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Articles

Affichage des articles du septembre, 2024

L’urgence de s’adapter

Sécheresses à répétition, toujours plus intenses, inondations dévastatrices comme encore récemment dans la vallée d’Aspe, coulées de boues, tempêtes destructrices, phénomènes cévenols, typhon et ouragans… En France comme au bout du monde, le changement climatique n’est plus une menace lointaine, mais le quotidien de millions d’hommes et de femmes. Et ces aléas climatiques ont un coût, que nous payons tous chaque année un peu plus cher. Les primes d’assurance, en effet, s’envolent sous le poids des catastrophes naturelles qui se multiplient. Un cercle infernal qui met à rude épreuve le système assurantiel français. Les chiffres de France Assureurs donnent effectivement le vertige. En 2023, les catastrophes climatiques ont coûté 6,5 milliards d’euros aux assureurs. De 1989 à 2019, ces derniers ont indemnisé 12,9 millions de sinistres pour 74,1 milliards d’euros ! Et ce n’est que le début. Les experts estiment que la facture pourrait doubler d’ici 2050. Face à cette réalité implacable, le

Tout réinventer

Deux ans et demi après la sortie du livre choc de Victor Castanet « Les Fossoyeurs », rien ne va plus dans les Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, les Ehpad. Pendant plusieurs années des dizaines d’affaires de maltraitance et de dysfonctionnements dans des maisons de retraite ont émaillé l’actualité, parfois sanctionnées en justice, des centaines de témoignages de personnels ou de familles ont été recueillis dans la presse, et notamment dans nos colonnes, des dizaines de livres ont été publiés plus alarmants les uns que les autres, mais l’enquête au long cours de Victor Castanet début 2022, avait suscité un tel électrochoc qu’on aurait pu penser qu’une remise à plat totale du système allait s’opérer. Elle n’a pas eu lieu : les Ehpad, exsangues, sont en quête d’un nouveau modèle économique et les Français ont perdu patience et confiance. Le scandale qui a touché le groupe Orpéa a contraint celui-ci à une profonde réorganisation, mais il a aussi eu des conséque

L'Europe au pied du mur

En décidant de fixer à 2035 la date à partir de laquelle plus aucune voiture thermique neuve ne sera vendue en Europe, l’Union européenne s’est-elle tirée une balle dans le pied ? Cette décision, prise au nom de la transition écologique et énergétique vers la voiture électrique a-t-elle précipité le secteur automobile qui, avec les États-Unis, a dominé le XX e siècle dans un océan de difficultés ? En tout cas, l’euphorie des dernières années autour de la voiture électrique semble marquer le pas. Les chiffres d’immatriculations en France pour août 2024 sonnent comme une première alerte : – 32,4 % par rapport à août de l’an dernier. Un coup de frein qui invite à s’interroger sur l’avenir de cette technologie, longtemps présentée comme la panacée pour décarboner nos transports et sur les raisons de la baisse d’intérêt des automobilistes. Voitures trop chères ? Aides trop complexes ou revues à la baisse ? Manque de bornes de recharge ? Le rapport de Mario Draghi sur la compétitivité écono

Débat Harris-Trump : tout peut arriver...

À la question de savoir si un débat télévisé dans le cadre d’une élection présidentielle peut tout changer, la réponse est évidemment oui. La preuve la plus éclatante a d’ailleurs été donnée cette année avec le débat entre Joe Biden et Donald Trump le 27 juin dernier. La prestation catastrophique du président démocrate sortant a ainsi conduit à son retrait de la course et son remplacement express par sa vice-présidente Kamala Harris. Un spectaculaire rebondissement survenu quelques jours après l’attentat dont avait été victime Donald Trump et qui laissait dire que ce dernier était quasi-élu. Grave erreur : dans cette folle campagne pour conquérir la Maison Blanche, tout semble possible et tout peut arriver à tout instant. Le débat de ce soir entre Donald Trump et Kamala Harris sera-t-il lui aussi un moment de bascule ? En tout cas cet exercice, inauguré à la télévision en 1960 par John F. Kennedy qui était opposé à Richard Nixon, et suivi tous les quatre ans par des dizaines de million

Linky, compteur sous tension

  Il y a dix ans, Enedis lançait en grande pompe le déploiement des compteurs communicants Linky. Aujourd’hui, alors que 35,6 millions de foyers en sont équipés, le bilan est positif mais mitigé. Entre promesses pas toutes tenues, débats récurrents, histoires parfois rocambolesques d’installation et polémiques persistantes, Linky n’a toujours pas totalement convaincu. Il suffit pour s’en convaincre de regarder le nombre important de commentaires que suscitent les articles et dossiers que nous avons déjà consacrés au compteur intelligent. Certes, Linky a tenu certaines de ses promesses et au premier rang de celles-ci, les interventions à distance qui ont simplifié la vie des clients et des techniciens. La détection des pannes s’est améliorée. Mais quid du suivi en temps réel de notre consommation ? Cette fonctionnalité phare, promise dès le lancement pour permettre aux Français de devenir acteurs de la sobriété énergétique, reste insuffisante. Les données des compteurs sont transmises a

Responsabilités

S’il y a bien un mot dont les responsables politiques usent – et parfois abusent – à tout bout de champ, c’est bien celui de « responsabilité », qui caractériserait forcément leur action ou dont ils appellent leurs adversaires et les Français à faire preuve en toutes circonstances. Hier, il a pourtant semblé faire défaut aux ministres démissionnaires de l’Économie Bruno Le Maire et des comptes publics Thomas Cazenave lorsqu’il s’est agi pour eux d’expliquer le nouveau dérapage des comptes publics dont le déficit pourrait s’établir à 5,6 % du PIB à la fin de l’année contre 5,1 % prévus. La première explication fournie aux parlementaires des Commissions des Finances de l’Assemblée et du Sénat – qui pressaient les ministres de leur communiquer les éléments préparatoires à l’élaboration du prochain Budget 2025 – est que le dérapage est imputable, notamment, à l’« augmentation extrêmement rapide des dépenses des collectivités ». Ce surcroît de dépenses pourrait « dégrader les comptes 2024 d