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L'audace

Photo Alberto Cabello from Vitoria Gasteiz
Le prix Nobel de littérature 2016 attribué hier au chanteur américain Bob Dylan est, d'évidence, marqué du sceau de l'audace.

L'audace qui a toujours imprimé, d'abord, la carrière de ce chanteur inclassable, récompensé ce jeudi «pour avoir créé dans le cadre de la grande tradition de la musique américaine de nouveaux modes d'expression poétique», selon l'expression de l'Académie Nobel.

De fait, dès le début des années 60, Bob Dylan s'impose comme l'un des songwriters les plus importants de son temps, souvent copié, jamais égalé. Et celui qui va à la fois coller à l'histoire de l'Amérique et en bousculer toutes les certitudes, tous les codes en y introduisant une vénéneuse contestation, portée par le souffle de textes ciselés comme Blowin' the wind. Contre la guerre du Vietnam, pour les droits civiques, Bob Dylan l'engagé, figure de la beat generation qui explorera le folk, le blues, le rock ou la country, verra son aura dépasser les frontières. En France, les reprises de ses chansons par Hugues Aufray seront autant de prémices de mai 68.

L'audace, c'est aussi celle de l'Académie Nobel qui récompense – à la surprise générale – un chanteur. C'est une première pour une institution qui a souvent honoré des auteurs à l'œuvre aussi immense que la notoriété auprès du grand public mondial était restreinte. Avec Bob Dylan, déjà lauréat d'un prix Pulitzer en 2008 et qui succède à sa compatriote Toni Morrison, le Nobel salue une icône de la musique et vient contredire notre Serge Gainsbourg national : la chanson n'est définitivement pas un art mineur.

(Publié dans La Dépêche du 14 octobre 2016)

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