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2025, ensemble

  

2025

Il y a un an nous commencions l’année 2024 avec l’intensification d’une nouvelle guerre au Proche-Orient, entre Israël et le Hamas. Avec celle, terrible, qui se déroule en Ukraine depuis bientôt trois ans, ces deux conflits, qui tous deux ont questionné autant nos valeurs démocratiques que notre conception de l’Homme et de ses Droits, ont bouleversé le monde. Dans cet Orient compliqué comme disait – déjà – De Gaulle, le conflit au Proche-Orient a impacté toute la région, rebattu la carte des alliances mondiale, entre l’Occident, le sud Global et la Russie et ses alliés, et conduit à ce qu’on n’imaginait pas : la chute – enfin ! – du régime de Bachar al-Assad en Syrie, cinquante ans d’une dictature sanglante et barbare.

À ces guerres-là s’ajoutent celles dont on parle peu, ces guerres oubliées en Somalie, au Yémen, en République démocratique du Congo. Mais aussi des guerres internes terribles car silencieuses contre les femmes en Iran, en Afghanistan. Guerres conventionnelles, de haute intensité avec de nouvelles armes comme les drones ou le recours à l’intelligence artificielle, mais aussi guerres hybrides où la manipulation de l’information et les opérations d’influence sur internet sont devenues la règle.

Cette activité numérique, bien peu modérée par des géants de la tech qui se prennent pour des États, a bouleversé de nombreux scrutins dans le monde, puisque l’an passé deux tiers des électeurs de la planète ont été appelés aux urnes, notamment aux États-Unis, en Inde, en Russie, en Grande Bretagne, dans l’Union européenne et en France avec une dissolution-surprise qui a créé un stupéfiant chaos politique. Des élections marquées par une nette poussée des populistes et des partis d’extrême droite, qui, tous, prônent la haine de l’étranger, le repli économique et politique, le retour aux valeurs les plus conservatrices – notamment sur les mœurs ou les droits des femmes – qui font régresser l’humanité.

Et pourtant, ce monde polarisé, divisé, où l’idéal démocratique est en recul partout, n’est pas une fatalité. L’espoir d’un monde meilleur, solidaire, fraternel continue de mobiliser des millions de personnes et trouve le moyen de s’exprimer. Les Jeux olympiques de Paris en ont été la belle illustration. Certains – et notamment en France – ne croyaient pas à la réussite de ces JO. Et pourtant, la magie a opéré sur le plan sportif et sur le plan humain. Sur la Seine, dans les stades, une même humanité a vibré de concert.

Le message des JO, parenthèse de bonheur, a été celui des possibles que voulait Pierre de Coubertin. Ensemble, on va plus loin. Ensemble, on pourra relever les défis de notre siècle, du réchauffement climatique aux crises migratoires et agricoles, de la santé aux nouvelles technologies. Des défis qui se jouent partout sur la planète comme au plus près de chez nous, dans nos villes et villages où se mobilisent tous les jours des citoyens avec des initiatives inspirantes, résilientes et efficaces.

C’est ce quotidien-là, du bout du monde au bout de la rue, que La Dépêche vous raconte depuis 1870 et continuera de le faire cette année avec la même passion.

(Éditorial publié dans La Dépêche du Midi du 1er janvier 2025)

 

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