Parlement venait de rejeter l'accord sur le Brexit conclu entre sa Première ministre Theresa May et les 27 pays de l'Union européenne représentés par le Français Michel Barnier. Le Royaume-Uni se retrouve plongé dans l'incertitude la plus totale pour la suite et, de tous les scénarios, le «no deal», cette sortie sans accord, semble de plus en plus probable tant on voit mal comment pourrait émerger un «plan B.» L'hypothèse d'un nouveau référendum évoquée même hier par le pompier-pyromane Nigel Farrage, sinistre figure de proue du Brexit en 2016, relèverait autant de la farce que du déni de démocratie.
Mais à quelque chose, malheur est bon. À quatre mois des élections européennes de mai, le vote de Westminster apparaît, en effet, comme une leçon, un avertissement à tous les citoyens européens et surtout ceux qui seraient tentés par les solutions simplistes et mensongères proposées par les formations populistes. On se souvient de toutes les fake news des promoteurs du Brexit, vantant la simplicité d'un divorce avec l'UE et ou placardant sur un bus rouge «Donnons les 350 millions de livres que nous versons chaque semaine à l'UE à notre système de santé», une somme tout à fait fantaisiste. On voit aussi, en Italie, combien l'alliance rouge-brun entre Luigi di Maio et Matteo Salvini a dû en rabattre sur le budget qui sortait des règles européennes ou sur le projet de revenu universel promis à cor et à cri avant les élections et qui se réduit comme peau de chagrin.
Le vote de Westminster est ainsi la lointaine conséquence du mensonge de ceux qui ont voulu faire croire au paradis d'un Brexit, qui se révèle, au fil des mois, un enfer.
(Commentaire publié dans La Dépêche du Midi du 17 janvier 2019)