La pandémie de Covid-19 ne fait bien sûr plus la une des médias dans le monde, chassée par d’autres actualités et aussi sans doute par l’envie de beaucoup d’entre nous de passer à autre chose que cette épidémie qui a mis le monde à genoux pendant presque deux ans et nous a tous épuisés. Pour autant, le coronavirus n’en reste pas moins toujours présent. Le rebond des contaminations cet été est venu, en effet, nous rappeler que le Covid se transforme en une maladie chronique comme la grippe saisonnière et qu’il faudra vivre avec lui, au gré de la kyrielle de variants qui apparaissent mois après mois. Le dernier en date, BA.2.86, a ainsi été détecté début septembre en France, dans le Grand Est, et fait l’objet d’une attentive surveillance.
Si de nombreux Français souffrent encore de Covid long, d’autres continuent ainsi à être contaminés et les spécialistes préviennent qu’une nouvelle vague automnale aura bien lieu, comme celle de la grippe qui survient chaque année. « L’augmentation du nombre d’hospitalisations et de décès montre que la Covid est là pour durer et que nous continuerons d’avoir besoin d’outils pour la combattre », a assuré la semaine dernière le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le rebond de l’épidémie – ou son installation dans la durée – amène dès lors à poser, comme pour la grippe, la question d’une vaccination régulière annuelle, notamment pour les personnes les plus fragiles. Alors que l’automne arrive, ce rappel de vaccination semble prendre du retard. « L’OMS est particulièrement inquiète face au faible nombre de personnes à risque ayant reçu une dose de vaccin contre la Covid-19 récemment. Notre message : ne tardez pas à vous faire administrer une dose supplémentaire si elle vous est recommandée », a martelé le patron de l’OMS, qui a mis à jour à destination des pays membres son Plan stratégique de préparation et de riposte et ses recommandations pour lutter contre le Covid-19.
Aux États-Unis fin août, l’administration Biden a commencé à inciter tous les Américains à recevoir un vaccin de rappel contre le coronavirus cet automne. Les laboratoires Moderna, Novavax ou Pfizer ont d’ailleurs créé des versions de leurs vaccins visant l’un des derniers sous-variants, XBB.1.5.
En France, pour l’instant, les pharmacies administrent une dose de rappel à ceux qui le souhaitent, mais le gouvernement est prêt à avancer au besoin sa campagne de vaccination. Prévue en octobre, elle ne concernera que les personnes âgées, les immunodéprimés, les femmes enceintes ou encore les personnes vivant avec des personnes fragiles.
Reste que le sujet est délicat car, si les Français sont majoritairement favorables à la vaccination, les antivax sont toujours en embuscade pour enclencher la machine à polémiques. Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau, qui fut directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France pendant la crise Covid, devra mettre à profit son expérience pour faire œuvre de pédagogie et convaincre – davantage que contraindre – les Français de la nécessité d’une nouvelle piqûre de rappel.