Accéder au contenu principal

Certitudes

 

covid

« Je vous demande d’être responsables tous ensemble et de ne céder à aucune panique, d’accepter ces contraintes, de les porter, de les expliquer, de vous les appliquer à vous-mêmes, nous nous les appliquerons tous, il n’y aura pas de passe-droit, mais, là aussi, de ne céder ni à la panique, ni au désordre. Nous gagnerons, mais cette période nous aura beaucoup appris. Beaucoup de certitudes, de convictions sont balayées, seront remises en cause ». Ces mots, prononcés lors de l’une de ses allocutions solennelles en pleine première vague, le 16 mars 2020, Emmanuel Macron pourrait les redire aujourd’hui, car le coronavirus et ses nombreux variants apparus depuis, continuent à bousculer les certitudes. Et notamment celles, piliers de la stratégie anti-Covid française, concernant la vaccination et le pass sanitaire qui va devenir pass vaccinal.

Certitude sur la vaccination. Non pas celle émise par les antivaccins, ces Français ultraminoritaires, qui, depuis plus d’un an de campagne vaccinale, s’accrochent à toutes les fake news, les théories complotistes et leur égoïsme pour refuser toute injection. Il s’agit désormais des questionnements des Français tout à fait favorables à la vaccination mais qui, d’une part, comprennent de moins en moins que des vaccinés soient contaminés et qui, d’autre part, s’interrogent sur l’intérêt d’une possible 4e dose quand on sort à peine de recevoir la 3e… Face à ces questions, la communauté médicale mais aussi le gouvernement, doivent multiplier les explications en transparence. Ce vaccin contre un virus respiratoire n’empêche pas la contamination, mais il permet d’éviter de développer des formes graves de la maladie et donc de se retrouver intubé en soins intensifs.

Certitude ensuite sur la transformation du pass sanitaire en pass vaccinal, c’est-à-dire un pass qu’on ne peut plus obtenir avec des tests négatifs. Là aussi les interrogations fusent et ont donné lieu à 35 heures de débats parlementaires houleux. Ce pass vaccinal, dont la mise en œuvre s’annonce complexe et délicate, n’arrive-t-il finalement pas trop tard, alors que la France va franchir le pic de la vague Omicron ? Et sa finalité – pousser les non-vaccinés à se faire vacciner – est-elle toujours aussi pertinente à l’heure où certains pays, tout en maintenant des restrictions sanitaires, envisagent comme en Espagne de traiter le Covid-19 comme la grippe saisonnière ? La semaine dernière, l’Agence européenne du médicament a même estimé que la propagation fulgurante du variant Omicron devrait transformer le Covid-19 en une maladie endémique, avec laquelle l’humanité peut apprendre à vivre.

Si les Français restent majoritairement favorables au pass vaccinal et même à la vaccination obligatoire, leur confiance dans l’exécutif pour gérer la crise sanitaire est en baisse. À trois mois de la présidentielle, Emmanuel Macron se retrouve donc à nouveau face au casse-tête sanitaire et politique que lui impose le coronavirus, à l’heure où il doit donner des perspectives claires de sortie de l’épidémie.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du mardi 18 janvier 2022)

Posts les plus consultés de ce blog

Entaché

Dix ans après son départ du gouvernement Ayrault, Jérôme Cahuzac, l’ancien ministre du Budget de François Hollande, envisage-t-il son retour en politique ? En tout cas l’intéressé, condamné en appel à deux ans de prison pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale, et frappé de cinq années d’inéligibilité, était hier sur le marché de Monsempron-Libos, non loin de Villeneuve-sur-Lot, la ville dont il a été le député et le maire.Fin octobre déjà il participait à une réunion, organisée à huis clos, quelques semaines après le lancement d’une association politique «Les amis de Jérôme Cahuzac». Récemment interrogé par Sud-Ouest pour savoir s’il préparait son retour politique, le septuagénaire, qui avait élu domicile en Corse où il pratiquait la médecine à l’hôpital de Bonifacio, s’est borné à répondre que «tout est une question de circonstances», faisant remarquer qu’ «on fait de la politique pour être élu et agir» et qu’il n’y avait pas d’élections avant 2026, date des prochaines m

Grandiose !

  Cent ans après les JO de Paris de 1924, les XXXIIIes Jeux Olympiques d’été de l’ère moderne se sont ouverts hier dans la Capitale au terme d’une cérémonie d’ouverture exceptionnelle qui est entrée dans l’histoire en en mettant plein les yeux au monde entier. Les athlètes ont défilé non pas dans un Stade olympique mais en bateau, sur la Seine, sur un parcours rythmé par une mise en scène de toute beauté mettant en valeur la France, son patrimoine, son Histoire, ses talents, avant de rejoindre le Trocadéro devant une Tour Eiffel parée des anneaux olympiques. Nul doute que cette cérémonie réussie, émouvante, populaire, inédite, fera date en se rangeant dans la longue liste des défilés qui ont marqué les JO mais aussi l’histoire de notre pays, de la Fête de la Fédération du 14 juillet 1790 à celle pour le Bicentenaire de la Révolution française en 1989, en passant par la Libération de Paris dont on va bientôt célébrer les 80 ans. Cette cérémonie ponctue plusieurs années de préparation po

Vaccin et vigilance

La résurgence de la coqueluche en France comme ailleurs en Europe a de quoi inquiéter. En France depuis le début de l’année, un total provisoire de 28 décès a été rapporté à Santé Publique France, dont 20 enfants (18 de moins de 1 an) et 8 adultes (de 51 à 86 ans mais dont la coqueluche n’était pas indiquée comme première cause de décès). La circulation de la bactérie Bordetella pertussis, principale cause de la coqueluche, est si importante que les autorités s’attendent à de nouveaux cas à venir dans les prochains mois. Car la coqueluche est extrêmement contagieuse, une personne contaminée pouvant transmettre la maladie à 15 autres en moyenne… Et si elle a longtemps été considérée comme une maladie de la petite enfance, elle peut être sévère à tous les âges, voire mortelle pour les nourrissons, non ou partiellement vaccinés, et les personnes à risque telles que les femmes enceintes et les personnes âgées. Ce n’est pas la première fois que l’on est confronté à une résurgence de la coqu