36,6° à Montréal le 2 juillet. 41,1° à Kumagaya au Japon le 23 juillet. 48,9° à Chino dans l'agglomération de Los Angeles le 6 juillet, un record. 52,9° dans la Vallée de la Mort aux États-Unis le 24 juillet. Et même 25,2° sur le littoral de la mer de Barents, en Scandinavie, du jamais vu. Mais aussi plus près de nous, en Occitanie, 35° et 37° dans les Pyrénées-Orientales et l'Aude cette semaine, 36° à 39° dans l'Hérault ou le Gard. Sans compter les températures des jours à venir qui devraient tutoyer les 40° dans notre région…
Les épisodes caniculaires s'enchaînent cet été partout dans le monde, et il n'y a guère plus que Donald Trump et les climato-sceptiques pour nier la réalité d'un réchauffement climatique aux conséquences redoutables et bien concrètes pour l'environnement comme pour l'humanité. Des conséquences qui dessinent d'évidence un nouveau monde auquel les habitants de la Terre vont devoir s'habituer et, surtout s'adapter du mieux possible.
La hausse des températures crée, en effet, les conditions propices à de terribles sécheresses et au déclenchement d'incendies meurtriers comme on l'a vu tout récemment en Grèce ou en Californie, mais aussi à de nombreux phénomènes (montée des eaux, disparition d'une espèce animale sur six, recrudescence de maladies, etc.) qui conduiront à 250 millions de réfugiés climatiques dans le monde en 2050.
La hausse des températures met aussi directement en danger des millions de personnes. Selon une étude scientifique publiée l'an dernier par la revue Nature, 30 % de la population mondiale est exposée, au moins vingt jours par an, à des températures et de l'humidité au-delà du seuil létal. Un taux qui grimperait à 48 % en 2100 si on parvient à réduire les émissions de gaz à effet de serre… et à 74 % si elles continuent à augmenter…
Selon plusieurs scénarios, d'ici 2050 – autant dire demain –, la France pourrait présenter des températures très élevées : 40° à Paris et jusqu'à 43° à Nîmes… De quoi bouleverser notre vie quotidienne, à la maison comme au travail, ainsi que la physionomie de nos régions, et, entre autres, notre vignoble…
Est-il trop tard pour réagir ? En 2015, la COP21 était parvenue à arracher un accord mondial : un objectif de maintenir le réchauffement climatique à moins de 2°. La prise de conscience étant acquise, il y a maintenant urgence de passer des paroles aux actes pour que le nouveau monde qui arrive ne soit pas un enfer climatique…
(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du 2 août 2018)