Accéder au contenu principal

Agir sans tarder



Tout préoccupés que nous sommes depuis le début de l’année par l’épidémie du coronavirus, nous en avions presque oublié que derrière le défi sanitaire de la Covid-19 perdurent le défi climatique et les bouleversements du réchauffement engendré par l’activité humaine. La vague de chaleur que connaît le pays cette semaine – jusqu’à 40 °C dans le Sud-Ouest – sonne dès lors comme un utile rappel de cette réalité qui impose plus que jamais des actions fortes, concrètes et surtout rapides.

Certes – et les climatosceptiques en font leurs choux gras – ce n’est pas la première fois que de tels épisodes caniculaires et de sécheresse se produisent. On se souvient de la sécheresse historique de 1976 ou de celle plus récente de 2003. Mais la multiplication de ces épisodes et surtout leur intensité année après année doivent nous conduire à trouver de nouvelles solutions pour agir contre le réchauffement climatique, opérer une transition écologique qui permette aussi de mieux se protéger de la chaleur dans des bâtiments mieux conçus et mieux isolés et surtout préserver le trésor que constitue l’eau, cet or bleu qu’il faut économiser… Rappelons que la pénurie d’eau affecte quatre personnes sur dix dans le monde selon la FAO, l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, qui assure que « la sécheresse est l’une des catastrophes naturelles les plus dévastatrices, paralysant la production alimentaire, provoquant l’épuisement des pâturages, la désorganisation des marchés, et, à l’extrême, causant de nombreuses pertes en vies humaines et animales. »

En Europe, les agriculteurs justement sont les premiers à souffrir de la sécheresse et du manque d’eau. Ils méritent d’autant plus notre soutien qu’ils sont l’un des acteurs majeurs de l’usage de la précieuse ressource – dont ils sont parfois très consommateurs. Il convient donc de les aider à s’adapter voire à changer parfois de cultures et de les associer aux politiques de gestion de l’eau, comme le fait l’Agence de l’eau Adour-Garonne.

Dans son ouvrage « L’avenir de l’eau » (éditions Fayard), second volet de son « Petit précis de mondialisation », l’académicien Erik Orsenna avait entamé il y a 11 ans un tour du monde pour voir comment l’eau était gérée de pays en pays. Il en avait tiré la conclusion que s’il faut penser global, il faut agir local pour préserver l’eau, ce bien commun de l’humanité que nous avons en partage.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du vendredi 31 juillet 2020)

Posts les plus consultés de ce blog

Guerres et paix

La guerre menace encore une fois le Pays du Cèdre, tant de fois meurtri par des crises à répétition. Les frappes israéliennes contre le sud du Liban et les positions du Hezbollah ravivent, en effet, le spectre d’un nouveau conflit dans cette Terre millénaire de brassage culturel et religieux. Après quinze années de violence qui ont profondément marqué le pays et ses habitants (1975-1990), la paix est toujours restée fragile, constamment menacée par les ingérences étrangères, les divisions communautaires et une classe politique corrompue. La crise économique sans précédent qui frappe le pays depuis 2019, puis l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth en 2020, symbolisant l’effondrement d’un État rongé par des décennies de mauvaise gouvernance, ont rajouté au malheur de ce petit pays de moins de 6 millions d’habitants, jadis considéré comme la Suisse du Moyen-Orient. Victime d’une spectaculaire opération d’explosion de ses bipeurs et talkies-walkies attribuée à Israël, le Hezbollah – ...

Vaccin et vigilance

La résurgence de la coqueluche en France comme ailleurs en Europe a de quoi inquiéter. En France depuis le début de l’année, un total provisoire de 28 décès a été rapporté à Santé Publique France, dont 20 enfants (18 de moins de 1 an) et 8 adultes (de 51 à 86 ans mais dont la coqueluche n’était pas indiquée comme première cause de décès). La circulation de la bactérie Bordetella pertussis, principale cause de la coqueluche, est si importante que les autorités s’attendent à de nouveaux cas à venir dans les prochains mois. Car la coqueluche est extrêmement contagieuse, une personne contaminée pouvant transmettre la maladie à 15 autres en moyenne… Et si elle a longtemps été considérée comme une maladie de la petite enfance, elle peut être sévère à tous les âges, voire mortelle pour les nourrissons, non ou partiellement vaccinés, et les personnes à risque telles que les femmes enceintes et les personnes âgées. Ce n’est pas la première fois que l’on est confronté à une résurgence de la coqu...

En marche

    Depuis douze siècles des pèlerins convergent vers Saint-Jacques-de-Compostelle qui, avec Jérusalem et Rome, est l’un des lieux des trois grands pèlerinages de la Chrétienté. Mais ceux qui marchent aujourd’hui sur les chemins de Compostelle ne le font pas seulement au nom de leur foi et n’arrivent pas forcément à la destination finale en Espagne. Les pèlerins du XXI e  siècle ne font souvent qu’une partie seulement de l’itinéraire millénaire avec des motivations bien plus diverses. Passionnés de randonnée pédestre, amoureux des paysages ou des monuments qui jalonnent le parcours désormais bien balisé et en partie classé au patrimoine mondial de l’Unesco, certains cheminent seuls, en couple ou en groupe pour accomplir une promesse personnelle, honorer un proche, rencontrer d’autres pèlerins de toutes nationalités ou tout simplement pour se retrouver soi-même. Car la marche est bonne pour le corps et l’esprit. « Les seules pensées valables viennent en marchant...